Les portes de l’enfer se sont ouvertes au Proche-Orient. Avec les horribles images de tueries, de kidnappings, de bombardements aveugles et les discours vengeurs qui fusent de toutes parts, on ne ressent que dégoût et consternation. Quelle tristesse que de voir l’être humain réduit à son niveau le plus bas d’animalité et contempler, sans recours, la haine triompher et la paix reculer.
Aujourd’hui, j’ai envie d’appeler tous ceux qui veulent croire encore en l’humanité et le respect de l’autre de ne pas tomber dans le piège tendu par le Hamas, l’Iran et le gouvernement israélien. La vraie guerre, elle n’est plus entre Israéliens et Palestiniens, elle est celle de la sauvagerie contre l’humanité, l’extrémisme contre le dialogue, la déshumanisation contre le respect. La seule solution est l’acceptation de l’autre, elle réside dans la déclaration des droits de l’homme, dans les droits égaux des peuples israélien et palestinien à l’autodétermination, tout comme leur droit à la sécurité.
Contrairement à ce que les dirigeants israéliens et leurs parrains occidentaux ressassent à volonté pour se dédouaner de leurs lourdes responsabilités, ceci n’est pas juste une attaque terroriste comme celle du 11-Septembre ou celle du 13 novembre. Si terribles soient les crimes contre les civils israéliens, on ne peut malheureusement les décorréler de l’abandon des Palestiniens à leur misérable sort de peuple occupé, opprimé, dépossédé et colonisé depuis des décennies. Tout comme le terrorisme de l’Irgoun et les massacres de civils dans les années
1930-1940 n’avaient pas été décorrélés de la souffrance et la persécution du peuple juif. On a jeté les Palestiniens dans les bras de l’obscurantisme, on a soutenu sans ciller la politique israélienne et on en récolte désormais les fruits bien amers. Hier encore les courageuses ONG israéliennes dénonçaient elles-mêmes le génocide en cours à Gaza et le déplacement accéléré des populations palestiniennes en Cisjordanie par des colons extrémistes qui y ont tous les droits. Avec cette impunité, conférée par l’Occident, on a fait croire à des civils israéliens que les dollars, les armes et les boucliers antimissiles suffiraient à garantir leur sécurité. Qu’on pouvait continuer à occuper, coloniser et assiéger le plus faible et ne jamais en subir les conséquences.
J’ai une pensée reconnaissante pour tous ceux qui osent défier l’ordre de la haine, comme ce reporter amateur gazaoui publié par le New York Times suppliant les militants du Hamas d’épargner et de protéger des civils israéliens ou comme ce soldat israélien qui tout en rentrant au pays pour se battre a osé déclarer que tout cela était évitable et que le vrai ennemi était l’extrémisme religieux qui a pris en otages Israéliens et Palestiniens. Leurs voix sont malheureusement à peine audibles dans le vacarme des armes et de la détestation.
Puis enfin, demandons des comptes à nos dirigeants et rappelons l’échec cuisant de leurs politiques dans cette région. Les victimes en Israël et en Palestine sont tombées parce que les leaders de ce monde ont abandonné le processus de paix au profit de l’impérialisme, la loi du plus fort, la ségrégation, l’extrémisme religieux et l’humiliation. Oui, je voudrais leur demander des réparations, à Donald Trump et Jared Kushner avec leurs faux plans de paix unilatéraux et iniques, à MBS et MBZ si occupés par leurs intérêts économiques qu’ils ont abandonné le peuple palestinien à l’Iran, sans parler de Joe Biden qui a véhiculé des « fake news » sur des photos inexistantes de bébés décapités avant de se rétracter, ils nous ont tous tristement failli. Il nous faut ensemble constamment crier que ce n’est pas en massacrant des civils dans des kibboutz que les Palestiniens obtiendront leurs droits, et que ce n’est pas en créant une nouvelle Nakba qu’Israël garantira la sécurité de ses citoyens. Il n’y a d’autre chemin que celui, bien plus difficile, du pardon, du dialogue et de l’amour.