26.9.09

Colonisation... Toujours impunie

L'embellie aura été de courte durée. Les Etats-Unis ont cédé et accepté de ne plus exiger le gel de la colonisation israélienne des territoires occupés comme préalable - pourtant bien nécessaire- à une relance du processus de paix.

Pourtant, cette colonisation est une véritable agression continue contre le peuple Palestinien. Elle est née d'une politique nationaliste qui vise a "judaiser" les terres arabes et créer des faits accomplis pour empêcher la formation d'un Etat Palestinien viable. Elle grignote et émiette des territoires pris par la violence et que le droit international et les conventions protègent en principe. Et si tous les colons ne sont pas des extrémistes religieux et que beaucoup s'installent là faute de mieux, elle laisse aussi parfois des malades de la Bible et de la Terre Promise terroriser avec leurs armes des paysans Arabes désemparés et sans défense. A l'intérieur même d'Israel, les intellectuels et les ONG comme "La Paix maintenant" l'ont condamnée a moultes reprises.
Malgré tout cela, il y'a eu mille fois plus d'acharnement américain et occidental a condamner des armes prétendument chimiques en Iraq, des armes possiblement nucléaires en Iran que d'efforts pour dissuader Israël de poursuivre une colonisation nationaliste qui rappelle les pires pratiques du siècle dernier.

On peut bien sur déguiser les choses et se dire que la colonisation israélienne semble moins haïssable ou plus "politically correct" que l'anti-sémitisme et le négationnisme stupide des extrémistes arabes. Mais on peut aussi renvoyer dos à dos le Likoud et ses pires ennemis tant ils excellent ensemble dans l'art de nier à l'autre son histoire et son droit d'exister.



17.9.09

L'Italie entre ange et démon


L'Italie a de tous temps allié les plus beaux anges et les pires démons. Pour ceux qui comme moi sont amoureux de ce pays, la querelle ouverte entre Ezio Mauro, le rédacteur en chef de la Repubblica et Silvio Berlusconi en est le bel exemple récent et frappant.

Par de bien nombreux aspects, Berlusconi rassemble en effet à lui seul le pire de ce que l'Italie peut offrir.
On peut s'amuser a voir des ressemblances inquiétantes entre les orgies Romaines et les fêtes Berlusconiennes. On peut imaginer Lucrèce Borgia réapparaître dans les toxiques querelles conjuguales du "Cavaliere" qui -en français tout du moins- porte vraiment bien son surnom et au sens figuré. Ses perfides joutes verbales et sa malhonnêteté intellectuelle sont dignes de Vénitiens détournant une quatrième croisade. La manipulation des lois dont il est le spécialiste et son mépris pour l'intérêt public sont réminiscents de la décadence des Médicis. Seule sa grossièreté reste inégalée. Et on se surprendrait presque à espérer l'arrivée d'un Brutus moderne qui puisse nous débarrasser de cette ploutocratie dépravée.

Ezio Mauro, lui, par sa finesse et son talent nous rappelle le meilleur de l'Italie. Son courage dans sa bataille médiatique avec l'homme le plus riche et le plus puissant de la péninsule rappelle la bravoure d'un Horace ou d'un juge Falcone. Son flegme, son humour et ses dix questions embarrassantes provoquent l'admiration comme une oeuvre d'art. Espérons que l'habileté de son approche et l'intelligence de ses propos soient un signe avant-coureur d'une nouvelle Renaissance Italienne, d'un réveil qui tous les jours devient plus urgent.

5.9.09

Inglorious Pensée


Il y a 70 ans, presque jour pour jour, la grave voix de Neville Chamberlain annonçait aux Britanniques "This country is at war with Germany". Dans ses mots solennels prononcés sur les ondes de la BBC, on pouvait deviner toute la déception de devoir engager la Nation dans une guerre qu'il s'était évertué à éviter, l'appréhension de devoir combattre une dictature sur-armée et la peur des pertes humaines et militaires inéluctables.

La pensée du jour va donc forcement à ces dizaines de millions de victimes en moins de six ans, à ce déchaînement de l'humanité contre elle-même et à tous ces démons cachés, censurés, écrasés et qui se sont réveillés un matin de septembre, libres de sévir sans merci et sans frontieres. La pensée va évidemment aux Juifs déportés, à tous ces innocents assassinés sauvagement et méthodiquement. La pensée va aussi à ces villes alliées, japonaises ou allemandes qui se sont écroulées sur leurs habitants.
Cette apocalypse si courte - six ans ce n'est pas grand chose finalement - et pourtant si riche en souvenirs atroces et images noires. Comme un avertissement pour rappeler a l'homme jusqu'où il peut descendre et avec quelle vitesse.

Sans calmer ces réminiscences inquiétantes, le dernier film de Tarantino les transforme et il nous console par sa créativité, la beauté de ses images et son jeu d'acteurs exceptionnel. Si l'on ose enfin transformer l'apocalypse en fiction sans que cela ne soit comique ou de mauvais goût, c'est peut-être parce qu'on a enfin commence a l'accepter, la comprendre et la digérer.