Pathétique. Alors que le gel partiel de la colonisation israélienne n’avait en fait eu comme effet que ralentir et non stopper la progression des colonies, Barack Obama s’est aujourd’hui abaissé à offrir encore plus de concessions a M. Netanyahu pour le convaincre de prolonger le gel de maigres deux mois additionnels… Haaretz rapporte que pour ralentir une activité pourtant totalement illégale et contraire aux droits de l'Homme, Israël se verrait récompenser d’engagements énormes en terme de sécurité, de soutien à un maintien de ses troupes dans la vallée du Jourdain, d’un veto US systématique (sic) contre toute résolution anti-Israël au conseil de sécurité et j’en passe.
Sans doute affaiblis par les prochaines élections générales, Obama et la puissance de la Maison-Blanche semblent réduits à très peu face aux faucons fascisants et intransigeants du pouvoir israélien et cela laisse présager d'une fin bien rapide et pitoyable pour ce processus de paix miné par l’inégalité des parties, la partialité impuissante de l’arbitre et son acceptation qu’Israël bénéficie d’une impunité totale. De surcoit, on dit que M. Netanyahu - ivre de ses succès? - ne serait meme pas enclin à accepter ce nouveau compromis dans le compromis...
Dans ce contexte, je ne peux que comprendre (après l'avoir un moment regrettée) l'attitude des Palestiniens qui crient a la fraude et refusent que M.Abbas négocie en leur nom. Ils sont nombreux dans la blogosphère à dénoncer la faiblesse de l'autorité Palestinienne et appeler à un retrait immédiat. C’est vrai que la Palestine a déjà presque tout perdu sur le terrain à cause de ses divisions et la surpuissance de son occupant soutenu aveuglément par les Etats-Unis. Les récents développements démontrent qu’elle n’a aussi plus rien à gagner de cette table bancale et de négociations de dupes, sous forme de diktat.
30.9.10
Pathétiques négociations
29.9.10
Budget malaimé
Comme d’habitude, ils se seront déchainés. Le
projet de loi des finances 2011 a été dès sa naissance pris sous le feu nourri de
l’opposition et des éternels rouspéteurs.
On l’accuse de tous les maux. L’un ne lui
trouve pas assez de courage mais l’autre le taxe de jusqu’au-boutisme, l’un n’y
voit pas assez de conviction mais l’autre le soupçonne de tout plein d’arrière-pensées.
Peu d’opposants ont eu la décence d’y voir ce qu’il y a avait peut être de bien,
d’admettre que les intentions n’étaient peut-être pas toutes vicieuses et que l’ampleur
des déficits publics exigeait des solutions douloureuses. Au contraire, les memes détracteurs
ont reproché à la fois à François Baroin de s’attaquer aux dépenses
(suppression de postes) tout en le critiquant de vouloir augmenter les recettes
(suppression des niches fiscales)!
Et surtout, aucun de ces talentueux orateurs n’a
voulu avancer un semblant de solution ou de contre-proposition, surtout pas
M. de Villepin qui préfère s’enfermer
dans son rôle ennuyeux de critique féroce et systématique de l’Élysée. Interrogé a la télévision,
il s’est borné à nous avertir que la rigueur risquait de ralentir la croissance... C’est
décevant.
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Actualités,
France
27.9.10
Sans gêne, ni scrupule
Israël n’avait concédé du bout des lèvres qu’un
gel partiel de sa politique de colonisation des territoires occupés, une
pratique pourtant illégale qui se poursuit depuis trente ans, au mépris de toute convention
ou légitimité. Mais alors que Mahmoud Abbas a pris le risque de se rasseoir à la table des négociations, les bulldozers israéliens
ont aujourd’hui repris leur colonisation effrénée des lambeaux de Palestine qui
restent encore en Cisjordanie. Un fiasco de plus dans l’interminable processus
de paix et une gifle du pouvoir israélien à tous ceux qui ont voulu (un peu) y
croire. Après un semblant de modération de la part de M.
Netanyahu, celui-ci a montré son vrai visage, incapable de faire la moindre
concession (meme la plus sommaire) et défiant le monde
entier, sans gêne ni scrupule. Le mot « colonisation illégale » a été prononcé par le secrétaire
général de l'ONU, la commission européenne et bien d’autres sans que cela ne
fasse ciller le pouvoir israélien.
Là ou l’Occident n’en finit pas de voter des
sanctions contre l’Iran pour son programme nucléaire, il ne fait que gesticuler
impuissant devant les provocations israéliennes sans brandir l’ombre d’une
mesure de rétorsion, sans rien condamner, à peine ose-t-on se dire déçus. Et en
face, dans ce monde arabo-musulman qu’on n’en finit pas de stigmatiser,
l’ultime déception se déverse dans une mer de colères. Colère de voir Mahmoud
Abbas négocier avec ceux qui semblent décidés à faire disparaître la présence
non juive en Palestine, colère de voir l’Occident aussi complaisant et aussi prévenant devant une politique qui
s’apparente de plus en plus a une ségrégation d’Etat : Routes spéciales,
colonies exclusivement juives, destructions de maisons, citoyens de seconde
zone et partis xénophobes avérés au pouvoir. Mais à force de vouloir ménager l’extrême
droite israélienne, qu’on vienne pas pleurer qu’il n’y ait plus que des
terroristes qui aient le vent en poupe en Palestine.
26.9.10
Tout ou rien...
Madrid. Imaginez sortir d’une belle voiture aux vitres fumées et être accueilli aussitôt par une troupe de photographes. Crépitement des flash, la nuit s’illumine et le temps est en suspens pendant que Kate Winslet et Louis Dowler s’engouffrent dans la cour d’entrée du Musée Thyssen. Mario Testino reçoit le beau monde à son exposition Todo o Nada et je suis dans ce fou cortège (mais les flash ne crépitent pas à mon passage). Dans l'exposition, il regne une ambiance celeb-chaotique: on ne sait plus quoi regarder, les splendides photos des muses dans tous leurs états ou les muses en personnes harcelées par la foule et les photographes?
Le nouveau
couple-icône a lui décidé de combler les paparazzi de baisers, caresses
et signes d’affection. Et là, coup de chance, je
réussis à me faire inviter à un diner avec Kate, Louis et
Daria Werbovy la super model canadienne. L’ambiance y est plus intime (!) et
bien plus détendue puis l’Espagne offre ce qu’elle a de mieux à Casa de Lucio,
un restaurant typique ou Rioja, croquetas et belota comblent nos papilles. La
soirée s’enchaine dans une villa madrilène opulente avec un jardin de cactus
dans le salon et une piscine bleu nuit: Mario Testino reçoit « ses amis ». Et
enfin, retour au Ritz ou Kate a la gentillesse de se faire prendre en photo avec
des admirateurs qui la guettent encore. Elle est belle, jetaggée, amoureuse… Je les accompagne dans l’ascenseur les dépose au troisième étage, on s'embrasse presque comme si on
était des amis (mais se souviendra-t-elle vraiment de moi?). Quelles stars !
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Cinéma,
Pensées perso
18.9.10
Le président qui rétrécit?
Les lecteurs réguliers de The Economist connaissent la gallophobie chronique de l’éminent hebdomadaire britannique, sa propension à ne couvrir que les pires vicissitudes de la vie politique et économiques françaises dans des pamphlets antipathiques généralement coiffés de titres moqueurs à moitié en français tels que « Bonjour Tristesse » (qui raillait les taux de suicide élevés en France) il y a quelques mois.
Mais si la couverture de la semaine dernière a atteint un nouveau degré dans la cynisme cinglant du magazine, l’éditorial correspondant est en fait remarquablement plus modéré et, je dois avouer pour une fois, assez objectif. The Economist y reconnaît les talents réformateurs et volontaristes de M. Sarkozy et le potentiel qu’il représentait pour enfin changer la France et la remettre sur les rails de la croissance économique. Mais il regrette aussi les faiblesses du président, l’oubli des valeurs positives qu’il voulait incarner (travail, rigueur, reconnaissance et intégration des minorités), le naufrage réactionnaire de cet été et le fait que l’économie française soit encore à la traine avec des exportations inferieures à celle des Pays-Bas.
Tout cela est très juste et on rêve que le Président lise The Economist plutôt que se perdre dans les querelles stériles de la vie politique actuelle. C’est aussi en écoutant l’avis de nos meilleurs ennemis et nos plus féroces détracteurs d'outre-manche qu’on peut parfois le mieux progresser.
13.9.10
Eric Fottorino accuse...
Il se passe quelque chose d’étonnant en France. Après une courte lune de miel triviale faite par la presse people et les photos complaisantes à sensation, les médias et le régime sont désormais pris dans un duel inhabituel. Les premiers ne tarissent pas d’accusations, scandales et affaires qui entachent le second et l’exercice de son pouvoir. Une longue descente aux enfers pour le Président et son entourage.
Mais bien plus grave encore que ces affaires, jamais sous la cinquième République que je connais, les suspicions d'intimidation, les rumeurs de tentatives de pression et de violations de la liberté de presse n’ont été autant évoquées contre l’Élysée. On se remet tout juste de la mise au chômage inattendue de PPDA, l’éloignement étrange de Stéphane Guillon en passant par l’évincement sec d’Arlette Chabot mais les choses prennent une nouvelle dimension avec les accusations récentes du Monde et d’Eric Fottorino en personne contre l’Élysée qu'il accuse d’enfreindre la loi en utilisant le contre-espionnage pour sanctionner les responsables de fuites de l'affaire Woerth à la presse.
Jamais l’image du Président et de son interaction douteuse avec le quatrième pouvoir n’a été aussi salie. Que le plus respectable quotidien et le grand journaliste qu'est pour moi Fottorino s’en prennent directement au pouvoir, c’est inimaginable ! Indépendamment de la véracité des faits qu’on lui reproche, M. Sarkozy payera surement un prix lourd de ce mauvais ménage chronique. La présomption d’innocence ne dure pas longtemps en politique, surtout quand les accusations sont si nombreuses.
Aujourd'hui, le Grand Journal de Canal plus semblait jouir d’une certaine immunité en recevant le Directeur du Monde et se transformant presque en sympathique camp retranché des irréductibles critiques. Jusqu’au jour ou Michel Denisot, Yann Barthès et Yves Lecocq se feront virer ?
8.9.10
Uniformes: pour ou contre?
Parmi les choses importantes de la rentrée, les uniformes tiennent une place de choix dans la société anglaise.
Outre les écoles, ils couvrent énormément de domaines comme les clubs de sport locaux et les corps de métier extrêmement codifiés. La fierté de porter un uniforme, le sens d’appartenance qu’il apporte et le plaisir esthétique qu’il engendre sont des valeurs ancrées dans la culture de ce pays. Au delà des races, des classes et des communautés qui se juxtaposent sans trop se mélanger, les uniformes fédèrent mais ils peuvent aussi exacerber les différences. Quand je vantais l’uniforme de mon fils rentrant a l’école on me fit remarquer que les uniformes scolaires étaient beaux et en bon état dans les écoles privées mais pouvaient très vite devenir des haillons dans les écoles moins favorisées. Sans parler des uniformes d’écolières qui les portent avec le voile islamique autorisé Outre-Manche, défaisant ainsi l’objectif premier de la jupe écossaise et de la veste british.
En France, Xavier Darcos s’est dit favorable au retour des uniformes à l’école. Pour signaler l’appartenance à l’établissement. Mais pour l’instant, aucun geste dans ce sens ne semble s’esquisser sans doute pour des raisons budgétaires. Est-ce une priorité ? Les élèves se sentiraient-ils plus unis et plus solidaires s’ils étaient en uniforme ? Sans doute. Et dans les clubs de football parisiens, des uniformes contribueraient à éviter des clivages entre les « bourges » et les autres. Ce serait un petit geste symbolique pour conjurer la fatalité d’une France qui se désunit.
Outre les écoles, ils couvrent énormément de domaines comme les clubs de sport locaux et les corps de métier extrêmement codifiés. La fierté de porter un uniforme, le sens d’appartenance qu’il apporte et le plaisir esthétique qu’il engendre sont des valeurs ancrées dans la culture de ce pays. Au delà des races, des classes et des communautés qui se juxtaposent sans trop se mélanger, les uniformes fédèrent mais ils peuvent aussi exacerber les différences. Quand je vantais l’uniforme de mon fils rentrant a l’école on me fit remarquer que les uniformes scolaires étaient beaux et en bon état dans les écoles privées mais pouvaient très vite devenir des haillons dans les écoles moins favorisées. Sans parler des uniformes d’écolières qui les portent avec le voile islamique autorisé Outre-Manche, défaisant ainsi l’objectif premier de la jupe écossaise et de la veste british.
En France, Xavier Darcos s’est dit favorable au retour des uniformes à l’école. Pour signaler l’appartenance à l’établissement. Mais pour l’instant, aucun geste dans ce sens ne semble s’esquisser sans doute pour des raisons budgétaires. Est-ce une priorité ? Les élèves se sentiraient-ils plus unis et plus solidaires s’ils étaient en uniforme ? Sans doute. Et dans les clubs de football parisiens, des uniformes contribueraient à éviter des clivages entre les « bourges » et les autres. Ce serait un petit geste symbolique pour conjurer la fatalité d’une France qui se désunit.
6.9.10
Rires et Rugby
Une expérience londonienne extrêmement positive est la première session de rugby pour mon fils au Hammersmith and Fulham Rugby club.
Tous les dimanches matin, nous nous retrouverons, parents, enfants et moniteurs bénévoles pour deux heures de jeux. J’ai aimé la joie des enfants habillés aux couleurs rouges du club, le caractère pédagogique de ces jeux, intenses et physiques sans être violents et privilégiant la camaraderie et l’esprit d’équipe. On apprend à tomber sans se faire mal. Les coachs sont drôles, les parents sont encouragés à participer et aider l’encadrement. Et oui, me voilà lancé dans des courses derrière des gamins en furie pour leur attraper (et arracher) leur « tags », sortes de bandelettes adhésives. Cela remplace les plaquages qui sont proscrits pour les plus jeunes…
Beaucoup de rires en conclusion et aussi une certaine admiration pour ce système ouvert, simple et efficace propres à la vie des quartiers anglais. Nous devrions vraiment réfléchir à s'en inspirer en France.
Tous les dimanches matin, nous nous retrouverons, parents, enfants et moniteurs bénévoles pour deux heures de jeux. J’ai aimé la joie des enfants habillés aux couleurs rouges du club, le caractère pédagogique de ces jeux, intenses et physiques sans être violents et privilégiant la camaraderie et l’esprit d’équipe. On apprend à tomber sans se faire mal. Les coachs sont drôles, les parents sont encouragés à participer et aider l’encadrement. Et oui, me voilà lancé dans des courses derrière des gamins en furie pour leur attraper (et arracher) leur « tags », sortes de bandelettes adhésives. Cela remplace les plaquages qui sont proscrits pour les plus jeunes…
Beaucoup de rires en conclusion et aussi une certaine admiration pour ce système ouvert, simple et efficace propres à la vie des quartiers anglais. Nous devrions vraiment réfléchir à s'en inspirer en France.
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Royaume-Uni,
Sport
5.9.10
E-cigarette (mon compte-rendu)
La cigarette électronique n’est sans doute pas encore suffisamment au point pour constituer l’alternative idéale aux cigarettes. Mais autant qu’un fumeur très occasionnel comme moi puisse en juger, elle reste un objet innovant et intéressant.
Je reçus mon paquet gris anthracite par la poste. Il est réminiscent des paquets de cigarettes habituelles mais à l’intérieur, j’y trouvai une seule cigarette en plastique et métal bien plus lourde et un peu plus volumineuse qu’une Marlboro. Certains accros regretteront sans doute l’odeur familière d’un paquet neuf et le toucher délicat du papier et du vrai tabac. Ensuite, il faut monter le filtre (qui contient la pile au lithium) au cylindre blanc qui abrite un liquide au gout tabac et à la nicotine. L’opération est très simple. Il ne reste plus qu’à presser sur un petit bouton quand on aspire.
Et la, premier étonnement: ça marche! De la vraie fumée épaisse sort de cet objet froid et plastique. C’est vraiment comme une cigarette! Mais la déception est aussi au rendez-vous. Le gout rappelle la saveur lourde d’une pipe refroidie et s’éloigne significativement de celui d’une cigarette normale. L’objet étant lourd et le fait qu’il faille appuyer à chaque taffe rend l’expérience un peu surfaite. Peut-être le degré de nicotine choisi est-il trop fort ou nocif, mais cette cigarette m’est aussi montée à la tete bien vite.
En conclusion, un gros fumeur devrait quand meme essayer ces cigarettes d’un genre nouveau. Seul bémol de taille, les ministères de la sante ou le FDA américain ne recommandent pas encore la cigarette électronique comme alternative aux cigarettes. Malgré l’absence de combustion et de goudron carcinogènes, la sécurité de son usage reste à prouver.
4.9.10
Echecs et divisions à Paris
Un passage éclair a Paris et trois impressions en vingt-quatre heures:
La première est une conversation avec Samir, un jeune chauffeur de taxi beur qui me confie son dégout de la politique en général, la xénophobie cultivée par le Président et des membres du gouvernement. Il sent qu’il est attaqué, montré du doigt et entouré de racisme.
La deuxième est dans ces pages bien négatives des journaux qui se lamentent que la croissance française même si elle dépasse les prévisions soit en dessous de celle de l’Allemagne (après pourtant plusieurs trimestres de récession très forte outre-Rhin). Le chomage est en baisse, on ne s'en réjouit pas.
La troisième est cette ambiance malsaine, les divisions au sein de la majorité, les embuscades mesquines entre Copé et Fillon, le naufrage interminable de l’affaire Woerth ou le procès de Chirac désamorcé comme par magie et donnant raison a tous ceux qui décrient une justice à deux vitesses.
Un constat en conclusion: le plus grand échec du Sarkozysme n’est pas l’absence de réformes: les retraites, l’éducation, les régimes spéciaux, la suppression des trente-cinq heures en attestent. Ce n’est pas la récession: celle-ci est un phénomène mondial qui n’a pas affecté notre pays davantage que les autres. Ce n’est même pas son horrible image bling-bling, les yachts et le népotisme, on les lui aurait peut être pardonnées un jour. Non. La vraie déception est la négativité qu’il n’a pas réussi à combattre et qu'il a au contraire cultivée. Nous l’avons élu pour importer ce qu’il y a de bien de dynamique et surtout de positif dans les modèles anglo-saxons. Il a lancé des reformes mais il a fait sombrer le pays dans ses divisions, ses haines et querelles et il a pris le risque inouï de monter les Français les uns contre les autres : Français de souche contre Français d’adoption, Musulmans contre Chrétiens, nantis contre pauvres et j’en passe. C’est cet échec là qu’on ne lui pardonnera pas.
La première est une conversation avec Samir, un jeune chauffeur de taxi beur qui me confie son dégout de la politique en général, la xénophobie cultivée par le Président et des membres du gouvernement. Il sent qu’il est attaqué, montré du doigt et entouré de racisme.
La deuxième est dans ces pages bien négatives des journaux qui se lamentent que la croissance française même si elle dépasse les prévisions soit en dessous de celle de l’Allemagne (après pourtant plusieurs trimestres de récession très forte outre-Rhin). Le chomage est en baisse, on ne s'en réjouit pas.
La troisième est cette ambiance malsaine, les divisions au sein de la majorité, les embuscades mesquines entre Copé et Fillon, le naufrage interminable de l’affaire Woerth ou le procès de Chirac désamorcé comme par magie et donnant raison a tous ceux qui décrient une justice à deux vitesses.
Un constat en conclusion: le plus grand échec du Sarkozysme n’est pas l’absence de réformes: les retraites, l’éducation, les régimes spéciaux, la suppression des trente-cinq heures en attestent. Ce n’est pas la récession: celle-ci est un phénomène mondial qui n’a pas affecté notre pays davantage que les autres. Ce n’est même pas son horrible image bling-bling, les yachts et le népotisme, on les lui aurait peut être pardonnées un jour. Non. La vraie déception est la négativité qu’il n’a pas réussi à combattre et qu'il a au contraire cultivée. Nous l’avons élu pour importer ce qu’il y a de bien de dynamique et surtout de positif dans les modèles anglo-saxons. Il a lancé des reformes mais il a fait sombrer le pays dans ses divisions, ses haines et querelles et il a pris le risque inouï de monter les Français les uns contre les autres : Français de souche contre Français d’adoption, Musulmans contre Chrétiens, nantis contre pauvres et j’en passe. C’est cet échec là qu’on ne lui pardonnera pas.
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