J’ai lu le discours de M. Netanyahu à l’ONU.
Bien sur, j’étais amusé que la moitié de l’hémicycle onusien ait boycotté ce vrai ennemi non declaré de la Paix, que son texte froid et dur soit décrié par les journaux de Gauche Israéliens et je me suis ému de sa mauvaise foi quand il a minimisé les dégâts de la colonisation et la ségrégation dans les Territoires occupés et ignoré la souffrance de la population non Juive…
Mais j’ai aussi appris des choses et pour une fois, j’ai voulu jouer à comprendre plutôt que toujours critiquer. L’obsession du discours de M. Netanyahu sur la sécurité d’Israël nous apparait démagogique et exagérée. Mais il faut avouer qu’elle représente bien la vaste majorité de l’opinion israélienne et juive, obnubilée par le sentiment d’être menacée dans son existence et cela, nonobstant toutes les données factuelles qui paraissent rassurantes : surpuissance militaire, arme nucléaire, espionnage ultra-efficace et soutien total des Etats-Unis sans oublier les faiblesses et divisions chroniques de l’adversaire… En écoutant le faucon likoudien, je comprends un peu mieux pourquoi la première critique de l’autre bord est toujours centrée sur des questions symboliques liées à ce sentiment d’être menacé, nié, privé d’existence et de légitimité: le refus des Arabes de reconnaitre formellement Israël.
Ce refus de principe est lu en fait très différemment quand on est Arabe ou Juif. Je pense au boycott des produits Israéliens, aux vieilles cartes de géographie et aux livres d’histoires paléolithiques qui parlent de « Palestine occupée » et d’ « Entité sioniste », au refus d’accueillir des voyageurs ayant transité par Israël et à toutes ces mesures un peu vieillottes qui oscillent entre rétorsion et gesticulations vaines. Elles jouent en fait un rôle essentiel et assez insoupçonné par les Arabes dans le recroquevillement d’Israël sur lui-même et sa peur maladive de disparaitre. Et cette peur ne se comble que par un instinct de survie et une droit à l’autodéfense poussés a l’extrême et d’une brutalité surprenante. Alors que du point de vue Arabe, la reconnaissance d’Israël est totalement inéluctable car Israël existe et nul Arabe un peu réveillé n’espère vraiment chasser des millions d’Israéliens installés là depuis belle lurette. Mais cette reconnaissance est symbolique et elle signifie déposer complètement les armes, renoncer à tout droit supplémentaire pour les Palestiniens. Elle est donc vue comme la concession finale qu’il ne faudra faire que quand les Palestiniens auront récupéré les 22% de la Palestine historique, l’aboutissement du processus de paix. On amuse la populace et on s'amuse à faire semblant d'ignorer qu'Israël est bien là. Alors que pour Israël, la reconnaissance est peut-être le commencement de tout dialogue, l’antichambre à toute négociation et à toute concession. Sans elle, impossible de raisonner.
Il y a un cercle vicieux dans cette affaire, un nœud psychologique qu’on peine à briser. Mahmoud Abbas a fait un petit geste en renoncant clairement aux territoires d'avant 1967. Mais il aurait pu aller plus loin dans son discours. Les bloggeurs Juifs ou pro-israéliens se sont en réalité beaucoup crispés sur le fait qu’il ait parlé de Jésus et Mohammed a Jérusalem en omettant David ou Moise. Aussi, je suis convaincu qu’une mention empathique sur l’Holocauste dont l’héritage a tant empoisonné ce conflit aurait démontré sa bonne foi et représenté un geste fort sans lui coûter grand-chose. Il aurait coupé l'herbe sous le pied de ceux qui à tort mélangent anti-sémitisme et cause palestinienne.
Force des symboles au Proche-Orient et tant de chemins à parcourir encore.
Bien sur, j’étais amusé que la moitié de l’hémicycle onusien ait boycotté ce vrai ennemi non declaré de la Paix, que son texte froid et dur soit décrié par les journaux de Gauche Israéliens et je me suis ému de sa mauvaise foi quand il a minimisé les dégâts de la colonisation et la ségrégation dans les Territoires occupés et ignoré la souffrance de la population non Juive…
Mais j’ai aussi appris des choses et pour une fois, j’ai voulu jouer à comprendre plutôt que toujours critiquer. L’obsession du discours de M. Netanyahu sur la sécurité d’Israël nous apparait démagogique et exagérée. Mais il faut avouer qu’elle représente bien la vaste majorité de l’opinion israélienne et juive, obnubilée par le sentiment d’être menacée dans son existence et cela, nonobstant toutes les données factuelles qui paraissent rassurantes : surpuissance militaire, arme nucléaire, espionnage ultra-efficace et soutien total des Etats-Unis sans oublier les faiblesses et divisions chroniques de l’adversaire… En écoutant le faucon likoudien, je comprends un peu mieux pourquoi la première critique de l’autre bord est toujours centrée sur des questions symboliques liées à ce sentiment d’être menacé, nié, privé d’existence et de légitimité: le refus des Arabes de reconnaitre formellement Israël.
Ce refus de principe est lu en fait très différemment quand on est Arabe ou Juif. Je pense au boycott des produits Israéliens, aux vieilles cartes de géographie et aux livres d’histoires paléolithiques qui parlent de « Palestine occupée » et d’ « Entité sioniste », au refus d’accueillir des voyageurs ayant transité par Israël et à toutes ces mesures un peu vieillottes qui oscillent entre rétorsion et gesticulations vaines. Elles jouent en fait un rôle essentiel et assez insoupçonné par les Arabes dans le recroquevillement d’Israël sur lui-même et sa peur maladive de disparaitre. Et cette peur ne se comble que par un instinct de survie et une droit à l’autodéfense poussés a l’extrême et d’une brutalité surprenante. Alors que du point de vue Arabe, la reconnaissance d’Israël est totalement inéluctable car Israël existe et nul Arabe un peu réveillé n’espère vraiment chasser des millions d’Israéliens installés là depuis belle lurette. Mais cette reconnaissance est symbolique et elle signifie déposer complètement les armes, renoncer à tout droit supplémentaire pour les Palestiniens. Elle est donc vue comme la concession finale qu’il ne faudra faire que quand les Palestiniens auront récupéré les 22% de la Palestine historique, l’aboutissement du processus de paix. On amuse la populace et on s'amuse à faire semblant d'ignorer qu'Israël est bien là. Alors que pour Israël, la reconnaissance est peut-être le commencement de tout dialogue, l’antichambre à toute négociation et à toute concession. Sans elle, impossible de raisonner.
Il y a un cercle vicieux dans cette affaire, un nœud psychologique qu’on peine à briser. Mahmoud Abbas a fait un petit geste en renoncant clairement aux territoires d'avant 1967. Mais il aurait pu aller plus loin dans son discours. Les bloggeurs Juifs ou pro-israéliens se sont en réalité beaucoup crispés sur le fait qu’il ait parlé de Jésus et Mohammed a Jérusalem en omettant David ou Moise. Aussi, je suis convaincu qu’une mention empathique sur l’Holocauste dont l’héritage a tant empoisonné ce conflit aurait démontré sa bonne foi et représenté un geste fort sans lui coûter grand-chose. Il aurait coupé l'herbe sous le pied de ceux qui à tort mélangent anti-sémitisme et cause palestinienne.
Force des symboles au Proche-Orient et tant de chemins à parcourir encore.
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