13.9.10

Eric Fottorino accuse...

Il se passe quelque chose d’étonnant en France. Après une courte lune de miel triviale faite par la presse people et les photos complaisantes à sensation, les médias et le régime sont désormais pris dans un duel inhabituel. Les premiers ne tarissent pas d’accusations, scandales et affaires qui entachent le second et l’exercice de son pouvoir. Une longue descente aux enfers pour le Président et son entourage.

Mais bien plus grave encore que ces affaires, jamais sous la cinquième République que je connais, les suspicions d'intimidation, les rumeurs de tentatives de pression et de violations de la liberté de presse n’ont été autant évoquées contre l’Élysée. On se remet tout juste de la mise au chômage inattendue de PPDA, l’éloignement étrange de Stéphane Guillon en passant par l’évincement sec d’Arlette Chabot mais les choses prennent une nouvelle dimension avec les accusations récentes du Monde et d’Eric Fottorino en personne contre l’Élysée qu'il accuse d’enfreindre la loi en utilisant le contre-espionnage pour sanctionner les responsables de fuites de l'affaire Woerth à la presse. 

Jamais l’image du Président et de son interaction douteuse  avec le quatrième pouvoir n’a été aussi salie. Que le plus respectable quotidien et le grand journaliste qu'est pour moi Fottorino s’en prennent directement au pouvoir, c’est inimaginable ! Indépendamment de la véracité des faits qu’on lui reproche, M. Sarkozy payera surement un prix lourd de ce mauvais ménage chronique. La présomption d’innocence ne dure pas longtemps en politique, surtout quand les accusations sont si nombreuses.

Aujourd'hui, le Grand Journal de Canal plus semblait jouir d’une certaine immunité en recevant le Directeur du Monde et se transformant presque en  sympathique camp retranché des irréductibles  critiques. Jusqu’au jour ou Michel Denisot, Yann Barthès et Yves Lecocq se feront virer ?

4 commentaires:

  1. Comment se priver du premier président courageux et ambitieux de la V-ème après le General.



    Règle no 1: Parler de tout sauf de ce qu’il fait. Comment il s’habille, qui il côtoie, ou il part en vacances, avec qui il couche; bref tout ce dont les lecteurs assidus de Voici raffolent. C’est démago, violent, indécent, gratuit et souvent méchant. Parfait ! L’envie n’est pas un péché en France, c’est une religion.



    Règle no 2: Si cet imbécile de Président ignore les effets de la règle no1 et continue malgré tout à s’attaquer aux problèmes qui fâchent, aux thèmes oubliés, surtout ne pas rentrer dans le débat, il risquerait d’en sortir grandi, et cela implique d’avoir un avis. Balancer quelques rumeurs, des affaires, des tromperies. C’est pas dur à trouver et elles n’ont pas besoin d’être complètement réelles de toute façon. L’important c’est le lynchage public, sous couvert de débat démocratique et/ou de sauvegarde de nos libertés fondamentales. Apres tout, la liberté de penser, c’est avant tout la liberté de ne PAS penser.



    Regle no 3: Oublier les circonstances: (i) deux ans de la plus terrible crise économique depuis près d’un siècle, et (ii) l’alternative qui s’appelait Segolene.



    Il parait qu’il éxiste une lassitude du pouvoir. Moi je crois que ce sont les électeurs qui se lassent du paysage politique par flemme et inconscience. Mais je vous soumets une solution a ce probleme. On devrait avoir un remaniement gouvernemental toutes les semaines, le samedi soir. On vote par SMS entre le match de foot et la pub pour la lessive en faveur des futurs ministres. La démocratie dans sa plus grande pureté. La StarAc de la politique. Cela permet de sanctionner immédiatement le moindre écart. Popularité garantie ...



    Plus sérieusement, je trouve véritablement désolant que le débat sur les retraites, aussi crucial et important pour notre pays, soit ainsi galvaudé.

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  2. Salut Tristan

    Autant je suis d'accord avec toi que la presse et l'opinion se concentre beaucoup sur le trivial, le scandaleux et l'outrancier, autant je ne crois pas que Sarkozy puisse se poser en victime des mechants medias comme tu le suggeres.

    Si les medias avaient sous la dent moins de scandales, de populisme, d'insultes publiques et de declarations intempestives de notre cher President, ils pourraient peut-etre alors couvrir un peu mieux les sujets de fond, les reformes importantes etc.

    Je pense malheureusement que Sarkozy est surtout victime de lui-meme et de son manque de sagesse en politique ainsi que d'un aventurisme total en terme de communication. La gravite et la regularite de ses bourdes n'a d'egal que son energie et son judqu'au boutisme -il est vrai- irreprochables

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  3. Francois (Londres)19 septembre 2010 à 19:41

    "Jamais sous la 5eme republique...."....dans mes souvenirs, tu etais en France sous Mitterand, non?

    Moi ca me fait marrer tout ca. Le Monde qui viole le secret de l'instruction et qui ensuite joue les vierges effarouchees parce que l'Elysee essaie de trouver sa source.

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  4. Francois,

    Mitterand avait ete eclabousse mais pas aussi souvent et il ne s'etait pas abaisse' a s'en prendre a des humoristes. Avec Sarkozy, on a l'impression que ca ne va jamais s'arreter, copinage avec les uns, guerre aux autres, je pense que ce n'est pas digne de sa fonction et ca le dessert profondement.

    A bientot

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