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7.7.13

Magnifique Gatsby

Magnifique Gatsby.

La critique sévère de ce film ne lui rend pas justice. Il y a bien plus dans Gatsby de Baz Luhrman que de merveilleux costumes, somptueuses maisons et soirées mirifiques.

Il y a d'abord la magie du roman de Scott Fitzgerald fidèlement interprété. Le jeu de qualité de Carey Mulligan en Daisy superficielle et légère, au bonheur futile et à la faiblesse patente ainsi que la belle performance de Tobey Maguire, le voisin de Gatsby, attachant et bienveillant mais qui manque parfois un peu d'aspérité. Sans doute est- ce pour mieux s'effacer devant Leonardo di Caprio, magique Gatsby, crédible, charmeur, tantôt fougueux tantôt rêveur, mais enfin si fragile. Il y a les décors somptueux d'une époque euphorique, fantasmée à souhait, une bande originale époustouflante, endiablée et incessante... au risque parfois de résonner disco et pas très entre-deux-guerres.

J'avais lu ce roman il y a des années et en avais gardé un souvenir doux mais confus, presque flou. Voir ce film me fit découvrir cette histoire touchante qui brouille les codes habituels et nous dit que l'amour le plus pur et la bonté la plus grande se cachent parfois derrière des murs de paillettes et d'apparente corruption. Peut-être que regarder ce film glorifiant le New York et Long Island des années 20 quand on habite là en 2013 a-t-il aussi contribué à mon enthousiasme, voire à un certain tropisme nostalgique de la Nouvelle Angleterre. Voilà comment j'enchaînai aujourd'hui en m'achetant un costume clair à rayures, à la grande déconvenue de mon épouse...

28.8.11

Tracey Emin: Love is what you want

Tracey Emin represente un art contemporain provocant, très autobiographique, souvent cru, parfois cruel mais qui incarne en quelques salles d'exposition, tous les malheurs, toutes les émotions et déceptions de la femme britannique mal-aimée, issue des classes ouvrières.

J'en retiens une adolescence volée faite d'abus, de viol, de junk food et de junk sex dans un médiocre port du Kent dont les plages grises furent le théátre du début d'un long naufrage sentimental. On s'étonne de l'intensité de son besoin d'amour, brut et volontairement vulgaire, fait pour choquer et déranger, un peu comme un appel au secours. On frissonne enfin de ses récits poignants de grossesses interrompues dans la plus grande douleur physique et psychologique.

On voyage entre des dessins, des tapisseries, des souvenirs, des sculptures et de films qui convergent tous pour crier que la vie est dure en Angleterre pour des jeunes femmes comme Tracey Emin. Il y a aussi quelque chose de puérile dans ces images et ces films où elle danse, dans ces textiles beaux et colorés qui pouraient presque parer une chambre d'enfant si ce n'était les textes scabreux qui y sont écrits. Une bouche déformée, des dents de misère, autant d'emblèmes pour une femme qui a sûrement grandi trop vite et dont l'enfance continue à s'exprimer en filigrane, derrière une montagne de désillusions.

17.7.11

Miròbolant...



Mirò captive par son art fougeux et rebelle, tantôt figuratif, tantôt minimaliste puis grandiose dans des élans de surréalisme hauts en couleurs et mouvements.
Rarement une exposition laisse vivre les étapes de la vie d'un homme avec autant de clarté. Chaque pièce de la Tate Modern vous fait pénétrer dans l'intimité du peintre Catalan. Des débuts barcelonais à l'époque sauvage des années trente, la guerre d'Espagne dont les blessures béantes s'impriment sur les toiles, on passe à des périodes plus calmes, faites d'exil et de simplicité, d'humour et de sensualité. La vie et la mort se disputent Mirò, parfois coloré et souriant mais souvent sinistre et violent, des toiles trouées et brûlées vous surprennent, l'homme condamné injustement l'obnubile, Mai 68 le fascine.

Puis vers la fin, on découvre un drôle d'autoportrait, superposition de personnalités contradictoires, un talent classique et traditionnel couvert d'une âme de taggeur moderne et provocateur. Admirable rétrospectve d'une richesse incroyable. Des collections privées, du MoMA, de Paris ou de Barcelone, les toiles et les sculptures ont convergé à Londres pour un hommage unique au peintre Catalan. A voir absolument.