Apres mon periple de l’hiver 2009 ou je finis par rejoindre Paris de Londres via Douvres et Calais, je m’etais jure de ne plus vous raconter de voyages transeuropeens sur cette page. Je ne faillirai pas a ce serment meme si ces quatre derniers jours faits de voyage en train entre Milan et Londres (sic) puis deux journees d’attente a Heathrow m’auraient bien inspires.
Je voulais plutot commenter sur la debacle mediatisee de ces entreprises para-publiques comme Aeroports de Paris, BAA en Grande-Bretagne ou Eurostar qui pour le troisieme hiver froid en Europe n’ont toujours pas reussi a mettre en place la moindre des technologies, infrastructures ou processus que nos cousins canadiens ou scandinaves utilisent chaque annee sans encombre pour ne pas se laisser paralyser par la neige.
Mais les insuffisances hivernales sont trop generalisees en Europe Occidentale pour etre attribuees a un individu ou a une entreprise en particulier et laissent a penser qu’elle sont le symptome d’un mal bien plus profond, celui d’une Europe plus vieille, moins reactive, moins dynamique, incapable de s'adapter a une nouvelle donne climatique. A ce propos, simultanement, les Italiens manifestent contre la reforme de leur education sclerosee, les Espagnols protestent contre la refonte de leurs retraites, l’Allemagne se laisse tenter par le protectionnisme monetaire et la France par la xenophobie. Comme si le foid venu et la recession aussi, la decadence insidueuse et rampante de la vieille Europe pouvait se voir davantage tel un veilliard rhumatique qui souffre beacoup plus en hiver.
23.12.10
Hiver et decadence
5.12.10
TSL: La justice avant les boeufs
Le Tribunal spécial pour le Liban chargé d’enquêter
sur l’assassinat du premier ministre en 2005 devrait publier des actes d’accusation
d’ici la fin de l’année dans une ambiance ultra-tendue à Beyrouth. De
nombreuses fuites pointent du doigt le Hezbollah et l’attitude agressive de ce
parti ne pousse pas à amoindrir ces doutes. Le Tribunal est déjà taxé de
complot israélien et ceux qui l’aident menacés ouvertement des pires sévices…
Quelque soit l’aboutissement de cette enquête,
et quoiqu’on puisse penser de l’implication du Hezbollah, tout cela nous
rappelle que justice ne peut être rendue correctement que lorsque tous les citoyens sont égaux
devant cette justice et quand l’Etat de droit est garanti. Or ce n’est par définition
pas le cas a Beyrouth dans la mesure ou le Hezbollah est armé jusqu’au dents et le gouvernement en état de léthargie
profonde. En Ex-Yougoslavie, on a attendu la paix pour juger les Milosevic et
les Karadzic. Je me dis qu’on devrait ajourner ce tribunal jusqu'à ce que la
justice puisse régner librement et en sécurité a Beyrouth.
28.11.10
Questions sans réponses
"Je n’ai pas entendu votre réponse Claire Chazal ?"
Petit sourire moqueur, presque sadique. Sarkozy achève sa proie.
Petit sourire moqueur, presque sadique. Sarkozy achève sa proie.
Ceux qui ont regardé l'interview en one-man-show de Nicolas Sarkozy auront été comme moi déroutés par son inclination à poser lui meme les questions aux journalistes et les malmener sans ambage. Derrière nos écrans, on avait envie de rétorquer à la place de Claire Chazal ou de David Pujadas : « Mais ce n’est pas moi qu’on interviewe Monsieur le Président » ou alors, « Les Français veulent savoir ce que vous pensez et non pas ce que je pense ».
Peine perdue, Sarkozy a triomphé des moindres difficultés, bottant en touche toute question indisposante notamment sur les bavures sur les Roms ou autres affaires gênantes d’ordinateurs volés avec une mauvaise foi impressionnante. A la décharge des journalistes impuissants, on imagine l’ampleur de l’intimidation dans cette interview orchestrée, préformatée et qui évite au président toute surprise ou tout vrai risque, à l’inverse d’une conférence de presse classique. Apres tout, des journalistes auraient perdu leur job par le passé pour avoir fauté dans cette dangereuse arène.
Peine perdue, Sarkozy a triomphé des moindres difficultés, bottant en touche toute question indisposante notamment sur les bavures sur les Roms ou autres affaires gênantes d’ordinateurs volés avec une mauvaise foi impressionnante. A la décharge des journalistes impuissants, on imagine l’ampleur de l’intimidation dans cette interview orchestrée, préformatée et qui évite au président toute surprise ou tout vrai risque, à l’inverse d’une conférence de presse classique. Apres tout, des journalistes auraient perdu leur job par le passé pour avoir fauté dans cette dangereuse arène.
21.11.10
Romeo et Juliette (Gounod)
Qu’évoque l’histoire de Romeo et Juliette au delà
du balcon romantique un peu mievre et le mythe éternel des amours contrariées ?
La production de Covent Garden nous plonge bien dans l’univers noir des querelles de familles, aussi vides de sens que remplies d’amertume. Sans meme le souci d’expliquer leur origine ou de tenter de donner raison aux uns ou aux autres tant il est certain pour tous que la vendetta véronaise entre les Capulet et les Montaigu est stérile, dénuée de la moindre justification si ce n’est la bêtise humaine. On pense alors à tous ces pays ou les rixes sectaires les plus absurdes séparent les gens et sement la mort et le désespoir. Les décors sont sinistres et la sublime voix de Juliette accrochée à ses nombreux contre-uts est l’unique lumière dans ce sombre tableau shakespearien. Et il faut avouer que le tenor et la soprano (Piotr Beczala et Maria Alejandres) sont exceptionnels. Seule ombre au tableau, les spectateurs trop enthousiastes qui les applaudissent avant la derniere note...
Le texte de Gounod en français parait certes incongru dans une ville italienne théâtralisée par Shakespeare mais on s’y fait bien vite. Enfin, Romeo et Juliette sonne aussi comme un avertissement contre la fougue, et l’impatience avec le suicide précipité de Romeo qui se tue trop vite croyant Juliette morte avant de la voir se réveiller alors qu’il se sait perdu. Triste malentendu et terrible fin.
La production de Covent Garden nous plonge bien dans l’univers noir des querelles de familles, aussi vides de sens que remplies d’amertume. Sans meme le souci d’expliquer leur origine ou de tenter de donner raison aux uns ou aux autres tant il est certain pour tous que la vendetta véronaise entre les Capulet et les Montaigu est stérile, dénuée de la moindre justification si ce n’est la bêtise humaine. On pense alors à tous ces pays ou les rixes sectaires les plus absurdes séparent les gens et sement la mort et le désespoir. Les décors sont sinistres et la sublime voix de Juliette accrochée à ses nombreux contre-uts est l’unique lumière dans ce sombre tableau shakespearien. Et il faut avouer que le tenor et la soprano (Piotr Beczala et Maria Alejandres) sont exceptionnels. Seule ombre au tableau, les spectateurs trop enthousiastes qui les applaudissent avant la derniere note...
Le texte de Gounod en français parait certes incongru dans une ville italienne théâtralisée par Shakespeare mais on s’y fait bien vite. Enfin, Romeo et Juliette sonne aussi comme un avertissement contre la fougue, et l’impatience avec le suicide précipité de Romeo qui se tue trop vite croyant Juliette morte avant de la voir se réveiller alors qu’il se sait perdu. Triste malentendu et terrible fin.
14.11.10
Pourquoi il faut garder Fillon
En contraste avec la majorité colorée et
tapageuse qui l’entoure, on peut trouver François Fillon un peu austère et
ennuyeux ; les Guignols de l’info ne le parodient-ils pas en
croque-mort ? C’est vrai qu’entre les roquets ambitieux comme Jean-François
Copé, les Robespierre roux et xénophobes,
les Pompadour modernes à la Rachida Dati et les people qui gravitent autour de
notre président, M. Fillon a des allures sacrément anti-tendance, des méthodes
curieusement discrètes, décentes et modérées.
Ce que je retiendrai de M. Fillon est qu’il a
su éviter la provocation et les surenchères, il a su se démarquer du populisme
outrancier, il a affirmé courageusement son indépendance et s’est conduit comme
un homme d’Etat, ce que les Français attendaient de lui. Nicolas Sarkozy a
donc peu de raisons de le remercier et le remplacer. Il devrait au contraire le
reconduire avec confiance tant il a été l’ultime rempart contre une berlusconisation
du régime et parce qu’il il a évité un naufrage dans les scandales, les chamailleries, les
presses people et affaires douteuses.
Réformer la France est le programme sur lequel
la France a élu Nicolas Sarkozy et ce programme a plus de chance d’aboutir avec
l’expérience et la crédibilité du premier ministre actuel plutôt qu’avec un
nouveau rejeton et une nouvelle aventure.
9.11.10
The social network
Que penser de Mark Zuckerberg ? L’admiration est la première réaction évidente tant Facebook est un phénomène qui a changé nos vies : Le génie de connecter les gens en assouvissant a priori leur désir de socialiser mais en y rajoutant une belle pincée ingénue de voyeurisme et de curiosité mal placée. Mais le rêve Facebook ayant vite pris des allures de cauchemar juridique, The Social Network a le mérite de nous aider à comprendre un peu mieux la complexité du personnage et la puissance du phénomène.
Dès les premières minutes du film, on se sent bel et bien dans les lieux de cette incroyable genèse : ces campus enviés de la Cote Est, peuplés de brillants étudiants, de nerds, de gicks et de fils de bonne famille trop parfaits pour être vrais. Le jeu d’acteurs est exceptionnel. Pris dans cette tempête de milliards, Jesse Eisenberg (en Mark Zuckerberg) incarne à merveille le drame de ce jeune brillantissime créateur trop jeune pour être éthique, trop fort pour être modeste, trop fragile pour conserver les valeurs qui nous sont chères et notamment celle de la fidélité aux amis et aux premiers soutiens. Et avec comme question sous-jacente : Est-il trop humain pour qu’on puisse vraiment le détester ? Justin Timberlake en fondateur de Napster nous enthousiasme vite dans son énergie et ses rêves Californiens aussi faciles que dangereux : « One Million is not cool, one billion is cool », la messe américaine a cela de bien qu’elle est toujours dite en si peu de mots.
Un bon film parce que le sujet ne peut nous laisser indifférent. A l’exception de quelques irréductibles fanas de vie privée et de faux-pudiques trop occupés, la machine Facebook est infernale et nous emporte tous sur son passage.
Dès les premières minutes du film, on se sent bel et bien dans les lieux de cette incroyable genèse : ces campus enviés de la Cote Est, peuplés de brillants étudiants, de nerds, de gicks et de fils de bonne famille trop parfaits pour être vrais. Le jeu d’acteurs est exceptionnel. Pris dans cette tempête de milliards, Jesse Eisenberg (en Mark Zuckerberg) incarne à merveille le drame de ce jeune brillantissime créateur trop jeune pour être éthique, trop fort pour être modeste, trop fragile pour conserver les valeurs qui nous sont chères et notamment celle de la fidélité aux amis et aux premiers soutiens. Et avec comme question sous-jacente : Est-il trop humain pour qu’on puisse vraiment le détester ? Justin Timberlake en fondateur de Napster nous enthousiasme vite dans son énergie et ses rêves Californiens aussi faciles que dangereux : « One Million is not cool, one billion is cool », la messe américaine a cela de bien qu’elle est toujours dite en si peu de mots.
Un bon film parce que le sujet ne peut nous laisser indifférent. A l’exception de quelques irréductibles fanas de vie privée et de faux-pudiques trop occupés, la machine Facebook est infernale et nous emporte tous sur son passage.
6.11.10
Pragmatisme ou populisme
Etonnant ballet de Novembre pour nos
dirigeants européens. La ou David Cameron excelle par l’application stricte de
ses promesses de rigueur dans une ambiance de résignation bien britannique, la
ou Nicolas Sarkozy fait passer sa réforme contre toute attente dans une France
secouée par les convulsions sociales, Silvio Berlusconi doit s'expliquer sur ses orgies et sombre dans une
décadence oubliée depuis les
Médicis et Caligula sous l’œil affligé de l’opinion internationale.
En ces jours ou les londoniens arborent le coquelicot rouge en mémoire des soldats tombés, on peut se féliciter de la signature d’accords de coopération entre les armées
françaises et britanniques pour son bon sens stratégique et économique mais aussi parce
qu’elle rapproche la France et son président d’un premier ministre anglais pragmatique, sobre et poli (eh oui! c'est rare!) plutôt que l’envoyer surfer avec les scandales et le populisme nauséabond. Stratégies qui l’ont malheureusement trop souvent tenté.
1.11.10
Pour ou contre Halloween?
Halloween de plus en plus célébré en Europe et tout particulièrement à Londres. Cette fête venue d’ailleurs semble combler un vide sentimental et émotionnel dans nos sociétés en manque de repères, en perte de spiritualité, et par là même en soif d’occasions de célébrer les choses ensemble.
En trainant mes enfants dans les rues bien animées de Parsons Green, je contemplai perplexe les sorcières et les vampires, les citrouilles décorant les maisons et les fausses toiles d’araignée sur les bosquets. On peut y voir l’ultime coup d’une société vide de vérités et avide de futilités mais on peut aussi se consoler qu’au moins Halloween nous amuse et nous fait célébrer avec nos voisins sans prétendre justement apporter la moindre (fausse) spiritualité. Et du coup, elle est par définition ouverte à tout le monde.
A l’inverse des Saint Valentin ou autres fêtes inventées et qui s’inventent un sens, Halloween a au moins le mérite de faire la fête sans prétendre changer le monde ni chasser le moindre esprit. Il faut dire que les esprits eux sont déjà bien ensevelis sous les cadeaux et coffrets de Noel dans tous les grands magasins londoniens.
En trainant mes enfants dans les rues bien animées de Parsons Green, je contemplai perplexe les sorcières et les vampires, les citrouilles décorant les maisons et les fausses toiles d’araignée sur les bosquets. On peut y voir l’ultime coup d’une société vide de vérités et avide de futilités mais on peut aussi se consoler qu’au moins Halloween nous amuse et nous fait célébrer avec nos voisins sans prétendre justement apporter la moindre (fausse) spiritualité. Et du coup, elle est par définition ouverte à tout le monde.
A l’inverse des Saint Valentin ou autres fêtes inventées et qui s’inventent un sens, Halloween a au moins le mérite de faire la fête sans prétendre changer le monde ni chasser le moindre esprit. Il faut dire que les esprits eux sont déjà bien ensevelis sous les cadeaux et coffrets de Noel dans tous les grands magasins londoniens.
Voir tous les posts sur le thème:
Etats-Unis
29.10.10
Tolérance Zéro
Une chose frappe et indispose les Français résidents a Londres, c’est le respect rigoureux mais parfois extrême qu’ont les Britanniques pour les règles.
« The rules are here for a reason », est une phrase que j’entendis encore hier en atterrissant de Glasgow. Habitué aux compagnies aériennes qui autorisent les téléphones mobiles dès l’atterrissage, j’allumai mon blackberry pour un coup de fil urgent sans imaginer que cela puisse indisposer mon voisin, ultra-soucieux des règlements. Il se met à maugréer si bien que je raccroche rapidement puis tente une explication amicale : « Vous savez, après l’atterrissage de nombreuses compagnies autorisent les téléphones car il n’y a pas de souci réel. Qantas, pourtant une des compagnies les plus rigoureuses en terme de sécurité, l’autorise. » Peine perdue. Mon voisin me rappelle que les règles sont là pour une raison et me sermonne immanquablement sur la sécurité des passagers.
Même constat ce matin en écoutant un audio-reportage sur une descente de la police des frontières sur des travailleurs clandestins dans une banlieue de Londres. On a droit à l’interrogatoire musclé d’une étudiante sri lankaise. Par sa voix chevrotante, on devine le désarroi de l’ouvrière, attrapée en flagrant délit de travailler plus de 20 heures par semaine (la limite légale autorisée pour les étudiants extracommunautaires). Elle est payée 3,50 livres par heure. L’officier de police est agressive et la traite de menteuse. Cette fausse étudiante n’assiste en réalité à aucun cours et sera expulsée illico. Je me surprends à imaginer l’angoisse de cette jeune femme incarcérée hier soir et dont le rêve européen est mort en quelques minutes. Je m’attends à ce que le journaliste nous fasse part de son émotion ou sa sympathie devant ce triste spectacle et la violence de l’interview. Que nenni ! Le reportage est tout juste qualifié d’ "extraordinaire" et la BBC se borne à discuter du montant des amendes infligées à l’employeur.
Le pragmatisme Anglais a ses revers : Des lors qu’il s’agit du respect des règles, l’empathie et la capacité d’écoute frisent souvent le zéro absolu. Heureusement que les Britanniques se rattrapent par leur humour. Apres l’atterrissage d’hier, je raconte l’incident du blackberry à ma collègue anglaise. Elle me dit qu’elle aurait, dans les mêmes circonstances, demandé au voisin moralisateur du feu pour allumer une cigarette.
« The rules are here for a reason », est une phrase que j’entendis encore hier en atterrissant de Glasgow. Habitué aux compagnies aériennes qui autorisent les téléphones mobiles dès l’atterrissage, j’allumai mon blackberry pour un coup de fil urgent sans imaginer que cela puisse indisposer mon voisin, ultra-soucieux des règlements. Il se met à maugréer si bien que je raccroche rapidement puis tente une explication amicale : « Vous savez, après l’atterrissage de nombreuses compagnies autorisent les téléphones car il n’y a pas de souci réel. Qantas, pourtant une des compagnies les plus rigoureuses en terme de sécurité, l’autorise. » Peine perdue. Mon voisin me rappelle que les règles sont là pour une raison et me sermonne immanquablement sur la sécurité des passagers.
Même constat ce matin en écoutant un audio-reportage sur une descente de la police des frontières sur des travailleurs clandestins dans une banlieue de Londres. On a droit à l’interrogatoire musclé d’une étudiante sri lankaise. Par sa voix chevrotante, on devine le désarroi de l’ouvrière, attrapée en flagrant délit de travailler plus de 20 heures par semaine (la limite légale autorisée pour les étudiants extracommunautaires). Elle est payée 3,50 livres par heure. L’officier de police est agressive et la traite de menteuse. Cette fausse étudiante n’assiste en réalité à aucun cours et sera expulsée illico. Je me surprends à imaginer l’angoisse de cette jeune femme incarcérée hier soir et dont le rêve européen est mort en quelques minutes. Je m’attends à ce que le journaliste nous fasse part de son émotion ou sa sympathie devant ce triste spectacle et la violence de l’interview. Que nenni ! Le reportage est tout juste qualifié d’ "extraordinaire" et la BBC se borne à discuter du montant des amendes infligées à l’employeur.
Le pragmatisme Anglais a ses revers : Des lors qu’il s’agit du respect des règles, l’empathie et la capacité d’écoute frisent souvent le zéro absolu. Heureusement que les Britanniques se rattrapent par leur humour. Apres l’atterrissage d’hier, je raconte l’incident du blackberry à ma collègue anglaise. Elle me dit qu’elle aurait, dans les mêmes circonstances, demandé au voisin moralisateur du feu pour allumer une cigarette.
27.10.10
Violoncelle et Bach: la merveilleuse combinaison
Rostropovitch ou Yo-yo Ma jouant le prélude de la suite numéro 1 de Bach: Un régal pour les oreilles et un plaisir envoutant pour ceux qui aiment les cordes et le son du violoncelle.
Ces derniers jours, je me surprends à le faire écouter sans doute trop de fois à ma fille de six ans qui commence à peine ses cours de violoncelle. Est-ce dans l’espoir qu’elle s’imprègne du génie de ce morceau et que ma jeune et malléable créature s’abreuve de virtuosité?
J'espere qu'elle y trouve le meme plaisir que moi. Surtout qu’à la fin du prélude, et comme souvent dans le violoncelle, le sérieux et la relative austérité de l’instrument cèdent la place, dans une surprenante accélération, à un joyeux feu d’artifice de notes aigues et d’énergie. Glorieux Bach, magnifiques joueurs. La vie est beaucoup plus belle en musique.
A savourer même sur youtube.
http://www.youtube.com/watch?v=LU_QR_FTt3E
Ces derniers jours, je me surprends à le faire écouter sans doute trop de fois à ma fille de six ans qui commence à peine ses cours de violoncelle. Est-ce dans l’espoir qu’elle s’imprègne du génie de ce morceau et que ma jeune et malléable créature s’abreuve de virtuosité?
J'espere qu'elle y trouve le meme plaisir que moi. Surtout qu’à la fin du prélude, et comme souvent dans le violoncelle, le sérieux et la relative austérité de l’instrument cèdent la place, dans une surprenante accélération, à un joyeux feu d’artifice de notes aigues et d’énergie. Glorieux Bach, magnifiques joueurs. La vie est beaucoup plus belle en musique.
A savourer même sur youtube.
http://www.youtube.com/watch?v=LU_QR_FTt3E
24.10.10
Une querelle de trop?
Les élections américaines du 2 Novembre pourraient revêtir un caractère singulièrement important pour le Proche-Orient.
En relançant la colonisation des territoires palestiniens, M. Netanyahu et son gouvernement ont pris M. Obama de court et ont fait avorter son plan de négociations moins d’un mois après son envol. Ils ont pris le risque d’humilier une fois de plus le président américain affaibli a l'intérieur par la crise économique. Rien d’étonnant. De précédents pieds de nez avaient eu lieu sans beaucoup de dégâts pour Israël : Tout au plus, M. Netanyahu avait payé par une visite sans photos à la Maison-Blanche ou par des signes d’agacement à peine perceptibles dans les discours officiels. Mais cette fois, il est possible qu’Israël ait pris un pari de trop.
En effet, le 2 Novembre, un victoire inattendue des démocrates alors que le sondages sont défavorables renforcerait M. Obama sur le plan intérieur et lui donnerait plus de marge de manœuvre sur le dossier brulant du Proche-Orient. Il pourrait montrer davantage de fermeté contre l’enfant terrible et ingrat qu’est devenu Israël pour les Etats-Unis. Si au contraire, Obama perdait les élections générales et sénatoriales, la Maison-Blanche serait certes affaiblie mais principalement sur les questions de politique intérieure. Rien ne l’empêcherait de donner une leçon a M. Netanyahu pour le punir de ses paris inamicaux ou au moins tenter de le ramener a la raison. Dans les deux cas, c’est évidemment ce qu'on souhaite au Prix Nobel de la paix 2009 qui a pour l'instant bien du mal à confirmer son prix par des réalisations concrètes notamment à cause de l'intransigeance d'Israël.
Mais il ne faut quand meme pas trop rêver. La question finale restera : jusqu’ou les Etats-Unis sont-ils vraiment prêts a aller ? L’historique des positions américaines est tellement défavorable aux Palestiniens et si complaisant avec l’Etat Hébreu qu’on peine à imaginer une condamnation formelle d’Israël, sans parler d’un soutien à une déclaration d’indépendance unilatérale ou une moindre sanction contre un Etat qui sombre malheureusement dans l’isolationnisme et les politiques de ségrégation.A suivre.
En relançant la colonisation des territoires palestiniens, M. Netanyahu et son gouvernement ont pris M. Obama de court et ont fait avorter son plan de négociations moins d’un mois après son envol. Ils ont pris le risque d’humilier une fois de plus le président américain affaibli a l'intérieur par la crise économique. Rien d’étonnant. De précédents pieds de nez avaient eu lieu sans beaucoup de dégâts pour Israël : Tout au plus, M. Netanyahu avait payé par une visite sans photos à la Maison-Blanche ou par des signes d’agacement à peine perceptibles dans les discours officiels. Mais cette fois, il est possible qu’Israël ait pris un pari de trop.
En effet, le 2 Novembre, un victoire inattendue des démocrates alors que le sondages sont défavorables renforcerait M. Obama sur le plan intérieur et lui donnerait plus de marge de manœuvre sur le dossier brulant du Proche-Orient. Il pourrait montrer davantage de fermeté contre l’enfant terrible et ingrat qu’est devenu Israël pour les Etats-Unis. Si au contraire, Obama perdait les élections générales et sénatoriales, la Maison-Blanche serait certes affaiblie mais principalement sur les questions de politique intérieure. Rien ne l’empêcherait de donner une leçon a M. Netanyahu pour le punir de ses paris inamicaux ou au moins tenter de le ramener a la raison. Dans les deux cas, c’est évidemment ce qu'on souhaite au Prix Nobel de la paix 2009 qui a pour l'instant bien du mal à confirmer son prix par des réalisations concrètes notamment à cause de l'intransigeance d'Israël.
Mais il ne faut quand meme pas trop rêver. La question finale restera : jusqu’ou les Etats-Unis sont-ils vraiment prêts a aller ? L’historique des positions américaines est tellement défavorable aux Palestiniens et si complaisant avec l’Etat Hébreu qu’on peine à imaginer une condamnation formelle d’Israël, sans parler d’un soutien à une déclaration d’indépendance unilatérale ou une moindre sanction contre un Etat qui sombre malheureusement dans l’isolationnisme et les politiques de ségrégation.A suivre.
22.10.10
Mal-France
Elle n'est pas finie mais on sait deja que 2010 aura été une longue année en France. Longue et négative.
Les festivités nefastes ont été ouvertes par le gouvernement qui au lieu de se concentrer sur les réformes vitales pour le pays s’est épanché dans une mer nauséabonde de débats futiles sur l’identité nationale en passant par des lois peu prioritaires contre des burqas anecdotiques pour enfin plonger dans les discours populistes d’aout et ne jamais vraiment en refaire surface. Sans oublier le sport malheureux ou les black-beurs sont stigmatisés a outrance et les nageurs blonds encensés et j’en passe.
Mais notre gauche paléolithique (comme l’appelle magazine The Economist) n’aura pas été en reste. Son manque d’inspiration n’a d’égal que l’incohérence de ses discours. On nous dit qu'il faudrait réformer les retraites mais cette réforme ne serait pas la bonne alors que les idées du PS pour combler nos déficits restent un mystère. L’absence de leadership positif à gauche est un trou béant dans l’échiquier politique. Et ce mois de septembre, grâce a cette brillante opposition, Paris est assiégé par des routiers, paralysé par des raffineries en grève, envahi d’étudiants pré-pubères tatoués de slogans stupides anti Sarkozy et anti-Carla. L’argent du contribuable est dilapidé par des adolescents qui préfèrent sécher les cours. Paris est menacé par les casseurs, pris en otage. Paris n’est (ironiquement) libéré de ses énergies négatives que par son métro particulièrement fluide (vive le service minimum !).
En fin de compte, un gouvernement a été démocratiquement élu en 2007. Qu’on le veuille ou pas, il est là pour mettre en œuvre des réformes et qu’il faudrait bien le laisser aller jusqu’au bout de son programme quitte a l’évincer en 2012. Mais cette semaine encore, Benoit Hamon nous raconte inlassablement que le gouvernement devrait tenir compte d’un fumeux sondage ou une majorité des Français s’opposerait à la réforme. Il oublie bien vite que si le pouvoir devait tenir compte des sondages, la peine de mort serait encore en vigueur en France.
Les festivités nefastes ont été ouvertes par le gouvernement qui au lieu de se concentrer sur les réformes vitales pour le pays s’est épanché dans une mer nauséabonde de débats futiles sur l’identité nationale en passant par des lois peu prioritaires contre des burqas anecdotiques pour enfin plonger dans les discours populistes d’aout et ne jamais vraiment en refaire surface. Sans oublier le sport malheureux ou les black-beurs sont stigmatisés a outrance et les nageurs blonds encensés et j’en passe.
Mais notre gauche paléolithique (comme l’appelle magazine The Economist) n’aura pas été en reste. Son manque d’inspiration n’a d’égal que l’incohérence de ses discours. On nous dit qu'il faudrait réformer les retraites mais cette réforme ne serait pas la bonne alors que les idées du PS pour combler nos déficits restent un mystère. L’absence de leadership positif à gauche est un trou béant dans l’échiquier politique. Et ce mois de septembre, grâce a cette brillante opposition, Paris est assiégé par des routiers, paralysé par des raffineries en grève, envahi d’étudiants pré-pubères tatoués de slogans stupides anti Sarkozy et anti-Carla. L’argent du contribuable est dilapidé par des adolescents qui préfèrent sécher les cours. Paris est menacé par les casseurs, pris en otage. Paris n’est (ironiquement) libéré de ses énergies négatives que par son métro particulièrement fluide (vive le service minimum !).
En fin de compte, un gouvernement a été démocratiquement élu en 2007. Qu’on le veuille ou pas, il est là pour mettre en œuvre des réformes et qu’il faudrait bien le laisser aller jusqu’au bout de son programme quitte a l’évincer en 2012. Mais cette semaine encore, Benoit Hamon nous raconte inlassablement que le gouvernement devrait tenir compte d’un fumeux sondage ou une majorité des Français s’opposerait à la réforme. Il oublie bien vite que si le pouvoir devait tenir compte des sondages, la peine de mort serait encore en vigueur en France.
20.10.10
Douce Cuisine
Les vieilles traditions culinaires libanaises
se perdent par manque de temps.
Quel ne fut mon bonheur ces derniers jours en redécouvrant les bons plats de ma mère de passage a Londres. Ils portent en eux le magique souvenir de mon enfance et l'héritage raffiné de générations de femmes qui en avaient fait un véritable art. Ma grand-mère paternelle les avait hérités de ses grandes sœurs et légués comme de précieux biens à mes tantes et à ma mère. Mais chacune excelle -in fine- dans une discipline particulière, alternant dextérité, sens du détail ou douceur du geste. Parfois elles se retrouvaient pour s'entraider et faire les desserts de Paques.
Mais l’art de prendre le temps pour bien faire les choses, l’art de ne pas cuire les choses trop vite, de ne pas trop assaisonner et de choisir les ingrédients en flânant dans les marchés un peu comme un peintre sélectionne les couleurs d’un tableau, l’art de ne pas remuer le riz qui cuit, de ne pas trop mélanger pour ne pas abimer, ou de mélanger sans cesse pour ne pas bruler, tout cela ne s’apprend et ne se transmet que lorsqu’on vit ensemble et qu’on passe de longues heures dans les grandes cuisines des vieilles demeures beyrouthines.
Or de nos jours, on ne vit plus trop ensemble et on n'a plus le temps.
Quel ne fut mon bonheur ces derniers jours en redécouvrant les bons plats de ma mère de passage a Londres. Ils portent en eux le magique souvenir de mon enfance et l'héritage raffiné de générations de femmes qui en avaient fait un véritable art. Ma grand-mère paternelle les avait hérités de ses grandes sœurs et légués comme de précieux biens à mes tantes et à ma mère. Mais chacune excelle -in fine- dans une discipline particulière, alternant dextérité, sens du détail ou douceur du geste. Parfois elles se retrouvaient pour s'entraider et faire les desserts de Paques.
Mais l’art de prendre le temps pour bien faire les choses, l’art de ne pas cuire les choses trop vite, de ne pas trop assaisonner et de choisir les ingrédients en flânant dans les marchés un peu comme un peintre sélectionne les couleurs d’un tableau, l’art de ne pas remuer le riz qui cuit, de ne pas trop mélanger pour ne pas abimer, ou de mélanger sans cesse pour ne pas bruler, tout cela ne s’apprend et ne se transmet que lorsqu’on vit ensemble et qu’on passe de longues heures dans les grandes cuisines des vieilles demeures beyrouthines.
Or de nos jours, on ne vit plus trop ensemble et on n'a plus le temps.
11.10.10
Automne Morose
Il y a une ambiance morose cet automne.
Elle passe par le profond malaise politique que traverse une France ou le gouvernement regrette un peu d’avoir joué avec les démons de la xénophobie et ou on ne sait plus contre quoi on fait grève ni pourquoi des étudiants post-pubères manifestent contre des lois sur les retraites. Cette ambiance traverse l’Italie ou Berlusconi n‘en finit pas de se donner en spectacle et qui souffre de son manque de leadership et de stratégie. Elle passe par les chiffres déplorables des pays du Sud et des ratings dégringolants des agences de notation. Elle atterrit sur la table à peine apprêtée des négociations israélo-palestiniennes et que tout le monde a quitté en toute hâte après le premier plat devant un Obama déconfit. Elle se termine dans des boues rouges des catastrophes écologiques qui frappent l’Europe Centrale et je peine a trouver dans l’actualité une seule raison de me réjouir.
Même le prix Nobel de la Paix, dont l’attribution est en principe un motif de satisfaction nous met mal a l’aise, peut-être parce que la consternation de l’Occident devant la piètre situation des droits de l’homme en Chine n’a d’égal que l’admiration et l’envie que suscitent les succès économiques des Chinois.
Elle passe par le profond malaise politique que traverse une France ou le gouvernement regrette un peu d’avoir joué avec les démons de la xénophobie et ou on ne sait plus contre quoi on fait grève ni pourquoi des étudiants post-pubères manifestent contre des lois sur les retraites. Cette ambiance traverse l’Italie ou Berlusconi n‘en finit pas de se donner en spectacle et qui souffre de son manque de leadership et de stratégie. Elle passe par les chiffres déplorables des pays du Sud et des ratings dégringolants des agences de notation. Elle atterrit sur la table à peine apprêtée des négociations israélo-palestiniennes et que tout le monde a quitté en toute hâte après le premier plat devant un Obama déconfit. Elle se termine dans des boues rouges des catastrophes écologiques qui frappent l’Europe Centrale et je peine a trouver dans l’actualité une seule raison de me réjouir.
Même le prix Nobel de la Paix, dont l’attribution est en principe un motif de satisfaction nous met mal a l’aise, peut-être parce que la consternation de l’Occident devant la piètre situation des droits de l’homme en Chine n’a d’égal que l’admiration et l’envie que suscitent les succès économiques des Chinois.
4.10.10
BBC caustique (ou hypocrite)
Lundi bien gris à Londres.
Le temps diluvien depuis ce weekend s’est désormais allié à un mouvement de grève de l’Underground pour le plus grand bonheur des Londoniens: chaussures mouillées dans des caniveaux débordants, queues interminables, autobus bondés et taxis inexistants. Dans l’impossibilité de rallier Piccadilly, j’annule mon petit déjeuner avec des journalistes et prend la route du bureau en voiture. 45 minutes pour un trajet habituel de 10 minutes, je ne m’en sors en fait pas si mal et cela me permet d’écouter Vanessa Feltz, la caustique animatrice de la BBC London.
Apres avoir diffusé la voix ultra-posh de Boris Johnson, le maire conservateur de Londres qui critique vertement le débrayage alors qu’il est à la conférence Tory à Birmingham, elle interviewe un des chefs de file du mouvement qui prône la grève. Lui n’a pas du tout l’accent d’Eton mais un accent très écossais. Plutôt que l‘attaquer directement, elle le met d’abord en confiance en se positionnant comme arbitre et évoquant les arguments et les contre-arguments. Elle tisse sa toile tout doucement, le ton est amical. Puis elle le malmène un peu en mentionnant que les Oyster cards automatisées devraient forcément conduire à des réductions d’heures et d’effectifs, elle feint de ne pas comprendre pourquoi on s'opposerait a cela. Lui objecte laborieusement que des « mesures exactes» de temps de travail devraient être faites avant de réduire les effectifs et que les Oyster cards ont peut-être créé de nouvelles tâches. Et Vanessa qui reprend son armure foncierement anti-greviste d’attaquer : Des « mesures » ? Pourquoi ne les faites-vous pas vous-même ? Vous empêchez les médecins, les infirmières d’aller travailler avant d’avoir même mesuré ce dont vous parlez etc, etc.… Dans un savant mélange de fausse-objectivité et d'hypocrisie assumée, elle met a mort sa victime. En Angleterre on appelle ca « se faire griller » dans une interview. C’est bien la seule "chaleur" qui se dégage de ce matin maussade.
Le temps diluvien depuis ce weekend s’est désormais allié à un mouvement de grève de l’Underground pour le plus grand bonheur des Londoniens: chaussures mouillées dans des caniveaux débordants, queues interminables, autobus bondés et taxis inexistants. Dans l’impossibilité de rallier Piccadilly, j’annule mon petit déjeuner avec des journalistes et prend la route du bureau en voiture. 45 minutes pour un trajet habituel de 10 minutes, je ne m’en sors en fait pas si mal et cela me permet d’écouter Vanessa Feltz, la caustique animatrice de la BBC London.
Apres avoir diffusé la voix ultra-posh de Boris Johnson, le maire conservateur de Londres qui critique vertement le débrayage alors qu’il est à la conférence Tory à Birmingham, elle interviewe un des chefs de file du mouvement qui prône la grève. Lui n’a pas du tout l’accent d’Eton mais un accent très écossais. Plutôt que l‘attaquer directement, elle le met d’abord en confiance en se positionnant comme arbitre et évoquant les arguments et les contre-arguments. Elle tisse sa toile tout doucement, le ton est amical. Puis elle le malmène un peu en mentionnant que les Oyster cards automatisées devraient forcément conduire à des réductions d’heures et d’effectifs, elle feint de ne pas comprendre pourquoi on s'opposerait a cela. Lui objecte laborieusement que des « mesures exactes» de temps de travail devraient être faites avant de réduire les effectifs et que les Oyster cards ont peut-être créé de nouvelles tâches. Et Vanessa qui reprend son armure foncierement anti-greviste d’attaquer : Des « mesures » ? Pourquoi ne les faites-vous pas vous-même ? Vous empêchez les médecins, les infirmières d’aller travailler avant d’avoir même mesuré ce dont vous parlez etc, etc.… Dans un savant mélange de fausse-objectivité et d'hypocrisie assumée, elle met a mort sa victime. En Angleterre on appelle ca « se faire griller » dans une interview. C’est bien la seule "chaleur" qui se dégage de ce matin maussade.
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30.9.10
Pathétiques négociations
Pathétique. Alors que le gel partiel de la colonisation israélienne n’avait en fait eu comme effet que ralentir et non stopper la progression des colonies, Barack Obama s’est aujourd’hui abaissé à offrir encore plus de concessions a M. Netanyahu pour le convaincre de prolonger le gel de maigres deux mois additionnels… Haaretz rapporte que pour ralentir une activité pourtant totalement illégale et contraire aux droits de l'Homme, Israël se verrait récompenser d’engagements énormes en terme de sécurité, de soutien à un maintien de ses troupes dans la vallée du Jourdain, d’un veto US systématique (sic) contre toute résolution anti-Israël au conseil de sécurité et j’en passe.
Sans doute affaiblis par les prochaines élections générales, Obama et la puissance de la Maison-Blanche semblent réduits à très peu face aux faucons fascisants et intransigeants du pouvoir israélien et cela laisse présager d'une fin bien rapide et pitoyable pour ce processus de paix miné par l’inégalité des parties, la partialité impuissante de l’arbitre et son acceptation qu’Israël bénéficie d’une impunité totale. De surcoit, on dit que M. Netanyahu - ivre de ses succès? - ne serait meme pas enclin à accepter ce nouveau compromis dans le compromis...
Dans ce contexte, je ne peux que comprendre (après l'avoir un moment regrettée) l'attitude des Palestiniens qui crient a la fraude et refusent que M.Abbas négocie en leur nom. Ils sont nombreux dans la blogosphère à dénoncer la faiblesse de l'autorité Palestinienne et appeler à un retrait immédiat. C’est vrai que la Palestine a déjà presque tout perdu sur le terrain à cause de ses divisions et la surpuissance de son occupant soutenu aveuglément par les Etats-Unis. Les récents développements démontrent qu’elle n’a aussi plus rien à gagner de cette table bancale et de négociations de dupes, sous forme de diktat.
Sans doute affaiblis par les prochaines élections générales, Obama et la puissance de la Maison-Blanche semblent réduits à très peu face aux faucons fascisants et intransigeants du pouvoir israélien et cela laisse présager d'une fin bien rapide et pitoyable pour ce processus de paix miné par l’inégalité des parties, la partialité impuissante de l’arbitre et son acceptation qu’Israël bénéficie d’une impunité totale. De surcoit, on dit que M. Netanyahu - ivre de ses succès? - ne serait meme pas enclin à accepter ce nouveau compromis dans le compromis...
Dans ce contexte, je ne peux que comprendre (après l'avoir un moment regrettée) l'attitude des Palestiniens qui crient a la fraude et refusent que M.Abbas négocie en leur nom. Ils sont nombreux dans la blogosphère à dénoncer la faiblesse de l'autorité Palestinienne et appeler à un retrait immédiat. C’est vrai que la Palestine a déjà presque tout perdu sur le terrain à cause de ses divisions et la surpuissance de son occupant soutenu aveuglément par les Etats-Unis. Les récents développements démontrent qu’elle n’a aussi plus rien à gagner de cette table bancale et de négociations de dupes, sous forme de diktat.
29.9.10
Budget malaimé
Comme d’habitude, ils se seront déchainés. Le
projet de loi des finances 2011 a été dès sa naissance pris sous le feu nourri de
l’opposition et des éternels rouspéteurs.
On l’accuse de tous les maux. L’un ne lui
trouve pas assez de courage mais l’autre le taxe de jusqu’au-boutisme, l’un n’y
voit pas assez de conviction mais l’autre le soupçonne de tout plein d’arrière-pensées.
Peu d’opposants ont eu la décence d’y voir ce qu’il y a avait peut être de bien,
d’admettre que les intentions n’étaient peut-être pas toutes vicieuses et que l’ampleur
des déficits publics exigeait des solutions douloureuses. Au contraire, les memes détracteurs
ont reproché à la fois à François Baroin de s’attaquer aux dépenses
(suppression de postes) tout en le critiquant de vouloir augmenter les recettes
(suppression des niches fiscales)!
Et surtout, aucun de ces talentueux orateurs n’a
voulu avancer un semblant de solution ou de contre-proposition, surtout pas
M. de Villepin qui préfère s’enfermer
dans son rôle ennuyeux de critique féroce et systématique de l’Élysée. Interrogé a la télévision,
il s’est borné à nous avertir que la rigueur risquait de ralentir la croissance... C’est
décevant.
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France
27.9.10
Sans gêne, ni scrupule
Israël n’avait concédé du bout des lèvres qu’un
gel partiel de sa politique de colonisation des territoires occupés, une
pratique pourtant illégale qui se poursuit depuis trente ans, au mépris de toute convention
ou légitimité. Mais alors que Mahmoud Abbas a pris le risque de se rasseoir à la table des négociations, les bulldozers israéliens
ont aujourd’hui repris leur colonisation effrénée des lambeaux de Palestine qui
restent encore en Cisjordanie. Un fiasco de plus dans l’interminable processus
de paix et une gifle du pouvoir israélien à tous ceux qui ont voulu (un peu) y
croire. Après un semblant de modération de la part de M.
Netanyahu, celui-ci a montré son vrai visage, incapable de faire la moindre
concession (meme la plus sommaire) et défiant le monde
entier, sans gêne ni scrupule. Le mot « colonisation illégale » a été prononcé par le secrétaire
général de l'ONU, la commission européenne et bien d’autres sans que cela ne
fasse ciller le pouvoir israélien.
Là ou l’Occident n’en finit pas de voter des
sanctions contre l’Iran pour son programme nucléaire, il ne fait que gesticuler
impuissant devant les provocations israéliennes sans brandir l’ombre d’une
mesure de rétorsion, sans rien condamner, à peine ose-t-on se dire déçus. Et en
face, dans ce monde arabo-musulman qu’on n’en finit pas de stigmatiser,
l’ultime déception se déverse dans une mer de colères. Colère de voir Mahmoud
Abbas négocier avec ceux qui semblent décidés à faire disparaître la présence
non juive en Palestine, colère de voir l’Occident aussi complaisant et aussi prévenant devant une politique qui
s’apparente de plus en plus a une ségrégation d’Etat : Routes spéciales,
colonies exclusivement juives, destructions de maisons, citoyens de seconde
zone et partis xénophobes avérés au pouvoir. Mais à force de vouloir ménager l’extrême
droite israélienne, qu’on vienne pas pleurer qu’il n’y ait plus que des
terroristes qui aient le vent en poupe en Palestine.
26.9.10
Tout ou rien...
Madrid. Imaginez sortir d’une belle voiture aux vitres fumées et être accueilli aussitôt par une troupe de photographes. Crépitement des flash, la nuit s’illumine et le temps est en suspens pendant que Kate Winslet et Louis Dowler s’engouffrent dans la cour d’entrée du Musée Thyssen. Mario Testino reçoit le beau monde à son exposition Todo o Nada et je suis dans ce fou cortège (mais les flash ne crépitent pas à mon passage). Dans l'exposition, il regne une ambiance celeb-chaotique: on ne sait plus quoi regarder, les splendides photos des muses dans tous leurs états ou les muses en personnes harcelées par la foule et les photographes?
Le nouveau
couple-icône a lui décidé de combler les paparazzi de baisers, caresses
et signes d’affection. Et là, coup de chance, je
réussis à me faire inviter à un diner avec Kate, Louis et
Daria Werbovy la super model canadienne. L’ambiance y est plus intime (!) et
bien plus détendue puis l’Espagne offre ce qu’elle a de mieux à Casa de Lucio,
un restaurant typique ou Rioja, croquetas et belota comblent nos papilles. La
soirée s’enchaine dans une villa madrilène opulente avec un jardin de cactus
dans le salon et une piscine bleu nuit: Mario Testino reçoit « ses amis ». Et
enfin, retour au Ritz ou Kate a la gentillesse de se faire prendre en photo avec
des admirateurs qui la guettent encore. Elle est belle, jetaggée, amoureuse… Je les accompagne dans l’ascenseur les dépose au troisième étage, on s'embrasse presque comme si on
était des amis (mais se souviendra-t-elle vraiment de moi?). Quelles stars !
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Pensées perso
18.9.10
Le président qui rétrécit?
Les lecteurs réguliers de The Economist connaissent la gallophobie chronique de l’éminent hebdomadaire britannique, sa propension à ne couvrir que les pires vicissitudes de la vie politique et économiques françaises dans des pamphlets antipathiques généralement coiffés de titres moqueurs à moitié en français tels que « Bonjour Tristesse » (qui raillait les taux de suicide élevés en France) il y a quelques mois.
Mais si la couverture de la semaine dernière a atteint un nouveau degré dans la cynisme cinglant du magazine, l’éditorial correspondant est en fait remarquablement plus modéré et, je dois avouer pour une fois, assez objectif. The Economist y reconnaît les talents réformateurs et volontaristes de M. Sarkozy et le potentiel qu’il représentait pour enfin changer la France et la remettre sur les rails de la croissance économique. Mais il regrette aussi les faiblesses du président, l’oubli des valeurs positives qu’il voulait incarner (travail, rigueur, reconnaissance et intégration des minorités), le naufrage réactionnaire de cet été et le fait que l’économie française soit encore à la traine avec des exportations inferieures à celle des Pays-Bas.
Tout cela est très juste et on rêve que le Président lise The Economist plutôt que se perdre dans les querelles stériles de la vie politique actuelle. C’est aussi en écoutant l’avis de nos meilleurs ennemis et nos plus féroces détracteurs d'outre-manche qu’on peut parfois le mieux progresser.
13.9.10
Eric Fottorino accuse...
Il se passe quelque chose d’étonnant en France. Après une courte lune de miel triviale faite par la presse people et les photos complaisantes à sensation, les médias et le régime sont désormais pris dans un duel inhabituel. Les premiers ne tarissent pas d’accusations, scandales et affaires qui entachent le second et l’exercice de son pouvoir. Une longue descente aux enfers pour le Président et son entourage.
Mais bien plus grave encore que ces affaires, jamais sous la cinquième République que je connais, les suspicions d'intimidation, les rumeurs de tentatives de pression et de violations de la liberté de presse n’ont été autant évoquées contre l’Élysée. On se remet tout juste de la mise au chômage inattendue de PPDA, l’éloignement étrange de Stéphane Guillon en passant par l’évincement sec d’Arlette Chabot mais les choses prennent une nouvelle dimension avec les accusations récentes du Monde et d’Eric Fottorino en personne contre l’Élysée qu'il accuse d’enfreindre la loi en utilisant le contre-espionnage pour sanctionner les responsables de fuites de l'affaire Woerth à la presse.
Jamais l’image du Président et de son interaction douteuse avec le quatrième pouvoir n’a été aussi salie. Que le plus respectable quotidien et le grand journaliste qu'est pour moi Fottorino s’en prennent directement au pouvoir, c’est inimaginable ! Indépendamment de la véracité des faits qu’on lui reproche, M. Sarkozy payera surement un prix lourd de ce mauvais ménage chronique. La présomption d’innocence ne dure pas longtemps en politique, surtout quand les accusations sont si nombreuses.
Aujourd'hui, le Grand Journal de Canal plus semblait jouir d’une certaine immunité en recevant le Directeur du Monde et se transformant presque en sympathique camp retranché des irréductibles critiques. Jusqu’au jour ou Michel Denisot, Yann Barthès et Yves Lecocq se feront virer ?
8.9.10
Uniformes: pour ou contre?
Parmi les choses importantes de la rentrée, les uniformes tiennent une place de choix dans la société anglaise.
Outre les écoles, ils couvrent énormément de domaines comme les clubs de sport locaux et les corps de métier extrêmement codifiés. La fierté de porter un uniforme, le sens d’appartenance qu’il apporte et le plaisir esthétique qu’il engendre sont des valeurs ancrées dans la culture de ce pays. Au delà des races, des classes et des communautés qui se juxtaposent sans trop se mélanger, les uniformes fédèrent mais ils peuvent aussi exacerber les différences. Quand je vantais l’uniforme de mon fils rentrant a l’école on me fit remarquer que les uniformes scolaires étaient beaux et en bon état dans les écoles privées mais pouvaient très vite devenir des haillons dans les écoles moins favorisées. Sans parler des uniformes d’écolières qui les portent avec le voile islamique autorisé Outre-Manche, défaisant ainsi l’objectif premier de la jupe écossaise et de la veste british.
En France, Xavier Darcos s’est dit favorable au retour des uniformes à l’école. Pour signaler l’appartenance à l’établissement. Mais pour l’instant, aucun geste dans ce sens ne semble s’esquisser sans doute pour des raisons budgétaires. Est-ce une priorité ? Les élèves se sentiraient-ils plus unis et plus solidaires s’ils étaient en uniforme ? Sans doute. Et dans les clubs de football parisiens, des uniformes contribueraient à éviter des clivages entre les « bourges » et les autres. Ce serait un petit geste symbolique pour conjurer la fatalité d’une France qui se désunit.
Outre les écoles, ils couvrent énormément de domaines comme les clubs de sport locaux et les corps de métier extrêmement codifiés. La fierté de porter un uniforme, le sens d’appartenance qu’il apporte et le plaisir esthétique qu’il engendre sont des valeurs ancrées dans la culture de ce pays. Au delà des races, des classes et des communautés qui se juxtaposent sans trop se mélanger, les uniformes fédèrent mais ils peuvent aussi exacerber les différences. Quand je vantais l’uniforme de mon fils rentrant a l’école on me fit remarquer que les uniformes scolaires étaient beaux et en bon état dans les écoles privées mais pouvaient très vite devenir des haillons dans les écoles moins favorisées. Sans parler des uniformes d’écolières qui les portent avec le voile islamique autorisé Outre-Manche, défaisant ainsi l’objectif premier de la jupe écossaise et de la veste british.
En France, Xavier Darcos s’est dit favorable au retour des uniformes à l’école. Pour signaler l’appartenance à l’établissement. Mais pour l’instant, aucun geste dans ce sens ne semble s’esquisser sans doute pour des raisons budgétaires. Est-ce une priorité ? Les élèves se sentiraient-ils plus unis et plus solidaires s’ils étaient en uniforme ? Sans doute. Et dans les clubs de football parisiens, des uniformes contribueraient à éviter des clivages entre les « bourges » et les autres. Ce serait un petit geste symbolique pour conjurer la fatalité d’une France qui se désunit.
6.9.10
Rires et Rugby
Une expérience londonienne extrêmement positive est la première session de rugby pour mon fils au Hammersmith and Fulham Rugby club.
Tous les dimanches matin, nous nous retrouverons, parents, enfants et moniteurs bénévoles pour deux heures de jeux. J’ai aimé la joie des enfants habillés aux couleurs rouges du club, le caractère pédagogique de ces jeux, intenses et physiques sans être violents et privilégiant la camaraderie et l’esprit d’équipe. On apprend à tomber sans se faire mal. Les coachs sont drôles, les parents sont encouragés à participer et aider l’encadrement. Et oui, me voilà lancé dans des courses derrière des gamins en furie pour leur attraper (et arracher) leur « tags », sortes de bandelettes adhésives. Cela remplace les plaquages qui sont proscrits pour les plus jeunes…
Beaucoup de rires en conclusion et aussi une certaine admiration pour ce système ouvert, simple et efficace propres à la vie des quartiers anglais. Nous devrions vraiment réfléchir à s'en inspirer en France.
Tous les dimanches matin, nous nous retrouverons, parents, enfants et moniteurs bénévoles pour deux heures de jeux. J’ai aimé la joie des enfants habillés aux couleurs rouges du club, le caractère pédagogique de ces jeux, intenses et physiques sans être violents et privilégiant la camaraderie et l’esprit d’équipe. On apprend à tomber sans se faire mal. Les coachs sont drôles, les parents sont encouragés à participer et aider l’encadrement. Et oui, me voilà lancé dans des courses derrière des gamins en furie pour leur attraper (et arracher) leur « tags », sortes de bandelettes adhésives. Cela remplace les plaquages qui sont proscrits pour les plus jeunes…
Beaucoup de rires en conclusion et aussi une certaine admiration pour ce système ouvert, simple et efficace propres à la vie des quartiers anglais. Nous devrions vraiment réfléchir à s'en inspirer en France.
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5.9.10
E-cigarette (mon compte-rendu)
La cigarette électronique n’est sans doute pas encore suffisamment au point pour constituer l’alternative idéale aux cigarettes. Mais autant qu’un fumeur très occasionnel comme moi puisse en juger, elle reste un objet innovant et intéressant.
Je reçus mon paquet gris anthracite par la poste. Il est réminiscent des paquets de cigarettes habituelles mais à l’intérieur, j’y trouvai une seule cigarette en plastique et métal bien plus lourde et un peu plus volumineuse qu’une Marlboro. Certains accros regretteront sans doute l’odeur familière d’un paquet neuf et le toucher délicat du papier et du vrai tabac. Ensuite, il faut monter le filtre (qui contient la pile au lithium) au cylindre blanc qui abrite un liquide au gout tabac et à la nicotine. L’opération est très simple. Il ne reste plus qu’à presser sur un petit bouton quand on aspire.
Et la, premier étonnement: ça marche! De la vraie fumée épaisse sort de cet objet froid et plastique. C’est vraiment comme une cigarette! Mais la déception est aussi au rendez-vous. Le gout rappelle la saveur lourde d’une pipe refroidie et s’éloigne significativement de celui d’une cigarette normale. L’objet étant lourd et le fait qu’il faille appuyer à chaque taffe rend l’expérience un peu surfaite. Peut-être le degré de nicotine choisi est-il trop fort ou nocif, mais cette cigarette m’est aussi montée à la tete bien vite.
En conclusion, un gros fumeur devrait quand meme essayer ces cigarettes d’un genre nouveau. Seul bémol de taille, les ministères de la sante ou le FDA américain ne recommandent pas encore la cigarette électronique comme alternative aux cigarettes. Malgré l’absence de combustion et de goudron carcinogènes, la sécurité de son usage reste à prouver.
4.9.10
Echecs et divisions à Paris
Un passage éclair a Paris et trois impressions en vingt-quatre heures:
La première est une conversation avec Samir, un jeune chauffeur de taxi beur qui me confie son dégout de la politique en général, la xénophobie cultivée par le Président et des membres du gouvernement. Il sent qu’il est attaqué, montré du doigt et entouré de racisme.
La deuxième est dans ces pages bien négatives des journaux qui se lamentent que la croissance française même si elle dépasse les prévisions soit en dessous de celle de l’Allemagne (après pourtant plusieurs trimestres de récession très forte outre-Rhin). Le chomage est en baisse, on ne s'en réjouit pas.
La troisième est cette ambiance malsaine, les divisions au sein de la majorité, les embuscades mesquines entre Copé et Fillon, le naufrage interminable de l’affaire Woerth ou le procès de Chirac désamorcé comme par magie et donnant raison a tous ceux qui décrient une justice à deux vitesses.
Un constat en conclusion: le plus grand échec du Sarkozysme n’est pas l’absence de réformes: les retraites, l’éducation, les régimes spéciaux, la suppression des trente-cinq heures en attestent. Ce n’est pas la récession: celle-ci est un phénomène mondial qui n’a pas affecté notre pays davantage que les autres. Ce n’est même pas son horrible image bling-bling, les yachts et le népotisme, on les lui aurait peut être pardonnées un jour. Non. La vraie déception est la négativité qu’il n’a pas réussi à combattre et qu'il a au contraire cultivée. Nous l’avons élu pour importer ce qu’il y a de bien de dynamique et surtout de positif dans les modèles anglo-saxons. Il a lancé des reformes mais il a fait sombrer le pays dans ses divisions, ses haines et querelles et il a pris le risque inouï de monter les Français les uns contre les autres : Français de souche contre Français d’adoption, Musulmans contre Chrétiens, nantis contre pauvres et j’en passe. C’est cet échec là qu’on ne lui pardonnera pas.
La première est une conversation avec Samir, un jeune chauffeur de taxi beur qui me confie son dégout de la politique en général, la xénophobie cultivée par le Président et des membres du gouvernement. Il sent qu’il est attaqué, montré du doigt et entouré de racisme.
La deuxième est dans ces pages bien négatives des journaux qui se lamentent que la croissance française même si elle dépasse les prévisions soit en dessous de celle de l’Allemagne (après pourtant plusieurs trimestres de récession très forte outre-Rhin). Le chomage est en baisse, on ne s'en réjouit pas.
La troisième est cette ambiance malsaine, les divisions au sein de la majorité, les embuscades mesquines entre Copé et Fillon, le naufrage interminable de l’affaire Woerth ou le procès de Chirac désamorcé comme par magie et donnant raison a tous ceux qui décrient une justice à deux vitesses.
Un constat en conclusion: le plus grand échec du Sarkozysme n’est pas l’absence de réformes: les retraites, l’éducation, les régimes spéciaux, la suppression des trente-cinq heures en attestent. Ce n’est pas la récession: celle-ci est un phénomène mondial qui n’a pas affecté notre pays davantage que les autres. Ce n’est même pas son horrible image bling-bling, les yachts et le népotisme, on les lui aurait peut être pardonnées un jour. Non. La vraie déception est la négativité qu’il n’a pas réussi à combattre et qu'il a au contraire cultivée. Nous l’avons élu pour importer ce qu’il y a de bien de dynamique et surtout de positif dans les modèles anglo-saxons. Il a lancé des reformes mais il a fait sombrer le pays dans ses divisions, ses haines et querelles et il a pris le risque inouï de monter les Français les uns contre les autres : Français de souche contre Français d’adoption, Musulmans contre Chrétiens, nantis contre pauvres et j’en passe. C’est cet échec là qu’on ne lui pardonnera pas.
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31.8.10
Lutte anti-tabac: Des chapelets à l'e-Tabagisme
Qui d'entre nous, fumeurs très occasionnels, sociaux de la clope et chercheurs de contenance n’a-t-il rêvé un jour d’une cigarette qui ne fasse aucun mal pour occuper nos mains en soirée, cultiver notre sens d’appartenance, notre (fausse) coolitude et aussi nos instincts morbides ?
En Orient, la solution a traditionnellement été dans des chapelets païens que les hommes égrènent sans fin dans les cafés pour lutter contre l’irrésistible envie de tabac. Leur inefficacité historique est prouvée par le tabagisme chronique dans les pays arabes et le succès grandissant des narguilehs. Avec nos chers Etats du Moyen-Orient plus affairés à consolider leurs dictatures héréditaires ou pourfendre des complots sionistes imaginaires, les lois contre le tabac dans les lieux publics n’ont été votées que bien tardivement. Et toujours pas au Liban qui aura attendu que l’Egypte, Dubaï, la Syrie et la Jordanie s’y plient avant d’y réfléchir, symbole pitoyable d’un Etat faible, aux abois, sans vision ni stratégie de santé publique.
Pour ma part, je viens d’acheter on-line une paire de e-cigarettes jetables pour un copain fumeur et pour moi-même, et celà par pure curiosité. 375 taffes garanties (sic) et pas un microgramme de goudron, je vous en donnerai des nouvelles. La question restant évidemment : la cigarette resterait-elle "cool" si elle n’était pas dangereuse ?
En Orient, la solution a traditionnellement été dans des chapelets païens que les hommes égrènent sans fin dans les cafés pour lutter contre l’irrésistible envie de tabac. Leur inefficacité historique est prouvée par le tabagisme chronique dans les pays arabes et le succès grandissant des narguilehs. Avec nos chers Etats du Moyen-Orient plus affairés à consolider leurs dictatures héréditaires ou pourfendre des complots sionistes imaginaires, les lois contre le tabac dans les lieux publics n’ont été votées que bien tardivement. Et toujours pas au Liban qui aura attendu que l’Egypte, Dubaï, la Syrie et la Jordanie s’y plient avant d’y réfléchir, symbole pitoyable d’un Etat faible, aux abois, sans vision ni stratégie de santé publique.
Pour ma part, je viens d’acheter on-line une paire de e-cigarettes jetables pour un copain fumeur et pour moi-même, et celà par pure curiosité. 375 taffes garanties (sic) et pas un microgramme de goudron, je vous en donnerai des nouvelles. La question restant évidemment : la cigarette resterait-elle "cool" si elle n’était pas dangereuse ?
30.8.10
Machiavélique
Apres la consternation qu’elle provoqua en moi, piqué de voir la majorité sombrer dans le populisme et les amalgames, j’avoue avoir ressenti une certaine admiration-sidération lorsque je me rendis compte à quel point ce tour de magie machiavélique avait bien fonctionné en faveur du gouvernement.
Plus un journal en papier ou télévisé, plus un éditorial sur les affaires embarrassantes, je vis tous ces journalistes et ces opposants rués à bras le corps sur la nouvelle affaire pourtant créée de toutes pièces et bien moins épineuse pour la droite tant elle est simple, ou plutôt simpliste. Sacré Sarkozy ! Avec en renfort ses quelques ministres-clowns envoyés au front pour attiser les braises et amuser la galerie, voila que meme le Parti Socialiste pris au piège s ‘est lancé dans une diatribe sécuritaire plutôt que parler des sujets de fond qui fâchent…
Il y en a un qui a bien du rigoler de son refuge du Cap Negre. Il y aura quand meme perdu le respect de beaucoup de ses électeurs et un certain ridicule à l’international. Comme s’il en manquait.
24.8.10
Service militaire
Peut-être est ce la proximité de Toulon mais je me suis dit cet été que c’est l’armée française que nous avons un peu oublié dans notre actualité politique cette année, polluée par des débats stériles sur l’identité nationale ou par le populisme vindicatif et bas de gamme de ministres à scandale.
La Grande Muette qui continue à fonctionner malgré les coupes budgétaires souffre aux dires d’un officier toulonnais d’une perte grandissante de contact avec la population notamment depuis l’arrêt du service militaire obligatoire. Indépendamment de l’utilité finale sans doute très relative d’un service militaire, peut-être est il vrai que l’identité nationale et la fierté d’appartenir à une nation s’apprennent mieux si on porte un uniforme et qu’on sert sous les drapeaux que lorsqu’on est jeune chômeur dans une cite HLM, délinquant ou stigmatisé.
Pour faire que les jeunes chantent la Marseillaise ou soient fiers d’être Français, aurait-on pu supprimer le service militaire plus graduellement, par exemple uniquement pour les titulaires d’un emploi stable?
La Grande Muette qui continue à fonctionner malgré les coupes budgétaires souffre aux dires d’un officier toulonnais d’une perte grandissante de contact avec la population notamment depuis l’arrêt du service militaire obligatoire. Indépendamment de l’utilité finale sans doute très relative d’un service militaire, peut-être est il vrai que l’identité nationale et la fierté d’appartenir à une nation s’apprennent mieux si on porte un uniforme et qu’on sert sous les drapeaux que lorsqu’on est jeune chômeur dans une cite HLM, délinquant ou stigmatisé.
Pour faire que les jeunes chantent la Marseillaise ou soient fiers d’être Français, aurait-on pu supprimer le service militaire plus graduellement, par exemple uniquement pour les titulaires d’un emploi stable?
17.8.10
Cap Brun
Pour nous enfin des vacances
Le Cap Brun cache dans ses anses
De délicieuses récompenses
Enfants en rire, poissons en transe
Un air marin bien de France
Méditerranée des sens
Sur ses plages la douce errance
D'une riviera sans décadence
Criques d'eau claire en opulence
Et qui défont toutes les Croyances
C'est là qu'à rien on ne pense
Et seule notre mémoire danse
Le Cap Brun cache dans ses anses
De délicieuses récompenses
Enfants en rire, poissons en transe
Un air marin bien de France
Méditerranée des sens
Sur ses plages la douce errance
D'une riviera sans décadence
Criques d'eau claire en opulence
Et qui défont toutes les Croyances
C'est là qu'à rien on ne pense
Et seule notre mémoire danse
11.8.10
Tour de Brice
Dans la tempête médiatique que traverse le Sarkozysme, on regrette cet été le choix délibéré de revenir vers les plus laids fondements du populisme et de la diversion de bas étage.
En témoigne la montée au front du ministre de l'intérieur qui est l'ultime incarnation de deux fléaux de ce régime: l'un étant le visage démagogique et opportuniste, l'autre étant le copinage et le népotisme avérés à l'origine même de sa nomination Place Beauvau.
9.8.10
Inception
Nous pensions que nos rêves nous permettaient de lire l’inconscient. Inception nous propose de créer des rêves, rentrer dans ceux des autres et manipuler leurs inconscients, leur penchants jusqu'à même même y implanter des idées. Un défi créatif qui heureusement passe très vite de dix premières minutes incompréhensibles comme de rigueur dans le genre science-fiction à une vraie bonne aventure planifiée à la Mission Impossible.
Les acteurs sont à la hauteur du challenge. Avec des effets spéciaux considérables, on rentre dans leur jeu et dans leurs rêves. Leonardo di Caprio est très convaincant et il s'impose désormais comme un grand acteur dans la lignée de sa performance dans "Blood Diamonds" ou"Revolutionary Road" (Noces Rebelles). Seule Marion Cotillard manque d'éclat. Elle est réduite à une « projection », enfermée dans une pâle image rêvée, répétitive et doucereuse de ce qu’aurait été son personnage.
Mais la machine à rêves est une machine de guerre cinématographique qui nous tient à bout de souffle. La fin est bonne et malicieuse. Inception est à ne pas rater.
Mais la machine à rêves est une machine de guerre cinématographique qui nous tient à bout de souffle. La fin est bonne et malicieuse. Inception est à ne pas rater.
7.8.10
Bains de mer
Après mes premières baignades pour le moins rafraichissantes à Brighton ou dans le Devon, la joie de se retrouver en semi-apesanteur dans les eaux claires et chaudes du littoral varois est immense. Nous le disions ce matin encore, nous avons bien de la chance en France d’y gouter tous les matins avec presque pas de foule pour nous disputer les places sur le sable ni même les places de parking. Dans la mer, tout parait bien plus simple, évident. Sans elle, l'été ne serait pas le même. Les vacances prennent une autre dimension dans l’immensité de la grande bleue. Les soucis restent un peu sur la plage et les blackberrys aussi.
5.8.10
L'été des écueils
Comment réagir au discours de M. Sarkozy à Grenoble ?
Ma première réaction est d’abord d’en condamner la forme, le ton et les circonstances indépendamment du fond (déchéance de nationalité pour les Français d’origine étrangère ayant attaqué des forces de l’ordre). Car avant de discuter de la pertinence ou la justesse de la mesure elle-même, on ne peut que regretter que le Chef d’Etat s’abaisse à agiter les sujets populistes dès qu’il se sent débordé par les affaires ou par son impopularité.
Sur le fond, ma réaction est plus perplexe. J’ai l’avantage d’appartenir en théorie à ces Français d’origine étrangère qu’on met tout d’un coup sur la sellette. Même si je suis bien loin de m’identifier à ceux qui sont visés par M. Sarkozy, je sens –légèrement- qu’on me montre du doigt aussi et c’est désagréable et injuste. Avec moi et bien loin de ces bandes de criminels qui ont servi d’argument à ce discours, il existe des centaines de milliers de Français « d’origine étrangère » qui ne demandent qu’à vivre tranquilles et heureux dans ce pays. Leurs sentiments vis-à-vis de cette énième joute verbale démagogue doivent être aussi amers.
Sans parler du réveil anti-Rom qui est aussi opportuniste que nauséabond. Pour compléter ce tableau pathétique, Il ne manquerait plus qu’une réédition du Matin Vichyste qui pourfende cette fois les étrangers et les Rom comme ultimes responsables des malheurs de la France. Soixante ans après l’été 1940, on est déçus que le pouvoir puisse encore se saisir - sans scrupules - de sentiments racistes pour cacher l’ampleur de ses soucis et ses déconfitures.
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