30.4.17

Le grand choix

Beaucoup de mes amis me disent qu'ils ne voteront pas dimanche prochain ou qu'ils choisiront un bulletin blanc.
D'autres me disent qu'ils voteront pour Madame Le Pen dans l'espoir qu'elle dirige un gouvernement de cohabitation à droite et pour faire barrage à la gauche...
D'autres encore mettre en priorité leur rejet de Monsieur Macron et de son centrisme libéral ou de sa filiation avec Hollande.

À tous ceux-la qui auront peut être la responsabilité d'avoir porté Madame Le Pen au pouvoir j'ai envie de poser une question:

Est-ce que la France va si mal pour la précipiter - comme si elle n'avait plus rien à perdre - dans les mains d'un parti populiste qui prêche l'exclusion et la détestation de l'autre depuis des décennies? Certes, le chômage est au plus haut, l'islamisme radical a gangrené un partie de notre jeunesse et les politiques de droite ou de gauche n'ont pas réussi à relancer l'économie , réformer le pays ou améliorer la sécurité. Mais doit-on pour autant se jeter dans les flots obscurs d'un mouvement dont les négationnistes, racistes et révisionnistes de tous bords ne cessent de remonter à la surface? Doit on maintenant rajouter à notre bilan toutes les dettes accumulées par le FN depuis des générations auprès de tous les fascistes de France et de l'étranger et dont Mme Le Pen devra s'acquitter une fois à l'Elysée?

 La France va-t-elle si mal, est-il si terrible de vivre en France pour qu'on prenne le risque de jeter à la poubelle l'euro, la tolérance, la stabilité des banques, le vivre-ensemble et porter à l'Elysée une femme héritière de l'obscurantisme et du repli sur soi? En 1940, la France etait à genoux, vaincue, humiliée et exsangue et ce malheur l'a jetée dans les bras de Vichy. En 2017, la France va-t-elle si mal pour revenir à ses vieux demons? Je ne le crois pas. 

En face, c'est M. Macron avec certes bien d'inconnues, ses airs de Rastignac et son centrisme rêveur aux antipodes des discours blasés et populistes. Mais en vérité, un homme de 39 ans, intelligent et positif, une possibilité pour la France de se renouveler dans la cohésion et l'inclusion plutôt que de recroqueviller sur elle-même avec une femme-Robespierre populiste et trompeuse, le produit peu glorieux du système même qu'elle prétend abhorrer.


23.4.17

J'ai voté Macron

C'est une France fatiguée économiquement et divisée politiquement qui va aux urnes ce week-end, dans une époque de montée mondiale des populismes, de terrorisme rampant et de crispations identitaires.

La raison pour laquelle j'ai choisi Emmanuel Macron?  
Je vois d'abord en lui, ou tout du moins je l'espère, un souffle d'air frais après des décennies d'alternances stériles  droite-PS avec pour bilan davantage d'affaires et de concupiscence que de progrès et de réformes pour la France. Et quoiqu'en disent ses détracteurs, aucun des principaux candidats ne représente une rupture autant que M. Macron. Fillon est un élu depuis 1981, le PS est exsangue et Mme Le Pen est l'héritière des recettes de haine et d'exclusion qui n'ont jamais fonctionné.
Le deuxième argument  est plus pragmatique, c'est le favori des sondages qui semble pouvoir nous éviter un duel Le Pen-Melenchon. 
Ensuite c'est la légitimité et la capacité à réformer. Le programme de Macron est peut être moins clair que celui de Francois Fillon mais je le trouve moderne et intéressant car plus positif. On ne ne réforme pas la France sans faire rêver un peu et Macron aura plus de légitimité qu'un politicien  déjà embourbé dans ses affaires et renvois d'ascenseur inévitables.
Enfin, l'inclusion et la réconciliation entre les différentes composantes de notre société me paraît essentielle pour les années à venir. On n'étouffera l'islamisme radical qu'avec une vraie solidarité nationale qui n'exclut aucun Français de bonne volonté, on a besoin de réintégrer des pans entiers de notre société ravagés par le chômage, l'exclusion et le racisme et Macron est le seul candidat qui s'y intéresse. 
Certes un saut dans l'inconnu mais peut-être la chance d'un nouvel élan pour la France, on aurait tort de s'en priver.