30.10.11

À bas les grèves sauvages et égoïstes

Le personnel navigant d'Air France vivrait-il encore dans les trente Glorieuses? Leur est-il passé par l'esprit avant de déclencher leurs grèves qu'Air France vient d'annoncer 200 millions d'euros de pertes?

Cette grève suprise n'aurait jamais dû ètre autorisée. Bien sûr les employés d'Air France ont le droit de protester et débrayer mais ils ne devraient aucunement avoir le droit de prendre les voyageurs en otages pour leurs vacances. Le gouvernement devrait instaurer des préavis suffisamment longs pour les périodes de pointe pour permettre aux voyageurs de s'organiser différemment. Si les pilotes, stewards et hôtesses de l'air ont envie de couler leur compagnie, libre à eux de le faire mais il n'est pas de leur droit de ruiner les vacances des gens sans leur permettre de trouver des alternatives. Ils peuvent faire pression sur leurs patrons et provoquer des pertes mais ils ne devraient pas être autorisés d'empêcher les familles et les amis de se retrouver ni de mettre les honnêtes gens devant le fait accompli alors qu'ils auraient ou s'organiser différemment, prendre le train ou un autre transporteur ou changer leurs projets de vacances tout simplement.

D'ailleurs, en Australie, où les employés de Qantas avaient simultanément choisi de clouer les avions au sol, une décision de justice vient de les contraindre à reprendre le travail. La prise d'otage collective et égoïste prisée par des syndicats de compagnies de transport n'a plus le vent en poupe.

24.10.11

Gilad Shalit libre enfin...

On m'a demandé à plusieurs reprises mon commentaire sur la libération de Gilad Shalit. Et notamment ce que je pensais de l'inégalité de l'échange numérique de prisonniers.

En essayant d'éviter toute mièvrerie, j'ai envie de dire que le premier et peut-être seul vrai sentiment que j'éprouve est le soulagement. Soulagement de voir le calvaire d'une famille vivant la plus terrible des attentes se terminer, soulagement qu'un jeune de 25 ans retrouve la vie normale, libre sain et sauf indépendamment des circonstances de son enlèvement et les vicissitudes de sa libération, indépendamment de ce qu'il représente pour les Palestiniens et de ce que ses ravisseurs évoquent aux Israéliens. Le spectre de sa mort ou de son exécution m'avait toujours glacé. Gilad Shalit a maintenant toute la vie devant lui, comment ne pas s'en réjouir?

Alors ensuite, que penser des centaines de prisonniers Palestiniens qu'Israël a dû libérer? Je crois que je suis content pour beaucoup d'entre eux qui vont retrouver leurs familles aussi. Et oui, je sais que certains sont accusés de crimes graves et d'autres de crimes moins graves mais je suis quand même content pour beaucoup, tout come je suis content pour Gilad Shalit. Et à ceux qui s'offusquent que tant de Palestiniens parfois dangereux soient libérés, j'ai envie de poser cette question : Comment juger un peuple sous occupation depuis plus de quarante ans? Comment distinguer le résistant légitime qui mérite d'être libre de l'odieux assassin qui fomente des attentats contre les civils et qui mérite de rester prisonnier ? Sûrement pas en les appelant tous des terroristes et les jetant en prison par milliers, souvent sans jugement, comme le fait habilement Israël. Et réciproquement, comment distinguer le soldat de Tsahal qui défend son pays de celui qui laisse faire les colons armés ou bombarde les civils sans pitié à Gaza? Ce qui est certain, c'est que plus cette guerre dure, plus les lignes sont floues, plus elle pourrit et plus elle éprouve nos consciences.

Enfin, Tzipi Livni a critiqué cet accord en lui reprochant de renforcer le Hamas. Il est vrai qu'Israël ne semble parfois céder que devant ses plus hostiles ennemis: échanges de prisonniers avec Hamas et Hezbollah, retrait du Liban sous la pression armée de la guérilla du Parti intégriste... Pas beacoup de concessions en revanche faites aux modérés comme Abbas qui supplient Israël de cesser la colonisation et de reconnaître les frontières de 1967. Je n'en finis pas de le regretter.

4.10.11

Primaires Citoyennes

Soirée-débat sur les primaires citoyennes hier à Londres.

Axelle Lemaire, la représentante du PS en Grande-Bretagne a été excellente dans sa défense du projet des primaires : C'est bien une démarche positive pour le Parti Socialiste qui innove et s'ouvre à une base d'opinion plus large et plus riche, davantage tournée vers l'avenir. A un moment ou l’opinion publique en France est excédée par la classe politique, le manque de transparence et les affaires, les primaires citoyennes enrichissent le débat et la vie démocratique de notre pays. Et leur organisation meme a Londres est un effort qu'on ne peut que louer.

Dans le fond, on regrette toutefois que, malgré les bonnes intentions du programme PS, les mesures proposées pour relancer la compétitivité, l'innovation et la ré-industrialisation de la France ressemblent davantage à des traitements palliatifs d'accompagnement du déclin (emplois jeunes, subventions, redistributions fiscales) qu’à de vrais projets de changement. Il manque pour moi dans ces projets un souffle nouveau qui nous fasse un peu rêver. Au delà des clivages gauche-droite qui appartiennent au passé, on veut rêver qu’il y ait encore une bataille économique à gagner en France, qu’on puisse augmenter la compétitivité de nos PME et faire travailler nos jeunes dans des secteurs productifs où la France ferait encore la différence: nouvelles technologies, digital, luxe, tourisme ?...

Après tout, une de nos forces reconnue, c'est qu'il y a proportionnellement plus de jeunes en France qu'ailleurs en Europe Occidentale et plus d’enfants. Et la plupart de ces jeunes quelque soit leur origine, veut juste travailler mener une vie honnête et productive pour peu qu'on ait besoin d'eux et qu'on les embauche. C'est là le vrai enjeu du futur bien plus que dans des mesures de redistribution, d'imposition ou de taxation. Quelque soit le gagnant de ces primaires socialistes, les électeurs encore indécis comme moi l’attendrons sur ce point très précis et crucial pour l’avenir de la France.