20.10.10

Douce Cuisine

Les vieilles traditions culinaires libanaises se perdent par manque de temps.

Quel ne fut mon bonheur ces derniers jours en redécouvrant les bons plats de ma mère de passage a Londres. Ils portent en eux le magique souvenir de mon enfance et l'héritage raffin
é de générations de femmes qui en avaient fait un véritable art. Ma grand-mère paternelle les avait hérités de ses grandes sœurs et légués comme de précieux biens à mes tantes et à ma mère. Mais chacune excelle -in fine- dans une discipline particulière, alternant dextérité, sens du détail ou douceur du geste. Parfois elles se retrouvaient pour s'entraider et faire les desserts de Paques.

Mais l’art de prendre le temps pour bien faire les choses, l’art de ne pas cuire les choses trop vite, de ne pas trop assaisonner et de choisir les ingrédients en flânant dans les march
és un peu comme un peintre sélectionne les couleurs d’un tableau, l’art de ne pas remuer le riz qui cuit, de ne pas trop mélanger pour ne pas abimer, ou de mélanger sans cesse pour ne pas bruler, tout cela ne s’apprend et ne se transmet que lorsqu’on vit ensemble et qu’on passe de longues heures dans les grandes cuisines des vieilles demeures beyrouthines.

Or de nos jours, on ne vit plus trop ensemble et on n'a plus le temps.

3 commentaires:

  1. Je connais bien mal la gastronomie libanaise mais suis certain qu'elle fait partie du patrimoine culturel du pays, et je serais ravi de la découvrir (c'est un appel du pied que j'éspere évident).

    D'ailleurs, je ne crois pas que tu en fasses trop lorsque tu compares la gastronomie a la peinture et l'artisan cuisinier a un artiste. La cuisine peut parfois atteindre des sommets de précision, de préparation, de créativité, et de plaisir pour les sens, qu'elle s'éleve, a mes yeux en tout cas, au rang d'art.

    Ce que font les grand chefs, et pas seulement les étoilés, est souvent remarquable, parfois genial. Leur art est bon pour les papilles, pour le moral, pour les relations humaines car la convivialité d'un repas est indissociable de la "bonne bouffe". Mais également, comme toute insulte a la médiocrité, ce qu'ils font chaque jour est moralement bien.

    Tristan

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  2. C'est le Arnabiyeh que tu as mange ? :)

    Nada

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  3. C'etait un riz au poulet a l'orientale... et aussi une mouloukhieh et quelques autres festivites ;-) Tristan, on fera un diner libanais un de ces quatre mais ca ne vaudra pas les plats de maman...

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