16.5.10

Tintin et Jack Bauer

Une soirée et deux héros.

Le premier est Tintin. Nous le dégustons en vidéo avec mes enfants avant le diner. Grand moment de "bonding", ils adorent et moi encore plus qu'eux. Ils ne tarissent pas d'éloges pour le héros a la houppette, il est fort, il est intelligent, il est bon, il est juste... C'est vrai, il y a voire de l'émotion dans sa voix animée quand il découvre le paysage lunaire et y joue le Neil Armstrong belge. En bref, quel régal!

Ensuite, après quelques spaghettis à la sauce tomate qui les remplissent tout autant de bonheur, les voila couchés et je suis enfin prêt à savourer le dernier épisode de 24. Jack Bauer lui, a maintenant totalement dérapé. Après une exécution sommaire, le voila qui essaye de dénicher une carte SIM dans les boyaux de sa victime russe à peine torturée sauvagement. La mise à mort du manichéisme certes mais c’est un peu plus indigeste quand meme. Les héros ont bien changé depuis Hergé.

12.5.10

Discours de circonstance


Deux discours en deux jours.

Le premier est celui de David Cameron hier qui prend possession du célèbre numéro 10. Ce bâtiment si mythique mais si modeste, tellement British, l’arrogance et la puissance enrobées dans la plus banale des maisons en briques. Le leader conservateur – soit dit en passant que j’avais prédit qu’il  gagnerait – semble mal à l’aise, aussi heureux d’être là que soucieux de ce qui va suivre. Le parlement « suspendu » comme ils disent - que j’avoue avoir cru évitable - lui fait peur tout comme il fait grincer des dents l’Angleterre entière. Apres un remerciement glacial à l’équipe sortante et une série répétitive de poncifs sur le travail, la responsabilité et la solidarité, une phrase se dégage et me laisse perplexe : J’aime ce pays et je crois que le meilleur est encore là venir. Espoir naïf du plus jeune premier ministre que le Royaume-Uni ait connu depuis 200 ans ou antiphrase dissimulant un bien plus triste pronostic?

Mais ce matin, dans le jardin ensoleillé, le premier duo Cameron-Clegg devant un partenaire de journalistes semble plus prometteur. Là encore, on nous sert des banalités, on nous parle d’un gouvernement fort et stable (sic). Cette justification ne fait que mettre d’autant plus en évidence le mal inhérent a cette cohabitation de la carpe et du lapin. Mais à la différence d’hier, l’humour britannique finit par l’emporter. Un journaliste impertinent demande à Cameron s’il regrette d’avoir dit par le passé que sa meilleure blague était Nick Clegg en personne. Le Tory sourit (pour la première fois depuis 24 heures ?) et s’en sort par une pirouette. Nick Clegg se déride et fait mine de quitter la scène puis revient. Tout le monde rit. L’Angleterre s’installe sur une table bancale mais le repas est quand meme servi. Et dans les règles.

9.5.10

Le sacre des rois du stade



A défaut d’avoir élu de façon nette celui qui prendra le pouvoir au 10 Downing Street, l’Angleterre a sacré aujourd’hui le plus clairement possible son équipe championne de football.

Chelsea en écrasant Wigan un sombre club des Midlands remporte le titre dans une ambiance survoltée. Pour un non-habitué des stades comme moi, on ne peut rester insensible à ce tremblement de joie gigantesque, cette résonance des excités du football et le bonheur le plus simple et le plus brut qui se dégage des supporters. J’en oublie l’odeur de bière qui vous prend un peu à la gorge dès qu’un spectateur s’approche de vous, le spectacle désolant de ceux qui ne tiennent meme plus debout à la mi-temps et le coté arène moderne qui ne m’enchante pas toujours. Puis huit buts ! J’en ai vraiment eu pour ma peine. A moins que la mafia russe n’ait acheté le match comme l’insinuent déjà  quelques mauvaises langues expertes.

C'est vrai que tout était savamment orchestré et que la cérémonie du sacre ne laissait aucune place a l'improvisation. Feux d'artifice, tapis géant et tout le tralala. Peu importe, je suis content d’immortaliser par blackberry le tir au but de Lampard (il paraît que c’est une star), mon voisin Anglais m’a offert une écharpe de supporter que j’ai arboré sans aucun état d’ame et je sors du stade enchanté par l’expérience.

3.5.10

Gagas de Gaga?

Que penser de Lady Gaga? Ce raz-de-marée musical ne peut nous laisser indifférents.
Les chansons? Inégales certes mais plusieurs d'entre elles comme Bad Romance ou Paparazzi sont des tubes incontestables et frappent la mémoire musicale des ignorants de la pop comme moi. Du coup, j'ai acheté son album pour égayer mes trajets dans les embouteillages londoniens.

La blondeur fulgurante, les costumes extravagants et l'origine italienne ne sont pas sans rappeler Madonna et ses débuts. Naissance d'une nouvelle étoile planétaire? Je ne suis pas assez expert pour le prédire mais c'est fort possible.

Les paroles? Elles oscillent du grotesque au trash et sont peut-être l'élément du mix le plus douteux. Racoleuses et vulgaires, je blêmis a chaque fois que mes enfants les enchainent (heureusement que quelques refrains marmonnés) en craignant que nous nous fassions convoquer par l'école de ma fille. Chantal Goya, c'était plus confortable.

Une des forces de Gaga est sans doute la marque. Impossible à oublier, si facile à prononcer dans toutes les langues, l'appellation "Lady Gaga" est digne à elle seule d'un cas de marketing. Gaga le sait bien et elle répète son nom dans ses propres chansons (peut-être seules Mireille Matthieu et Dalida avaient osé avant elle...)

En tous cas, sacrée Gaga! Tes clips sont incroyables, tu nous fais chanter et nous fais sentir jeunes. Tu as mérité ton succès.

2.5.10

Un changement en Israël paraît urgent

Bonne nouvelle a priori: Les négociations de proximité semblent devoir reprendre entre l'Autorité Palestinienne et Israël.

Mais cela a lieu sans qu'Israël ne stoppe la colonisation odieuse des terres palestiniennes, notamment celle des quartiers arabes de Jérusalem-Est qui font partie de la Cisjordanie occupée (pour l'ONU et le monde entier). Mahmoud Abbas et Barak Obama ont reculé face à l'intransigeance de la droite Israélienne.
De nombreuses voix modérées en Israël appellent en vain à l'arrêt de ces faits accomplis qui dépossèdent les Palestiniens de leur droit à l'auto-détermination et instaurent un quasi-Apartheid  dans les Territoires Occupés. Certains disent très justement que cette politique de l'oppression, de la loi du plus fort entache la légitimité d'Israël même à l'intérieur de ses frontières de 1948.

Une chose est sûre. Ces négociations ne peuvent aboutir à grand chose avec le gouvernement israélien actuel. Tout juste peuvent-elles servir à gagner du temps pour M. Netanyahu et à renforcer le soutien Occidental à Mahmoud Abbas. Un véritable agenda de paix ne saurait être envisageable qu'avec un retour providentiel d'Israël à la modération, le départ de l'extrême droite du gouvernement et le retour des centristes de Kadima. L'image de l'Etat Hébreu et la sympathie que sa cause inspire traditionnellement en Occident s'effritent dangereusement. Persister dans cet isolationnisme insolent, continuer à défier le monde entier et même l'allié de toujours que sont les États-Unis sont des politiques désespérées et sans avenir.