21.2.11

Kadhafi vacille

Une pensée pour la Libye, ou peut-être une prière.
On rêve que le dictateur soit parti au Venezuela, rejoindre son alter ego (et démago)  d’Amérique du Sud. Mais de Tripoli, on raconte que des avions de l’armée tirent sur les quartiers en révolte, on nous parle de centaines de morts. C’est dire à quel point le tyran veut rester. Rien d’étonnant dans ces méthodes sanguinaires quand on sait que M. Kadhafi a sans doute commandité des attentats aériens contre des civils (Lockerbie et UTA que je rappelle souvent dans ce blog) et qu’il est le dictateur le plus pérenne du monde.
On me disait récemment que Kadhafi résisterait a cette vague de révolutions venue de Tunisie tout simplement parce qu’il redistribue suffisamment de pétrodollars à sa populace. Les événements récents prouvent que cela ne suffit pas. Le vent de liberté souffle trop fort sur l’Afrique du Nord et on prie seulement que cette tempête déboulonne les tyrans sans qu’ils ne fassent trop de morts.

19.2.11

MAM-DAM

Elle ment trop souvent et trop mal.

Michèle Alliot-Marie a abusé de la langue de bois et trop accumulé les mensonges pour pouvoir s’en remettre en gardant son poste. Déjà on se rappelle que lorsque le Monde avait accusé le pouvoir d’avoir attenté au secret des sources des journalistes en éloignant David Sénat, un fonctionnaire trop bavard, en Guyane, Michèle Alliot-Marie avait nié tout lien entre cet exil soudain et l’affaire Woerth. Quelques jours plus tard  le gouvernement au contraire reconnaissait et assumait la sanction et faisait passer la ministre pour une menteuse.

Mais avec son escapade Tunisienne et l’avalanche de mensonges et de démentis sur ses amitiés encombrantes, les vols en jet et les conflits d’intérêts évidents, je trouve que “MAM” comme on l’appelle commence sérieusement à faire tache et pose un problème de compvtence et de crédibilité. La possibilité de complaisance avec le Ben-alisme semble devenir une évidence. La connivence entre l’argent et le pouvoir, vrai talon d’Achille du Sarkozysme  en devient une véritable plaie. La République "irréprochable" en convalescence fragile a fait une rechute gravissime.

Il serait de bon ton pour MAM et pour le gouvernement qu’elle en soit écartée au plus vite afin que la page soit tournée sans plus de dégâts pour l’image de la France.

16.2.11

Adieu à ma Grand-Mere

Elle est née en 1920, un peu comme le Liban, du moins dans ses frontieres actuelles.

Et elle incarnait tant de belles facettes de ce pays : l’image d’une jeunesse éclairée, une éducation cosmopolite et un renouveau levantin de l’entre deux guerres, à l’ombre du tranquille mandat français. La douceur de cet Orient encore beau et peu construit, de ce Beyrouth ou les toits en tuile rouge régnaient encore à l’ombre des montagnes vertes et des pins parasols.

La force d’une femme d’Orient qui n’a pas eu peur de prendre son destin entre les mains et faire fi des conventions pourtant si lourdes au Liban. Et malgré sa fougue et sa rébellion, par son charme et sa générosité, elle semblait faire l’unanimité dans sa famille et dans la société beyrouthine. Avec ses cinq frères et sœurs, je pense qu’elle n’a jamais connu l’ombre d’une dispute et jusqu'à la fin de ses jours elle leur a voué une affection profonde, admirable et indélébile. Au volant de sa Volkswagen coccinelle, elle était admirée, courue, gâtée dans un Liban qui savait encore vivre.

Plus tard, avec la guerre, elle incarnait pour moi la tolérance religieuse. J’étais enfant mais je me souviens comment elle disait que ce conflit était d’une grande stupidité. Que les dissensions religieuses et les haines communautaires étaient fausses, non fondées, usurpées. Alors que le monde sombre dans ses querelles de religion, je me dis qu'elle avait tellement raison. Et me tenant la main, profitant des accalmies et des ouvertures de la ligne de démarcation, elle me faisait visiter ces rues si bruyantes de Beyrouth-Ouest ou elle habita jusqu’au bout, entourée et chérie par ses commerçants et ses voisins musulmans qui, aux pires moments de la guerre, semblaient la protéger jalousement, comme s’ils aimaient encore davantage cette grande dame chrétienne qui avait choisi de ne pas les craindre et ne pas fuir.

Il faut dire que sa générosité était absolument totale. Cette volonté de faire plaisir, de donner, de régaler (non sans gourmandise!) en faisait une véritable grand-mère. Son arrivée chez nous signifiait pour ma sœur et moi, cadeaux, amour et indulgence ! Que de moments de bonheur d’enfant, passés à choisir des bandes dessinées, manger des crêpes au sirop d’érable ou déjeuner dans des restaurants. Que de fois, je me réfugiais dans ses bras pour échapper aux punitions et trouver le réconfort.

Puis elle a vieilli, elle a perdu ses soeurs, un frere et son fils beaucoup trop tot et à notre grand desespoir à tous. Puis elle a perdu cette force et cette confiance mais gardé sa bienveillance, son humour et son affection. Elle adorait ma femme et chérissait mes enfants. Encore en décembre, elle nous racontait ses croisières en Sardaigne dans les sixties et disait avec un petit sourire qu’elle était trop vieille, que c’était la fin. Puis elle est partie nous laissant juste ce magnifique souvenir et un de ces grands vides que rien ne saura vraiment combler.

7.2.11

Etonnante Egypte

Etonnante Egypte qui après 30 ans de torpeur, se réveille et réclame enfin et à juste titre plus de liberté et de prospérité.

Ces manifestants rassemblés inquiètent par leur nombre et leur colère mais ils rassurent aussi, tout comme leurs équivalents Tunisiens, par leurs revendications si pertinentes. Ce n’est pas a l’intégrisme qu’on appelle en premier lieu, ce n’est pas a l’anti-américanisme et encore moins a l’extrémisme. Au contraire, on se réjouit que ce soit un vent de liberté et de modernité qui souffle sur ces villes arabes longtemps condamnées à des dictatures quasi-héréditaires.

Aussi, on ne peut s'empecher de sourire en lisant la réaction d’Israël : seuls s’inquiètent ceux qui croyaient acquise pour toujours une paix conquise à grand renfort de milliards et de soutien américain. Fort de ses accords de paix avec ses deux principaux voisins (L’Égypte et la Jordanie), Israël a longtemps parié sur le statu quo, entravé volontairement le processus de paix avec les principaux intéressés Palestiniens et continué à coloniser illégalement les territoires , au risque de compromettre sa propre légitimité aux yeux de monde. L’Etat Hébreu se rend compte en Janvier qu’une paix reconnue par les peuples (et pas seulement par les tyrans) aurait pu être un pari moins hasardeux. Cela nous prouve une fois de plus que seule une paix juste et globale et une vraie réconciliation peuvent donner à Israël une véritable tranquillité.