22.7.11

Murdochtrinement

L'affaire de News of the World secoue le Royaume-Uni. Et à juste titre.

Tout d'abord, la presse puissante de ce pays, moralisatrice et impitoyable avec toute célébrité soupçonnée du moindre méfait, cette presse influente et cynique se retrouve cette fois sur le banc des accusés. Avec un drôle de goût amer de trahison ressenti par ses si nombreux lecteurs qui pensaient à tort pouvoir se fier à leurs journalistes incisifs et enquêteurs pour se défendre contre les abus des classes dirigeantes et des élites.
Aussi, c'est le premier défi de taille que rencontre David Cameron, le premier ministre le plus conservateur qui soit mais qui a conquis le pays par ses bonnes manières, son côté "bon gars" et sa politique de rigueur aussi redoutable que nécessaire. Le voilà éclaboussé par sa connivence avec les Murdoch, le soutien de Newscorp aux Tories, sa relation personnelle avec des journalistes malhonnêtes.
Enfin, le clan Murdoch a montré son image la plus répugnante avec la fermeture du journal incriminé dans l'affaire des écoutes sans le moindre geste de sympathie envers les employés innocents jetés à la rue avec des indemnités de quelques semaines. Cette famille puissante et si riche révèle en quelques jours la cruauté de son système, une presse sans morale prête à tout pour vendre plus, un respect inexistant et un manque total de mea culpa. La Grande-Bretagne elle qui se croyait fière de sa presse libérée et loquace demande désormas des explications et regrette amèrement de s'être laissée Murdochtriner.

17.7.11

Miròbolant...



Mirò captive par son art fougeux et rebelle, tantôt figuratif, tantôt minimaliste puis grandiose dans des élans de surréalisme hauts en couleurs et mouvements.
Rarement une exposition laisse vivre les étapes de la vie d'un homme avec autant de clarté. Chaque pièce de la Tate Modern vous fait pénétrer dans l'intimité du peintre Catalan. Des débuts barcelonais à l'époque sauvage des années trente, la guerre d'Espagne dont les blessures béantes s'impriment sur les toiles, on passe à des périodes plus calmes, faites d'exil et de simplicité, d'humour et de sensualité. La vie et la mort se disputent Mirò, parfois coloré et souriant mais souvent sinistre et violent, des toiles trouées et brûlées vous surprennent, l'homme condamné injustement l'obnubile, Mai 68 le fascine.

Puis vers la fin, on découvre un drôle d'autoportrait, superposition de personnalités contradictoires, un talent classique et traditionnel couvert d'une âme de taggeur moderne et provocateur. Admirable rétrospectve d'une richesse incroyable. Des collections privées, du MoMA, de Paris ou de Barcelone, les toiles et les sculptures ont convergé à Londres pour un hommage unique au peintre Catalan. A voir absolument.

10.7.11

Gaza ou l'injustice internationale

On n'en finit pas de parler de Gaza sans que rien n'y change pour la population de cette bande de pauvreté, d'extrémismes et d'oppression.

Des flotilles dérisoires se lancent à l'assaut de ce ghetto à ciel ouvert et calent dans des ports grecs sous l'influence de la machine diplomatique americaine et likoudienne. Le Hamas corrompu et dément sert d'épouvantail bien commode à la droite israélienne qui à force de propagande a fini par se convaincre elle-même (comme dans un retournement de l'espace-temps!) que c'est en fait le Hamas qui est à l'origine de tous les malheurs des Palestiniens, de la Naqba au blocus en passant par l'occupation et non le contraire, et qu'Israël n'a réagi de tout temps que pour se défendre contre de méchants terroristes enturbannés.

Tout cela sous le regard bovin de l'Amérique plus que jamais léthargique sur le sujet trop épineux du Proche-Orient. Triste spectacle d'une région à la dérive, bousculée par les vents prometteurs de révoltes mais accablée par le poids de l'injustice internationale contre le peuple palestinien.

2.7.11

DSK suite

Quand j'ai appris ce soir qu'une impensable lueur d'espoir se profilait dans le ciel New-Yorkais noir de suspicion autour de l'affaire DSK je me suis étonné à aller d'abord relire ma pensée du jour de son arrestation. L'avais-je enterré trop vite ou avais-je choisi la modération? Ces posts de blog qui immortalisent une réaction parfois intempestive pourraient bien se retourner contre moi!

Soulagement de relire mes propres lignes. Suspicieux, je l'étais bien mais j'avais au moins espéré (sans trop y croire) qu'il puisse ètre innocent. Pas tant pour DSK que pour la France, son image et celle de ses élites... Bon, je ne m'en sors pas trop mal mais j'ai eu chaud. J'étais quand même prêt à jeter la pierre. Et du coup, je pense éberlué à cette femme qui, paraît-il, aurait tout inventé. Si sa fourberie était avérée, c'est à elle qu'on aurait envie de jeter la pierre. Non seulement pour sa malhonnêteté mais aussi au nom des vraies victimes de viol, celles dont la vie est détruite par l'agression mais qui peinent à obtenir justice justement parce que des menteuses les discréditent, salissent leur souffrance et incitent le monde à mettre en doute leur parole.