21.8.09

La realpolitik et sa laideur


La realpolitik n'en finit pas de nous affliger.

La libération anticipée de M. Megrahi -jugé responsable de l'attentat de Lockerbie- en est elle le dernier exemple?
Oui, selon beaucoup qui accusent le gouvernement britannique d'avoir influencé cette décision de justice pour des raisons économiques. Non, selon la justice écossaise qui invoque des raisons purement humanitaires.

En tous cas, le spectacle pitoyable de cette foule stupide qui acclame le terroriste à son arrivée en Libye est une démonstration de plus (s'il en faut) de toutes les couleuvres que nos gouvernements complaisants acceptent d'avaler pour plaire a M. Kadhafi. Sommes-nous donc si décadents pour brader la douleur et le deuil des familles d'innocents assassinés en échange de quelques pétrodollars? Il semble bien que oui. Voilà de quoi nous faire espérer la fin du pétrole et des réserves d'hydrocarbures. Plutôt rouler en voiture hybride et voyager en paquebot que supporter sans cesse la laideur, la goujaterie et l'ignorance.

15.8.09

Jérusalem et Gaza

Deux pensées ces jours-ci pour deux villes de Palestine.

Ma première contemple Jérusalem-Est, territoire occupé et annexé illégalement par Israël. Là-bas, tout comme dans le reste de la Cisjordanie, la colonisation de terres arabes, les explusions de ressortissants non Juifs et les confiscations en tout genre battent toujours leur plein, sous l'oeil à peine réprobateur des puissances occidentales. Le sentiment d'injustice est immense. Comment s'attend-on à ce que les populations arabes et musulmanes comprennent la complaisance vis-à-vis d'Israël malgré ses constantes violations du droit international? Il ne faudrait pourtant pas laisser Netanyahu et ses sbires enterrer ainsi jour après jour tout espoir de paix et pourtant, il a bien les mains libres en Palestine et il n'y a même pas l'ombre d'une sanction pour freiner l'allitération de faits accomplis qu'il entreprend avec hargne.

Ma deuxième pensée est pour Gaza. Après le déchaînement de la machine guerre istaélienne fin 2008, la ville maudite est retombée un peu dans l'oubli. Mais qu'attend-on au juste de cette bande de terre désertique, surpeuplée et gouvernée par des extrémistes?
Le Hamas s'y bat maintenant avec un mouvement salafiste qui lui reproche trop de laisser-aller en teme de moeurs (sic). Triste et ironique quand on sait que les femmes ne peuvent même plus rire sur les plages sans courir le risque de se faire arrêter... Non moins inquiétante est cette organisation de camps "scouts" où on parle déjà de violence à des enfants qui n'ont plus rien.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2009/08/11/a-gaza-le-hamas-organise-ses-camps-d-ete_1227656_3218.html#ens_id=1106055

Jusqu'au jour où quelqu'un décidera qu'il est temps de tout redétruire, lancera une roquette sur Israël et provoquera un déluge de feu et de plomb sur la cité de la misère. On invoquera bien sûr la légitime défense et le droit d'Israël à répondre à des attaques contre ses citoyens. D'un territoire que l'Etat Hébreu a pourtant colonisé, occupé, meurtri et maltraité pendant trente ans et dont il continue à empêcher le ravitaillement, on exige bien sûr un comportement irréprochable, une absence de violence et d'appels à la haine et une civilité dignes de celles d'un canton suisse.

10.8.09

Les bonus et les salaires fixes

Difficile d'avoir un avis tranché au sujet des extravagantes rénumérations des banquiers.

Ma première réaction face au tollé que provoquent les impertinentes annonces de bonus a longtemps été un mélange de fatalisme et de pragmatisme. Ler capitalisme n'est pas un système basé sur la justice ou l'équité. Ce qui compte, c'est l'offre et la demande. On n'a là qu'un des côtés choquants de ce système mais il faut bien l'accepter.

Pourtant, au fur et à mesure - serait-ce mon séjour actuel en France qui me rendrait idéaliste? - j'avoue que je commence à penser qu'il y a peut-être des manières de réguler cet aspect du capitalisme qui a visiblement dégénéré.

Mais plutôt que chercher à priver nos traders de leurs bonus ce qui n'aboutirait qu'à les voir émigrer dans les pays anglo-saxons plus complaisants et détruire de la valeur pour l'économie française, je pense que les solutions sont comme souvent dans la régulation du système.
Par exemple, une vraie question se pose: Pourquoi les traders et autres aventuriers de la Finance ne reçoivent-ils pas de salaires fixes significatifs qui reflètent leur expérience et leurs compéténces? Qu'on veuille rémunérer leur performance de façon variable est certes compréhensible mais pourquoi la part de variable est-elle devenue disproportionnée au risque de faire de leur travail et de leur vie une perpétuelle fuite en avant? Pourquoi leurs salaires fixes sont ils si anecdotiques?
Si la machine du risque et de la rémunération s'est emballée, les coupables sont moins les traders que les banques qui font reposer le risque sur leurs employés et leur rémunération. D'où des comportements jusque-boutistes et malsains que l'on connaît. Ne pourrait-on pas penser à des mesures fiscales pour pousser les établissements financiers à réduire la part de vraiable dans la rémunération des traders, en résumé, payer plus de fixe et donc moins de bonus?

A cela, mes amis banquiers me soutiennent que de véritables mesures contre les prises de risque insensées (notamment celles qui consisteraient à forcer les banques à garder dans leur bilan une partie des valeurs qu'elles commercialisent) pourraient significativement réduire les dérapages et la production d'actifs vérolés. Pourquoi de telles mesures ne sont toujours pas à l'ordre du jour? Nos technocrates et faiseurs de loi ne comprennent=il plus rien au monde de la finance?

Les autorités pourraient baisser les niveaux de risques pour les employés dans leur salaire et forcer les banques à prendre elles-mêmes plus de responsabilités ce qui pourrait avoir comme résultat une baisse des niveaux de risque pour toute l'économie et pour la société en général.

3.8.09

D'Ouessant à Beyrouth




Cette semaine, je lisais qu'à Ouessant, Molène et dans l'île de Sein, les municipalités ont subventionné le remplacement du vieil éléctroménager de leurs habitants en matériel plus moderne et moins surconsommateur d'énergie. Cela devrait à terme faire baisser de 15% la consommation d'électricité dans ces belles îles bretonnes.
Plus au Sud, dans sa maison du Var qu'il nous loue pour les vacances, un sympathique ancien officier de marine a bardé son toit de panneaux photovoltaiques et vend de l'électricité à EDF.
La France semble se mettre au vert et plus vite que prévu. Et celà vaut bien plus qu'une victoire électorale inattendue et par défaut des Verts ou un projet de taxe dans les tiroirs du gouvernement.



Reste à espérer que de l'autre côté de la méditerranée, les Libanais suivront l'exemple. Dans un pays ou le manque d'électricté et la surconsommation d'hydrocarbures sont un fléau national, on peut rêver qu'un premier ministre éclairé songe enfin à tapisser les toits de ces magiques panneaux solaires. Avec ses 300 jours d'ensoleillement par an, la côte libanaise devrait presque atteindre l'autosuffisance énergétique! Quand je pense que l'ex-ministre de l'énergie pensait plutôt installer des groupes électrogènes dans les villages pour pallier l'insuffisance du réseau national, je me dis qu'il y a vraiment urgence à se mettre au vert. Après tout le Liban est le seul pays que je connaisse à avoir un arbre pour symbole national.