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9.12.23

Gaza



Original en francais (scroll down for English)

Au réveil chaque matin ses images me parviennent 

Elles sont crues, elles sont noires, elles me remplissent de peine

Sa tourmente, son histoire , sa tristesse se font miennes 

Gaza réveille en moi  la cause Palestinienne 


Motaz son journaliste nous guide dans ses ruelles 

Sa caméra foudroie, ses photos sont cruelles 

La nuit dans les décombres en souffrance irréelle 

Gaza plonge dans le noir et les bombes l’écartèlent


Les diplomates trébuchent, les vétos entrent en scène 

Pendant que l’assassin, sans victoire, se déchaîne 

Les otages oubliés, les enfants pleurent et saignent 

Et Gaza ne meurt pas,assiégée mais pérenne 


Le monde entier rejette ce carnage du ciel 

Les foules à l’unisson dénoncent les criminels 

 Juifs, Arabes, Blancs, ou Noirs tous ensemble ils appellent 

Paix pour la Palestine  Gaza et Israël


Mes questions du matin brûlent encore et m’étreignent 

Motaz est il vivant? Combien d’eux  encore tiennent  ?

Les vautours sont repus, leurs escadrons reviennent ? 

Gaza est-elle perdue dans son destin ébène? 


In English 


Gaza


When I wake up at dawn, its images reach me

They are raw, they are dark, and with pain they fill me

Its torment , history, and  sadness become mine

Gaza awakes in me  and pleads for Palestine


Motaz, its journalist, guides me through its alleys

His camera is thunder, his photos injuries 

At night, under rubble, in unreal sufferings

Gaza dives in the dark, and is slain by bombings 


Diplomats run around, vetos enter the scene

While the assassin goes on with his vain killing

The hostages are lost, the children cry and bleed

But Gaza wouldn’t die, eternal while besieged 


The whole world is appalled by this wrath from the sky

Jews, Arabs, white or black altogether they cry

The crowds in unison denounce the criminal

For Peace in Palestine, Gaza, and Israel 


My morning questions burn and hold  me very tight

Has Motaz come home safe? How many have survived?

Are the vultures now  full, or are their squadrons back ?

Is Gaza, forever, lost on its somber track?



6.11.23

Demandons des comptes


 Les portes de l’enfer se sont ouvertes au Proche-Orient. Avec les horribles images de tueries, de kidnappings, de bombardements aveugles et les discours vengeurs qui fusent de toutes parts, on ne ressent que dégoût et consternation. Quelle tristesse que de voir l’être humain réduit à son niveau le plus bas d’animalité et contempler, sans recours, la haine triompher et la paix reculer.

Aujourd’hui, j’ai envie d’appeler tous ceux qui veulent croire encore en l’humanité et le respect de l’autre de ne pas tomber dans le piège tendu par le Hamas, l’Iran et le gouvernement israélien. La vraie guerre, elle n’est plus entre Israéliens et Palestiniens, elle est celle de la sauvagerie contre l’humanité, l’extrémisme contre le dialogue, la déshumanisation contre le respect. La seule solution est l’acceptation de l’autre, elle réside dans la déclaration des droits de l’homme, dans les droits égaux des peuples israélien et palestinien à l’autodétermination, tout comme leur droit à la sécurité.

Contrairement à ce que les dirigeants israéliens et leurs parrains occidentaux ressassent à volonté pour se dédouaner de leurs lourdes responsabilités, ceci n’est pas juste une attaque terroriste comme celle du 11-Septembre ou celle du 13 novembre. Si terribles soient les crimes contre les civils israéliens, on ne peut malheureusement les décorréler de l’abandon des Palestiniens à leur misérable sort de peuple occupé, opprimé, dépossédé et colonisé depuis des décennies. Tout comme le terrorisme de l’Irgoun et les massacres de civils dans les années 

1930-1940 n’avaient pas été décorrélés de la souffrance et la persécution du peuple juif. On a jeté les Palestiniens dans les bras de l’obscurantisme, on a soutenu sans ciller la politique israélienne et on en récolte désormais les fruits bien amers. Hier encore les courageuses ONG israéliennes dénonçaient elles-mêmes le génocide en cours à Gaza et le déplacement accéléré des populations palestiniennes en Cisjordanie par des colons extrémistes qui y ont tous les droits. Avec cette impunité, conférée par l’Occident, on a fait croire à des civils israéliens que les dollars, les armes et les boucliers antimissiles suffiraient à garantir leur sécurité. Qu’on pouvait continuer à occuper, coloniser et assiéger le plus faible et ne jamais en subir les conséquences.

J’ai une pensée reconnaissante pour tous ceux qui osent défier l’ordre de la haine, comme ce reporter amateur gazaoui publié par le New York Times suppliant les militants du Hamas d’épargner et de protéger des civils israéliens ou comme ce soldat israélien qui tout en rentrant au pays pour se battre a osé déclarer que tout cela était évitable et que le vrai ennemi était l’extrémisme religieux qui a pris en otages Israéliens et Palestiniens. Leurs voix sont malheureusement à peine audibles dans le vacarme des armes et de la détestation.

Puis enfin, demandons des comptes à nos dirigeants et rappelons l’échec cuisant de leurs politiques dans cette région. Les victimes en Israël et en Palestine sont tombées parce que les leaders de ce monde ont abandonné le processus de paix au profit de l’impérialisme, la loi du plus fort, la ségrégation, l’extrémisme religieux et l’humiliation. Oui, je voudrais leur demander des réparations, à Donald Trump et Jared Kushner avec leurs faux plans de paix unilatéraux et iniques, à MBS et MBZ si occupés par leurs intérêts économiques qu’ils ont abandonné le peuple palestinien à l’Iran, sans parler de Joe Biden qui a véhiculé des « fake news » sur des photos inexistantes de bébés décapités avant de se rétracter, ils nous ont tous tristement failli. Il nous faut ensemble constamment crier que ce n’est pas en massacrant des civils dans des kibboutz que les Palestiniens obtiendront leurs droits, et que ce n’est pas en créant une nouvelle Nakba qu’Israël garantira la sécurité de ses citoyens. Il n’y a d’autre chemin que celui, bien plus difficile, du pardon, du dialogue et de l’amour.


29.1.20

Triste spectacle

Elle est triste la journée où les puissants  décident ouvertement de lâcher les principes de justice, d’équité et de droits de l’homme qu’ils sont pourtant sensés défendre et il est bien pénible de voir le monde vaciller dans la ploutocratie et la loi du plus fort décomplexées.

M. Trump par son plan de paix a concocté un véritable traité de Versailles unilatéral et sur mesure pour son inique ami Israélien en ignorant royalement les droits humains des Palestiniens. Pas de pays, pas de droits, pas de continuité territoriale, aucune empathie pour les souffrances de plusieurs générations, aucun geste s’apaisement. A part la promesse scabreuse de milliards de dollars en échange de l’humiliation, d’un territoire morcelé, de bantoustans enclavés sans espoir de prospérer, découpés par des routes et des colonies israéliennes et une banlieue pour capitale.

L’image d’un président en procédure de destitution avec le premier ministre israélien poursuivi pour corruption nous présentant un plan de paix en grande pompe aurait pu être risible. Mais ceci n’est pas une farce, c’est un spectacle amer où la civilisation recule.

9.1.20

La cause de tous nos maux: serait-ce la langue arabe?


Le Moyen Orient en ce début d’année n’en finit pas de sombrer dans la pire décadence qu’il n’ait jamais connue. Pas un pays vraiment en paix de la Libye à l’Iraq, pas un succès économique qui ne soit artificiel ou gonflé de pétrodollars, pas une vraie démocratie qui fonctionne, le bilan est déprimant.
L’impasse où se trouve la civilisation arabo musulmane annoncée par Amin Malouf dans “Le dérèglement du monde” semble se matérialiser un peu plus chaque année.
Cela pousse à s’interroger sur les vraies raisons de ce déclin.


Une cause trop souvent évoquée pour nos difficultés moyen orientales est l’héritage obscurantiste et féodal de la domination ottomane dont le règne s’établit du XVIIème au XXème siècles en divisant les communautés sur base de religions et d’appartenances et des petits caïds locaux. Soit. Mais les Turcs sont partis il y’a désormais cent ans. Pourquoi ne sommes nous toujours pas sortis de ce carcan? 

Une cause prônée par les islamophobes est la nature obscurantiste et sexiste de l’Islam qui tire les populations vers le bas. Mais cette théorie raciste se démonte facilement dans des pays musulmans loin du moyen orient qui ont des niveaux de développement comparables à leurs voisins non musulmans. C’est plutôt  la place disproportionnée que la religion occupe qui semble être le problème.

Trop souvent évoquées sont aussi les accusations coutre l’impérialisme occidental et Israël, causes supposées de tous les maux. Mais la aussi, la cupidité des puissances occidentales depuis des siècles a recouvert tous les continents et nous n’en avons pas le monopole. Tout pays faible est exposé à l’impérialisme sans exception. Quant à Israël, il est difficile d’expliquer son influence sur les malheurs libyens, algériens ou irakiens  

Une cause bien plus plausible de nos problèmes est l’alphabétisation trop faIble et une éducation longtemps dépriorisée. Élément à charge, selon l’UNESCO, et bien que n’étant pas les pays les plus démunis de la planète, les pays arabes enregistrent les taux d'alphabétisme des adultes les plus bas du monde; seuls 62,2% des plus de 15 ans étaient capables de lire et d'écrire; ce taux est nettement inférieur a la moyenne mondiale [84%] et à celle des pays en développement (76,4%).

Au delà de l’incurie des politiciens, ces  retards sont intimement liés à l’obsolescence de la langue. La langue officielle, l’arabe littéral, fonctionne comme le latin d’avant la Renaissance en Europe. Plus personne ne sait le parler, il est difficile à apprendre et lire. On ne l’entend plus que dans des discours officiels, les prières et les journaux télévisés. Avec la digitalisation, il s’éteint encore plus vite. Les gens parlent et textent en utilisant  leur dialecte local qui ne s’écrit pas. Ou ils l’écrivent avec des caractères latins entrecoupés de chiffres pour remplacer les sons qui n’existent pas en Occident. Notre attachement à la belle langue arabe classique ne s’explique que par une nostalgie romantique, son statut de seul vrai rassembleur des pays arabes ou de langue du Coran.
Or il existe près de 65 millions d'analphabètes dans le monde arabe soit 43 % de la population (32 % parmi les hommes et 56 % parmi les femmes). Et il est beaucoup plus difficile d’alphabétiser une population avec une langue qu’ils n’utilisent presque jamais dans la vie courante. 
Autre preuve troublante, toutes les classes moyennes et tout le business privé dans le monde arabe utilisent généralement une autre langue, l’anglais un peu partout ou le français en Afrique du Nord et au Liban. 
Or sans alphabétisation, pas de développement, pas de classe moyenne et pas de démocratie. Cela laisse le terrain fertile aux despotes et mollahs. Et aux interventions étrangères visant les ressources. 
La solution? Peut être faut il se résoudre à créer un arabe moderne simplifié au moins pour le Levant ou les dialectes sont similaires (Liban, Syrie, Palestine et Jordanie). 

Illettrisme, divisions et omniprésence des religions à l’extérieur des temples, les voilà les ingrédients médiévaux de notre débâcle. Si l’Orient veut sortir de l’impasse, c’est à eux qu’il faut s’attaquer.

4.6.19

Amusement ou amertume

Il est difficile de ne pas éprouver de l’amusement, ou presque  de la satisfaction en lisant les nouvelles des troubles politiques en Israël et l’incapacité de son premier ministre populiste, suprémaciste, ségrégationniste et probablement corrompu à  former un gouvernement.

L’auto-proclamée « seule démocratie du Moyen Orient » où les droits des habitants sont pourtant dictés par leur origine religieuse n’arrive pas à trouver un compromis sur le sujet quasi folklorique du service militaire pour les Juifs ultra-orthodoxes. Un peu comme dans un retour de bâton ironique sur un système dont la faillite morale ne cesse de s’aggraver. À coup de lois d’apartheid, de faits accomplis et de vexations contre la population Arabe, le souvenir des réfugiés de l’holocauste et de leurs kibboutz pacifiques s’éloigne un peu plus chaque jour. Il est remplacé par l’omniprésence de l’argent, la loi du plus fort et la déshumanisation sans complexe des Palestiniens, encouragées par le Président Américain le plus détesté de l’histoire.

Il est amer le moment où on se rend compte que David est bien devenu Goliath.

28.2.19

Pauvre Palestiniens

Pauvre cause palestinienne, la grande oubliée de l’actualité de ce siècle. Après l’assassinat de Yitzhak Rabin, la chute des accords d’Oslo, le retour de la violence, du terrorisme et la colonisation accélérée des territoires occupés, le monde a bel et bien tourné le dos à ce peuple apatride.

Le 11 Septembre 2001 est un tournant décisif qui a servi pour ses détracteurs à amalgamer cette cause avec le terrorisme islamique, phénomène amplifié par la montée du fondamentalisme, l’Etat Islamique et l’encombrant soutien Iranien si bien qu’il est presque devenu gênant de soutenir les Palestiniens publiquement et il n’est plus politiquement correct en Occident de critiquer les actions racistes et ségrégationnistes d’Israël.

Pour achever cet isolement, l’essor abject du fondamentalisme  islamique et de la haine antisémite rajoute une nouvel écran de fumée. Ces illuminés  qui croient défendre les droits des palestiniens salissent leur cause et la noient dans leur obscurantisme. La conséquence est que l’on vote désormais des lois aux États Unis pour interdire le boycott même pacifique d’Israel et la France réfléchit à pénaliser peut être la critique du sionisme désormais trop souvent teintée d’antisémitisme. Techniquement tous les mouvements même tenus par des Juifs qui critiquent  les actions d’Israël (comme Jewish Voice for Palestine) en pourraient se retrouver un jour coupables d’antisémitisme...

Entretemps, dopé par l’impunité que lui procurent ces amalgames et la complaisance américaine, le pouvoir israélien accélère la politique du fait accompli et l’encerclement des restes de territoires palestiniens par des colonies réservées aux Juifs au mépris de toute légalité. Des colons encouragés par le pouvoir et parfois armés ont tous les droits face à une population arabe sans défense, livrée aux barrages, aux pénuries de services, expulsions et humiliations. Avec un premier ministre au pouvoir depuis plus de dix ans et qui n’a aucune intention de l’abandonner, un gouvernement où le racisme n’est plus un tabou, l’interdiction du territoire israélien aux militants des droits de l’homme qui critiquent Israël et une politique d'apartheid décomplexé, il est loin le temps où la démocratie israélienne était un pseudo modèle dans la région.
Il faut bien sûr avouer qu’en face, la représentation palestinienne est calamiteuse avec une OLP faible et corrompue administrant (commodément) des bantoustans pour l’occupant en échange de quelques dollars ou shekels. Jérusalem et les autres villes de Cisjordanie sont vidées de leurs élites qui fuient ce ghetto géant. Gaza est livrée à ses démons, une prison à ciel ouvert que M. Netanyahu utilise épisodiquement comme "punching ball" en vue de garder le climat de peur nécessaire pour son maintien au pouvoir. Sa longevité à la tête du gouvernement et l’écrasement de du peuple palestinien passent avant les droits de l’homme, le principe d’humanité et même l’avenir à long terme d’Israël qui dépend pourtant d’une paix durable.


Alors que faire? Continuer à se parler, refuser le statu quo, combattre ceux qui nient l’existence d’Israël tout autant que ceux qui nient celle des Palestiniens. Refuser la tentation de démoniser l’autre et le complotisme. Dénoncer les relents antisémites. Étrangement mais positivement, le vrai clivage n’est plus celui d’Israël contre les Palestiniens. Il est plutôt entre ceux qui prônent le repli sur soi et la haine de l’autre d’une part et ceux qui croient que le vivre ensemble est la seule vraie solution. Il faut espérer que les nouvelles générations fassent mieux que nous. Tout un programme.

1.8.14

Israël et Palestine: aurions nous le courage d'échanger les rôles quelques instants?

Je ne peux qu'éprouver de la tristesse en lisant les nombreux posts qui envahissent mon mur Facebook. Ayant beaucoup d'amis des deux bords, je vois les opinions se crisper de plus en plus, des deux côtés. Je vois la colère monter de plus en plus et au fur et a mesure les œillères s'installer... Y compris pour moi même.

Les uns ne parlent plus que de la charte du Hamas, de ses boucliers civils, d'antisémitisme et des roquettes. Il y a le méchant islamiste qui détruit et le gentil israélien civilisé qui se défend, c'est tout. Ils oublient et refusent de répondre aux questions sur la colonisation, l'occupation, le blocus. On parle et reparle du droit d'Israël à vivre normalement et en paix mais on oublie la misère de l'autre, l'absence de normalité pour les autres, on refuse de la discuter, on montre bien peu d'empathie pour les victimes qu'on préfère reprocher en bloc au Hamas. On se console de façon presque ridicule que Tsahal ait passé un coup de fil et on ignore l'école de l'ONU détruite sur les têtes de ceux qui s'y abritent.

Et du côté pro palestinien, on n'entend plus que les cris et les pleurs, les victimes, la destruction, la colère de voir une population piégée sous un déluge de feu et de métal. on s'insurge contre la froideur calculée de la diplomatie occidentale, on se désole que les Etats Unis ravitaillent Israel en bombes. Mais presque personne ne s'élève contre la politique du pire prônée par le Hamas, personne ne parle de cette charte d'un autre âge, personne n'ose critiquer l'échec moral et tactique patent de ces attaques contre Israël. Puis comme d'habitude, on se réfugie dans les illusions qu'un jour cet apartheid et cette oppression cesseront. Remplacés par la plus éclairée des démocraties. Au moment même ou l'Orient et le monde arabo islamique sombrent dans les plus obscurantistes périodes de leur histoire. En regardant l'Iraq et la Syrie, peut on reprocher aux Juifs d'Israël de ne pas croire qu'ils seront anéantis s'ils perdaient la bataille?

Finalement, le vrai courage serait que chacun de nous essaye de se mettre, ne serait ce que quelques minutes, dans la peau de l'autre. Arrêtons de condamner pour quelques instants seulement ! Et faisons l'exercice juste pour voir. Mais cela semble impossible ou inutile pour beaucoup. On oublie que de l'autre côté, ce sont des hommes, des femmes, des enfants aussi. On leur en veut tellement qu'on préfère les déshumaniser, en faire de monstres cruels ou des animaux à exterminer. Et on continue à poster la même rengaine et les mêmes liens sur Facebook. Un peu comme on prend une drogue qui peine de plus en plus à anesthésier une immense douleur.

26.7.14

Israël-Palestine: À bas les illusions ...


Pour que la Paix puisse revenir à l'ordre du jour, les deux parties doivent se défaire d'illusions et croyances, profondément ancrées, utilisées et cultivées par leurs classes dirigeantes et cesser de regarder en arrière, accepter qu'elles ne seront jamais totalement d'accord sur l'histoire.

Je vois avec soulagement, de plus en plus de voix en Israël et aussi dans la diaspora juive s'élever contre la mentalité de colonisation qui a habité Israël depuis sa création et qui continue à l'envoûter et l'empêcher de vouloir résoudre le problème palestinien. Cette croyance fallacieuse que les palestiniens ne sont que des Arabes comme d'autres, presque nomades, non civilisés qui auraient pu se trouver d'un côté ou de l'autre du Jourdain, tels des tribus d'indiens d'Amérique que les colons israéliens n'ont pas encore réussi à évincer ou pacifier. Avec inconsciemment le sordide espoir que ces indigènes sauvages et agressifs puissent un jour disparaître à force de colonisation, expropriation, massacres, guerres ou exil et que leurs quelques rares descendants pacifiés qui seront encore là vivent dans des réserves où on leur donnerait quelques droits et subventions. Cet espoir de voir les Palestiniens devenir comme le Aborigènes d'Australie, une insignifiante minorité dans un pays Juif, est ancré dans le discours de ceux qui prônent et défendent la colonisation. Critiques de la Palestine d'avant, mépris de cette société palestinienne, déni de la Naqba, la propagande israélienne s'est efforcée à rendre vraie ces illusions dans une société israélienne, en soif de légitimité et de déculpabilisation. 
Le mythe du gentil kibboutz dans une mer de méchantes tribus barbares Arabes semble enfin faiblir. De nombreux Juifs appellent courageusement à cesser la colonisation, à rendre aux Palestiniens leurs terres et chercher une vraie solution pour vivre ensemble.

Avec le manque de démocratie et de liberté dans les pays Arabes, on peine traditionnellement à entendre des appels à cesser l'autre mentalité qui, du côté arabe, paralyse et démonise. Cette profonde capacité, presque romantique, des Arabes à nier la réalité sur le terrain et s'accrocher à des utopies dangereuses. Ainsi, on a longtemps fait croire dans le monde arabe que tout cela ne serait qu'une parenthèse, un mauvais rêve. Qu'un jour tout redeviendra comme avant. Que les gens reviendront chez eux en Palestine, que la vie reprendra à Haïfa, Acre ou Jérusalem  telle qu'elle l'était avant 1947. On a continué à appeler Israël,  "Palestine occupée", on a refusé de prononcer le mot tellement il était douleureux d'accepter la débâcle, on a continué à l'éviter dans les livres d'histoire. Le chapitre sur la Palestine decrivait l'économie d'Israel, ses travaux, ses barrages hydrauliques et ses usines sans citer le mot Israël... Fairuz nous a chanté que Jérusalem serait libérée et que les églises, mosquées (et synagogues d'ailleurs...) seraient joyeuses à nouveau libérées des "mains noires". On s'est bercé de ces illusions et laissé dans nos banlieues des centaines de milliers de Palestiniens attendre et mourir dans les camps de réfugiés. On a aimé la réaction d'Israël a ce boycott psychologique, on s'amusait de façon presque puérile à dire à l'ennemi qu'à nos yeux il n'existait toujours pas, même si ses armées avaient écrasé les nôtres et que nos frères palestiniens avaient déjà tout perdu de leur ancien pays. On n'a jamais pris conscience à quel point cette attitude a été utilisée pour radicaliser l'opinion israélienne, a quel point cette mentalité est, avec les attaques contre les civils israéliens, un des principaux griefs qui sont reprochés aux Arabes. Mais de plus en plus, cette attitude rêveuse et dangereuse disparaît. De mon temps déjà, les professeurs évitaient le chapitre Palestine, trop ridicule. Les chaînes de télévision pour la plupart adoptent un vocabulaire pragmatique et nomment Israël. La sphère digitale arabe ne parle presque plus d'entité sioniste pour dénommer Israël. La nouvelle génération si belliqueuse soit elle dénonce de plus en plus le déni qui caractérisait ses parents et grands parents.

Même quand la situation semble plus que jamais sans issue, il restera toujours de l'espoir.

21.7.14

Israël et Palestine: Le cercle vicieux

Le déferlement de haine et d'hostilité sur les réseaux sociaux au sujet de la guerre de Gaza est inégalé. Un côté critique amèrement l'entreprise guerrière et meurtrière d'Israël sur le territoire surpeuplé de réfugiés et assiégé depuis des décennies. L'autre se désole qu'on ne pense pas aux vies israéliennes qui sont menacées par le Hamas et en appelle au sacro-saint droit d'Israël à se défendre...Jamais le dialogue et la recherche de la paix n'ont paru aussi éloignés.

De par mes origines, je suis évidemment un fervent sympathisant de la cause palestinienne. Mais je n'ai pas peur de le dire à mes amis, lancer des roquettes sans discernement contre des villes israéliennes ne peut-être justifié. Quelque soit la souffrance, quelque soit la misère du peuple palestinien, il a le devoir se battre contre son oppresseur par des moyens légitimes, limités aux forces d'occupation et leur infrastructure. Quelque soit le désespoir, prendre pour cible des civils innocents en Israel est un crime et il ne sert pas la cause palestinienne, il la salit.
De la même manière l'opération militaire d'Israël est totalement  injustifiable et ne relève pas de la simple autodéfense. Gaza n'est pas un pays étranger indépendant qui agresse Israël et le Hamas n'est finalement que le fruit de ce qu'Israël a fait des Palestiniens depuis sa création. Cette violente occupation, cet état de quasi apartheid, cette colonisation continue du peu des territoires qu'il leur reste, ce blocus imposé arbitrairement, cette humiliation qui durent depuis des décennies sous l'œil complaisant et bienveillant des États-Unis. N'en déplaise à Israël, Gaza n'est pas un agresseur. Gaza est un ghetto de non droit et de misère qu'Israel a engendré.

Bien sur, il faut un cessez le feu et tout de suite. Mais Il faut que cette énième guerre ne puisse plus jamais avoir lieu. Il faut que l'Occident se saisisse serieusement de ce dossier palestinien et le résolve une fois pour toute. Il est au cœur même de cette terrible guerre des civilisations qui l'oppose  à l'Islam. Et ce conflit est plus que jamais dans un cercle vicieux entre deux phénomènes qui s'alimentent mutuellement. 
Le premier est Israël dont l'instinct de survie et la soif de vivre "normalement" hérités d'une histoire de persécutions et de génocide sont immenses. Cela pousse l'Etat Juif à une violence disproportionnée contre ses ennemis et ceux qui ne le reconnaissent pas, bombardements, destruction, oppression, colonisation, cette violence ne fait que croître malgré les courageux appels de la société civile israélienne.
Le deuxième phénomène est chez les Arabes dont la souffrance, l'humiliation et la misère provoquées par Israël ne font que s'accroître. Ils se réfugient dans toujours plus d'appels à la haine, à ne pas reconnaître Israël, à nier son droit d'exister, à tenter de terroriser sa population ou l'empêcher de vivre normalement. Chaque phénomène ne fait qu'encourager l'autre et la guerre de Gaza l'illustre, une triste fois de plus, parfaitement.

29.11.12

Gaza encore...

J'ai hésité à écrire sur Gaza. Tant ces opérations sont devenues répétitives et horriblement banales. Le fameux droit d'Israël à se défendre, les infâmes roquettes qui répondent aux ignobles assassinats, et bien sûr, les discours improbables des secrétaires d'état américains chargés de défendre les actions de Tsahal.

Ces discours défendant 
Israël bec et ongle furent jadis belliqueux et excités aux temps de Condolezza Rice, de la guerre contre le terrorisme et ses amalgames. Aujourd'hui je les trouve un peu plus embarassés et profil bas. Et c'est vrai, comment convaincre le monde quand on n'est pas vraiment convaincu soi-même? Comment justifier les actions d'un premier minisre israélien qui prône colonisation des terres arabes un jour puis légitime défense contre les Arabes le lendemain. Comment ne pas imaginer que les élections dans deux mois seulement y sont pour quelque chose et que les morts, des deux côtés d'ailleurs, sont un peu tombés pour que M. Netanyahu soit réélu. Sans compter l'enjeu financier de tester les boucliers anti-missile et prouver leur efficacité qui pourrait être une des causes de cette nouvelle guéguerre.

Ce qui m'inquiète, c'est l'aveuglement persistant de certains. Bernard Henri Lévy se fourvoie en écrivant qu'Israël a évacué Gaza et que cette nouvelle opération de légitime défense se justifie donc pleinement. Il oublie vite que les habitants de Gaza sont pour la plupart des réfugiés chassés de Palestine par Israël, qu'ils ont grandi dans une bande désertique et surpeuplée, dans la misère, et que le retrait d'Israël apres des décennies d'occupation n'était q'un geste pragmatique et une renonciation à tenir une poudrière sans intérêt ni ressources.

A chaque opération, Israël s'isole un peu plus du monde et de sa région. Après le mur physique en Cisjordanie, c'est le bouclier virtuel anti-missile, sans compter le fossé psychologique qui se creuse. À chaque punition collective infligée à une Nation Palestinienne en déroute, c'est un morceau de la légitimité même d'Israël qui tombe aux yeux du monde. L'image empathique du réfugié Juif persécuté et retournant en Terre Promise est évincée par ce colon arrogant qui tire sur les palestiniens. Exodus est remplacé par des bateaux de guerre. Le kibboutz pionnier, prônant solidarité et humanisme est remplacé par une forteresse capitaliste surarmee entourée d'une mer de misère. Si bien et tellement qu'il n'y aura bientôt plus personne pour essayer d'expliquer ce qui se passe à Gaza. À part un secrétaire d'Etat américain besogneux et un philosophe biaisé.

24.10.11

Gilad Shalit libre enfin...

On m'a demandé à plusieurs reprises mon commentaire sur la libération de Gilad Shalit. Et notamment ce que je pensais de l'inégalité de l'échange numérique de prisonniers.

En essayant d'éviter toute mièvrerie, j'ai envie de dire que le premier et peut-être seul vrai sentiment que j'éprouve est le soulagement. Soulagement de voir le calvaire d'une famille vivant la plus terrible des attentes se terminer, soulagement qu'un jeune de 25 ans retrouve la vie normale, libre sain et sauf indépendamment des circonstances de son enlèvement et les vicissitudes de sa libération, indépendamment de ce qu'il représente pour les Palestiniens et de ce que ses ravisseurs évoquent aux Israéliens. Le spectre de sa mort ou de son exécution m'avait toujours glacé. Gilad Shalit a maintenant toute la vie devant lui, comment ne pas s'en réjouir?

Alors ensuite, que penser des centaines de prisonniers Palestiniens qu'Israël a dû libérer? Je crois que je suis content pour beaucoup d'entre eux qui vont retrouver leurs familles aussi. Et oui, je sais que certains sont accusés de crimes graves et d'autres de crimes moins graves mais je suis quand même content pour beaucoup, tout come je suis content pour Gilad Shalit. Et à ceux qui s'offusquent que tant de Palestiniens parfois dangereux soient libérés, j'ai envie de poser cette question : Comment juger un peuple sous occupation depuis plus de quarante ans? Comment distinguer le résistant légitime qui mérite d'être libre de l'odieux assassin qui fomente des attentats contre les civils et qui mérite de rester prisonnier ? Sûrement pas en les appelant tous des terroristes et les jetant en prison par milliers, souvent sans jugement, comme le fait habilement Israël. Et réciproquement, comment distinguer le soldat de Tsahal qui défend son pays de celui qui laisse faire les colons armés ou bombarde les civils sans pitié à Gaza? Ce qui est certain, c'est que plus cette guerre dure, plus les lignes sont floues, plus elle pourrit et plus elle éprouve nos consciences.

Enfin, Tzipi Livni a critiqué cet accord en lui reprochant de renforcer le Hamas. Il est vrai qu'Israël ne semble parfois céder que devant ses plus hostiles ennemis: échanges de prisonniers avec Hamas et Hezbollah, retrait du Liban sous la pression armée de la guérilla du Parti intégriste... Pas beacoup de concessions en revanche faites aux modérés comme Abbas qui supplient Israël de cesser la colonisation et de reconnaître les frontières de 1967. Je n'en finis pas de le regretter.

28.9.11

Netanyahu ou le poids des symboles

J’ai lu le discours de M. Netanyahu à l’ONU.

Bien sur, j’étais amusé que la moitié de l’hémicycle onusien ait boycotté  ce vrai ennemi non declaré de la Paix, que son texte froid et dur soit décrié par les journaux de Gauche Israéliens et je me suis ému de sa mauvaise foi quand il a minimisé les dégâts de la colonisation et la ségrégation dans les Territoires occupés et ignoré la souffrance de la population non Juive…

Mais j’ai aussi appris des choses et pour une fois, j’ai voulu jouer à comprendre plutôt que toujours critiquer. L’obsession du discours de M. Netanyahu sur la sécurité d’Israël nous apparait démagogique et exagérée. Mais il faut avouer qu’elle représente bien la vaste majorité de l’opinion israélienne et juive, obnubilée par le sentiment d’être menacée dans son existence et cela, nonobstant toutes les données factuelles qui paraissent rassurantes : surpuissance militaire, arme nucléaire, espionnage ultra-efficace et soutien total des Etats-Unis sans oublier les faiblesses et divisions chroniques de l’adversaire… En écoutant le faucon likoudien, je comprends un peu mieux pourquoi la première critique de l’autre bord est toujours centrée sur des questions symboliques liées à ce sentiment d’être menacé, nié, privé d’existence et de légitimité: le refus des Arabes de reconnaitre formellement Israël.

Ce refus de principe est lu en fait très différemment quand on est Arabe ou Juif. Je pense au boycott des produits Israéliens, aux vieilles cartes de géographie et aux livres d’histoires paléolithiques qui parlent de « Palestine occupée » et d’ « Entité sioniste », au refus d’accueillir des voyageurs ayant transité par Israël et à toutes ces mesures un peu vieillottes qui oscillent entre rétorsion et gesticulations vaines. Elles jouent en fait un rôle essentiel et assez insoupçonné par les Arabes dans le recroquevillement d’Israël sur lui-même et sa peur maladive de disparaitre. Et cette peur ne se comble que par un instinct de survie et une droit à l’autodéfense poussés a l’extrême et d’une brutalité surprenante. Alors que du point de vue Arabe, la reconnaissance d’Israël est totalement inéluctable car Israël existe et nul Arabe un peu réveillé n’espère vraiment chasser des millions d’Israéliens installés là depuis belle lurette. Mais cette reconnaissance est symbolique et elle signifie déposer complètement les armes, renoncer à tout droit supplémentaire pour les Palestiniens. Elle est donc vue comme la concession finale qu’il ne faudra faire que quand les Palestiniens auront récupéré les 22% de la Palestine historique, l’aboutissement du processus de paix. On amuse la populace et on s'amuse à faire semblant d'ignorer qu'Israël est bien là. Alors que pour Israël, la reconnaissance est peut-être le commencement de tout dialogue, l’antichambre à toute négociation et à toute concession. Sans elle, impossible de raisonner.

Il y a un cercle vicieux dans cette affaire, un nœud psychologique qu’on peine à briser. Mahmoud Abbas a fait un petit geste en renoncant clairement aux territoires d'avant 1967. Mais il aurait pu aller plus loin dans son discours. Les bloggeurs Juifs ou pro-israéliens se sont en réalité beaucoup crispés sur le fait qu’il ait parlé de Jésus et Mohammed a Jérusalem en omettant David ou Moise. Aussi, je suis convaincu qu’une mention empathique sur l’Holocauste dont l’héritage a tant empoisonné ce conflit aurait démontré sa bonne foi et représenté un geste fort sans lui coûter grand-chose. Il aurait coupé l'herbe sous le pied de ceux qui à tort mélangent anti-sémitisme et cause palestinienne.
Force des symboles au Proche-Orient et tant de chemins à parcourir encore.

25.9.11

Palestine: même des Israéliens en veulent

Pour quiconque ayant un minimum de sympathie pour le terrible destin du peuple Palestinien, pour ceux qui connaissent personnellement des gens jetés hors de chez eux à Haïfa, Jaffa ou ailleurs dans ce qui est aujourd'hui Israël, pour ceux qui contemplent sans trop le comprendre ce conflit interminable et même pour les Juifs et Israéliens modérés, il y a forcément de l'émotion ressentie à écouter la longue plaidoierie de M. Abbas qui a supplié le Monde vendredi soir de reconnaître l'Etat de Palestine sur 22% de la Palestine historique, les territoires envahis par Israël en 1967.

Au delà du méli mélo, de la manoeuvre diplomatique, il y a du bon sens dans la requête. Bien longtemps les deux parties ont négocié mais sans jamais déboucher sur rien. Et certes, comme l'a insinué Abbas tout au long de son discous, l'échec était souvent dû à l'intransigeance et la surpuissance d'Israël, un faucon likoudien fraîchement débarqué ou l'assassinat de Rabin, l'homme providentiel. Mais, ne nous leurrons-pas, l'échec était tout également dû à une représentation Palestinienne faible et corrompue, ne tenant pas ses troupes, ne rassurant pas l'opinion internationale, un pouvoir au passé lourd et qui flirtait avec le terrorisme. Comment un enfant rebelle, irréaliste, violent et faible à la fois pourrait-il négocier une paix avec un adulte terriblement égocentrique, si puissant et par son passé tout aussi noir, paranoïaque sur les bords?

Quelque part vendredi Mahmoud Abbas l'a admis. Malgré son destin si injuste, malgré la débâcle de 1948, malgré toute l'horreur de son histoire avortée, la Palestine a mûri, grandi et elle est désormais majeure. Elle est en âge d'assumer ses responsabilités et ses devoirs. Et de demander l'application de ses droits à sa terre et à sa liberté. Et négocier la paix avec Israël d'égal à égal, si j'ose dire, ou tout du moins en tant qu'Etat reconnu. Et enfin, auhourd'hui, à Tel Aviv, bien loin des arènes internationales, 20000 Israéliens ont manifesté leur soutien à la demande Palestinienne. On ne peut que saluer leur clairvoyance et regarder avec espoir ces images très émouvantes, preuve que tout est encore possible.

http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4078157,00.html

21.9.11

Obama doit rendre son Prix Nobel

Barack Obama doit il perdre son Prix Nobel de la Paix ?
La question n’est pas une boutade. Alors qu’il a fait miroiter au monde l’espoir d’une Amérique plus juste, soucieuse des droits des palestiniens, déterminée à tendre la main au monde Arabe, le voila qui, trois ans plus tard, s’obstine a refuser aux Palestiniens leur droit le plus élémentaire, celui de vouloir vivre libres dans des territoires qu’Israël a conquis par la force et qu’il occupe et colonise illégalement.

Pour s’y opposer, l’administration américaine nous parle de son refus de l’unilatéralisme de la démarche palestinienne. Mais le vrai problème est que les Palestiniens auront tout essayé pour reconquérir leur dignité et ont échoué : guerres, militantisme, intifada et négociations sont tous restés vains. Et cela justement a cause de la surpuissance d’Israël et son unilatéralisme foudroyant. Occupation militaire, colonisation, politique d’apartheid au mépris de toute légalité internationale ne sont ils pas des démarches on ne peut plus unilatérales ?

Pour une fois, les Palestiniens entament une démarche certes unilatérale mais totalement pacifique et ils reconnaissent pour la première fois que la Palestine n’a plus de droits sur les territoires d’avant 1967 aujourd’hui Israéliens. C’est une demande symétrique de la démarche même de la création d’Israël en 1948. Ne pas leur tendre la main est la plus belle preuve de l’injustice américaine et le meilleur argument pour les mouvements radicaux qui diabolisent l’Occident. Pour cela Obama devrait rendre son prix Nobel et vaquer a ses préoccupations bassement électorales. A moins qu'il nous donne une seule raison d'y croire encore.

10.9.11

Proche-Orient; Des convulsions aux rêves


De graves convulsions ont agité le Proche-Orient ces derniers jours. Alors que les Palestiniens se préparent à demander a l’ONU ce qu’ils auraient toujours du demander depuis 1947, la reconnaissance d’un Etat Palestinien, l’isolement international d’Israël ne fait qu’augmenter et les soutiens a la politique immorale du Likoud se font de plus en plus gênés et discrets.

Après que la Turquie a réduit le niveau de ses relations diplomatiques et rappelé son ambassadeur à Tel Aviv, c’est le tour de l’Egypte dont la foule a réussi à investir les locaux de l’ambassade israélienne comme pour se débarrasser d’un symbole par trop détesté.  Bien sur, les likoudiens et leurs supporters jusqu’au boutistes verront dans ces gestes une preuve supplémentaire de l’incapacité du monde arabo-musulman à accepter Israël et se recroquevilleront sur leur politique répressive qui refuse l’existence des palestiniens sur leur propre terre, dans une symétrie sans avenir : je ne te reconnais que si tu me reconnais et vice-versa. Les modérés eux, condamneront la violence contre l’ambassade du Caire mais feront part de leur inquiétude qu’Israël se coupe un peu plus de ses quelques rares voisins conciliants.

On espère en tout cas aujourd’hui que les Israéliens se souviennent qu’il fut un temps ou les Arabes refusaient même leur existence et qu’ils prennent conscience que que ce temps est bel et bien révolu. Qu’ils se rendent compte que ces mêmes Arabes ne revendiquent plus aujourd’hui à l’ONU que des territoires qu’ils avaient déjà en 1967  et que cela est peut-etre une victoire pour l’OLP mais c'est une victoire pour Israël aussi. Et que la balle est désormais dans le camp Israélien. Refuseront-ils un Etat Palestinien tout comme les Arabes avaient hâtivement refusé un Etat Juif en 1948 ?

On se surprend alors à espérer que la Palestine une fois reconnue comme Etat non-membre, surprenne le monde et reconnaisse unilatéralement l’Etat d’Israel dans les frontières de 1967, coupant l’herbe sous le pied des extrémistes des deux bords. On rêve aussi que le peuple Israélien se réveille et fasse de même, arrête la colonisation et la ségrégation et tende la main au nouvel Etat... Oui, je sais. Eternel rêveur que je suis!

10.7.11

Gaza ou l'injustice internationale

On n'en finit pas de parler de Gaza sans que rien n'y change pour la population de cette bande de pauvreté, d'extrémismes et d'oppression.

Des flotilles dérisoires se lancent à l'assaut de ce ghetto à ciel ouvert et calent dans des ports grecs sous l'influence de la machine diplomatique americaine et likoudienne. Le Hamas corrompu et dément sert d'épouvantail bien commode à la droite israélienne qui à force de propagande a fini par se convaincre elle-même (comme dans un retournement de l'espace-temps!) que c'est en fait le Hamas qui est à l'origine de tous les malheurs des Palestiniens, de la Naqba au blocus en passant par l'occupation et non le contraire, et qu'Israël n'a réagi de tout temps que pour se défendre contre de méchants terroristes enturbannés.

Tout cela sous le regard bovin de l'Amérique plus que jamais léthargique sur le sujet trop épineux du Proche-Orient. Triste spectacle d'une région à la dérive, bousculée par les vents prometteurs de révoltes mais accablée par le poids de l'injustice internationale contre le peuple palestinien.

15.6.11

Il faut reconnaître la Palestine

En septembre à l'ONU, se posera la question de la reconnaissance d'un Etat Palestinien sur les frontières de 1967. J'espère que de nombreux pays et notamment les puissances Occidentales accepteront de faire ce geste historique en faveur des droits des Palestiniens à disposer de leur terre.

En 1948, dans des circonstances différentes mais avec plusieurs similarités, l'ONU avait voté la création de deux Etats, l'un Juif, l'autre Arabe. Les Occidentaux trop pressés de résoudre le bourbier Palestinien et panser, autant que faire se peut, les plaies encore béantes de l'Holocauste y ont vu une solution miracle. Les Palestiniens, erreur historique, l'avaient rejeté en bloc tant ils ne pouvaient imaginer que leurs terres, leurs villages, leurs villes soient perdues à jamais au bénéfice de colons et de réfugiés venus d'Europe à l'instigation de la puissance coloniale britannique. Ils ne s'en sont jamais remis.

Aujourd'hui, la situation semble inversée. Les victimes sont moins les Juifs que les Palestiniens et un consensus mondial se fait autour de la nécessité de créer un Etat en Cisjordanie et à Gaza (avec échange de quelques terres colonisées contre des lambeaux de désert...), et cela en échange d'une paix et d'une reconnaissance d'Israël. Les pays Arabes s'y sont aussi résolus dès 2002 et c'est seul  Israël qui maintenant s'entête (notamment la Droite au pouvoir). Ayant occupé illegalement ces territoires pendant si longtemps, ils s'imaginent les posséder nonobstant une réalité démographique et humanitaire évidente. Erreur tout aussi grave que celles des Palestiniens en 1948?

C'est pour cette raison qu'il est urgent que l'Occident donne aux Palestiniens modérés une raison de croire en leur choix pour la non violence et la construction d'un Etat. Certes l'Autorité Palestinienne est imparfaite mais elle a le mérite d'exister dans des conditions épouvantables et humiliantes faites de blocus et de barrages. Certes ce sera surtout un symbole et la réalité militaire sera inchangée sur le terrain mais c'est un symbole très fort. Il ne faut pas oublier que les émotions jouent dans ce conflit un rôle énorme. La moindre humiliation y entraîne des guerres meurtrières mais une main tendue peut calmer les esprits les plus belliqueux. Espérons que M. Obama et ses alliés osent s'y aventurer. Il n'y a en fin de compte pas grand chose à y perdre à part sans doute une nouvelle crise de nerfs de M. Netanyahu...

24.10.10

Une querelle de trop?

Les élections américaines du 2 Novembre pourraient revêtir un caractère singulièrement important pour le Proche-Orient.
En relançant la colonisation des territoires palestiniens, M. Netanyahu et son gouvernement ont pris M. Obama de court et ont fait avorter son plan de négociations moins d’un mois après son envol. Ils ont pris le risque d’humilier une fois de plus le président américain affaibli a l'intérieur par la crise économique. Rien d’étonnant. De précédents pieds de nez avaient eu lieu sans beaucoup de dégâts pour Israël : Tout au plus, M. Netanyahu avait payé par une visite sans photos à la Maison-Blanche ou par des signes d’agacement à peine perceptibles dans les discours officiels. Mais cette fois, il est possible qu’Israël ait pris un pari de trop.

En effet, le 2 Novembre, un victoire inattendue des démocrates alors que le sondages sont défavorables renforcerait M. Obama sur le plan intérieur et lui donnerait plus de marge de manœuvre sur le dossier brulant du Proche-Orient. Il pourrait montrer davantage de fermeté contre l’enfant terrible et ingrat qu’est devenu Israël pour les Etats-Unis. Si au contraire, Obama perdait les élections générales et sénatoriales, la Maison-Blanche serait certes affaiblie mais principalement sur les questions de politique intérieure. Rien ne l’empêcherait de donner une leçon a M. Netanyahu pour le punir de ses paris inamicaux ou au moins tenter de le ramener a la raison. Dans les deux cas, c’est évidemment ce qu'on souhaite au Prix Nobel de la paix 2009 qui a pour l'instant bien du mal à confirmer son prix par des réalisations concrètes notamment à cause de l'intransigeance d'Israël.

Mais il ne faut quand meme pas trop rêver. La question finale restera : jusqu’ou les Etats-Unis sont-ils vraiment prêts a aller ? L’historique des positions américaines est tellement défavorable aux Palestiniens et si complaisant avec l’Etat Hébreu qu’on peine à imaginer une condamnation formelle d’Israël, sans parler d’un soutien à une déclaration d’indépendance unilatérale ou une moindre sanction contre un Etat qui sombre malheureusement dans l’isolationnisme et les politiques de ségrégation.
A suivre.

30.9.10

Pathétiques négociations

Pathétique. Alors que le gel partiel de la colonisation israélienne n’avait en fait eu comme effet que ralentir et non stopper la progression des colonies, Barack Obama s’est aujourd’hui abaissé à offrir encore plus de concessions a M. Netanyahu pour le convaincre de prolonger le gel de maigres deux mois additionnels… Haaretz rapporte que pour ralentir une activité pourtant totalement illégale et contraire aux droits de l'Homme, Israël se verrait récompenser d’engagements énormes en terme de sécurité, de soutien à un maintien de ses troupes dans la vallée du Jourdain, d’un veto US systématique (sic) contre toute résolution anti-Israël au conseil de sécurité et j’en passe.

Sans doute affaiblis par les prochaines élections générales, Obama et la puissance de la Maison-Blanche semblent réduits à très peu face aux faucons fascisants et intransigeants du pouvoir israélien et cela laisse présager d'une fin bien rapide et pitoyable pour ce processus de paix miné par l’inégalité des parties, la partialité impuissante de l’arbitre et son acceptation qu’Israël bénéficie d’une impunité totale. De surcoit, on dit que M. Netanyahu - ivre de ses succès? - ne serait meme pas enclin à accepter ce nouveau compromis dans le compromis...

Dans ce contexte, je ne peux que comprendre (après l'avoir un moment regrettée) l'attitude des Palestiniens qui crient a la fraude et refusent que M.Abbas négocie en leur nom. Ils sont nombreux dans la blogosphère à  dénoncer la faiblesse de l'autorité Palestinienne et appeler à  un retrait immédiat. C’est vrai que la Palestine a déjà presque tout perdu sur le terrain à cause de ses divisions et la surpuissance de son occupant soutenu aveuglément par les Etats-Unis. Les récents développements démontrent qu’elle n’a aussi plus rien à gagner de cette table bancale et de négociations de dupes, sous forme de diktat.

27.9.10

Sans gêne, ni scrupule


Israël n’avait concédé du bout des lèvres qu’un gel partiel de sa politique de colonisation des territoires occupés, une pratique pourtant illégale qui se poursuit depuis trente ans, au mépris de toute convention ou légitimité. Mais alors que Mahmoud Abbas a pris le risque de se rasseoir à la table des négociations, les bulldozers israéliens ont aujourd’hui repris leur colonisation effrénée des lambeaux de Palestine qui restent encore en Cisjordanie. Un fiasco de plus dans l’interminable processus de paix et une gifle du pouvoir israélien à tous ceux qui ont voulu (un peu) y croire. Après un semblant de modération de la part de M. Netanyahu, celui-ci a montré son vrai visage, incapable de faire la moindre concession (meme la plus sommaire) et défiant le monde entier, sans gêne ni scrupule. Le mot « colonisation illégale » a été prononcé par le secrétaire général de l'ONU, la commission européenne et bien d’autres sans que cela ne fasse ciller le pouvoir israélien.

Là ou l’Occident n’en finit pas de voter des sanctions contre l’Iran pour son programme nucléaire, il ne fait que gesticuler impuissant devant les provocations israéliennes sans brandir l’ombre d’une mesure de rétorsion, sans rien condamner, à peine ose-t-on se dire déçus. Et en face, dans ce monde arabo-musulman qu’on n’en finit pas de stigmatiser, l’ultime déception se déverse dans une mer de colères. Colère de voir Mahmoud Abbas négocier avec ceux qui semblent décidés à faire disparaître la présence non juive en Palestine, colère de voir l’Occident aussi complaisant et aussi prévenant devant une politique qui s’apparente de plus en plus a une ségrégation d’Etat : Routes spéciales, colonies exclusivement juives, destructions de maisons, citoyens de seconde zone et partis xénophobes avérés au pouvoir. Mais à force de vouloir ménager l’extrême droite israélienne, qu’on vienne pas pleurer qu’il n’y ait plus que des terroristes qui aient le vent en poupe en Palestine.