7.7.13

Magnifique Gatsby

Magnifique Gatsby.

La critique sévère de ce film ne lui rend pas justice. Il y a bien plus dans Gatsby de Baz Luhrman que de merveilleux costumes, somptueuses maisons et soirées mirifiques.

Il y a d'abord la magie du roman de Scott Fitzgerald fidèlement interprété. Le jeu de qualité de Carey Mulligan en Daisy superficielle et légère, au bonheur futile et à la faiblesse patente ainsi que la belle performance de Tobey Maguire, le voisin de Gatsby, attachant et bienveillant mais qui manque parfois un peu d'aspérité. Sans doute est- ce pour mieux s'effacer devant Leonardo di Caprio, magique Gatsby, crédible, charmeur, tantôt fougueux tantôt rêveur, mais enfin si fragile. Il y a les décors somptueux d'une époque euphorique, fantasmée à souhait, une bande originale époustouflante, endiablée et incessante... au risque parfois de résonner disco et pas très entre-deux-guerres.

J'avais lu ce roman il y a des années et en avais gardé un souvenir doux mais confus, presque flou. Voir ce film me fit découvrir cette histoire touchante qui brouille les codes habituels et nous dit que l'amour le plus pur et la bonté la plus grande se cachent parfois derrière des murs de paillettes et d'apparente corruption. Peut-être que regarder ce film glorifiant le New York et Long Island des années 20 quand on habite là en 2013 a-t-il aussi contribué à mon enthousiasme, voire à un certain tropisme nostalgique de la Nouvelle Angleterre. Voilà comment j'enchaînai aujourd'hui en m'achetant un costume clair à rayures, à la grande déconvenue de mon épouse...

2.7.13

Impression newyorkaise 5: Premier été à Manhattan

L’été s’est emparé de New York.


C’est une chaleur lourde, moite, pesante. D’innombrables unités de climatisation (peut-être est-ce leur plus haute densité au monde?) se sont mises a vrombir, constamment, sourdement. Manhattan, la grande baleine en surchauffe n’en finit plus de suer et ronronner, de sentir fort et de se faire doucher plusieurs heures par jour d’une grosse pluie fugace mais quelque part rafraichissante.

Et les pauvres cadres comme moi, vestes à la main, cravates nouées puis vite dénouées, nous frayons notre passage au travers d'une foule de touristes en shorts, de badauds au torse nu, d'ouvriers en marcel qui se pavanent sans arrêt dans la ville fumante. Un peu comme tous les étés, on se sent un peu plus en vacances même quand on travaille, on boit davantage et on mange moins et on parle de weekends et de voyage.

Mais on observe aussi ceux qui partent vraiment. Chaque été New York renouvelle une bonne partie de sa population comme si elle rechargeait ses batteries. On les aide à déménager, on fait les pots d’adieu, on souhaite bonne chance aux futurs ex-Newyorkais. Ils sont souvent moroses de quitter cette hyper-ville, étourdis, enivrés par sa force. Puis on accueille les nouveaux, comme nous il y a presque un an déjà, fraichement arrivés, déboussolés et horrifiés par le bruit, la foule et les redoutables agents immobiliers.