24.10.11

Gilad Shalit libre enfin...

On m'a demandé à plusieurs reprises mon commentaire sur la libération de Gilad Shalit. Et notamment ce que je pensais de l'inégalité de l'échange numérique de prisonniers.

En essayant d'éviter toute mièvrerie, j'ai envie de dire que le premier et peut-être seul vrai sentiment que j'éprouve est le soulagement. Soulagement de voir le calvaire d'une famille vivant la plus terrible des attentes se terminer, soulagement qu'un jeune de 25 ans retrouve la vie normale, libre sain et sauf indépendamment des circonstances de son enlèvement et les vicissitudes de sa libération, indépendamment de ce qu'il représente pour les Palestiniens et de ce que ses ravisseurs évoquent aux Israéliens. Le spectre de sa mort ou de son exécution m'avait toujours glacé. Gilad Shalit a maintenant toute la vie devant lui, comment ne pas s'en réjouir?

Alors ensuite, que penser des centaines de prisonniers Palestiniens qu'Israël a dû libérer? Je crois que je suis content pour beaucoup d'entre eux qui vont retrouver leurs familles aussi. Et oui, je sais que certains sont accusés de crimes graves et d'autres de crimes moins graves mais je suis quand même content pour beaucoup, tout come je suis content pour Gilad Shalit. Et à ceux qui s'offusquent que tant de Palestiniens parfois dangereux soient libérés, j'ai envie de poser cette question : Comment juger un peuple sous occupation depuis plus de quarante ans? Comment distinguer le résistant légitime qui mérite d'être libre de l'odieux assassin qui fomente des attentats contre les civils et qui mérite de rester prisonnier ? Sûrement pas en les appelant tous des terroristes et les jetant en prison par milliers, souvent sans jugement, comme le fait habilement Israël. Et réciproquement, comment distinguer le soldat de Tsahal qui défend son pays de celui qui laisse faire les colons armés ou bombarde les civils sans pitié à Gaza? Ce qui est certain, c'est que plus cette guerre dure, plus les lignes sont floues, plus elle pourrit et plus elle éprouve nos consciences.

Enfin, Tzipi Livni a critiqué cet accord en lui reprochant de renforcer le Hamas. Il est vrai qu'Israël ne semble parfois céder que devant ses plus hostiles ennemis: échanges de prisonniers avec Hamas et Hezbollah, retrait du Liban sous la pression armée de la guérilla du Parti intégriste... Pas beacoup de concessions en revanche faites aux modérés comme Abbas qui supplient Israël de cesser la colonisation et de reconnaître les frontières de 1967. Je n'en finis pas de le regretter.

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