28.2.10

Questions sur le Mossad

Drogué et suffoqué dans sa chambre d’hôtel, comme un méchant dans une série américaine, CNN parle de traces d'électrodes jusque dans ses parties les plus intimes. De faux-papiers occidentaux pour des agents du Mossad qui jouent les Jack Bauer. Scandale dans les chancelleries. Froncements de sourcils diplomatiques. On connaît le ballet.

La question n’est pas tellement: "Mahmoud el Mabhouh méritait-il cette mort ?" 

Les deux protagonistes auront déjà choisi leurs réponses et aucune ne convaincra pleinement. Israël nous parlera larmoyant de combien de vies innocentes ces assassinats "ciblés" du Mossad peuvent sauver. Le Hamas placardera les rues de Gaza du portrait de ce nouveau martyr froidement liquidé par l’ennemi et appellera a la haine et a la vengeance.

Mes questions sont surtout: Jusqu'a quand le Mossad sera-t-il autorisé a rendre Israël encore moins David et un peu plus Goliath? A quoi servent les institutions judiciaires israéliennes prétendument démocratiques? Et aussi par qui les hommes du Hamas remplaceront leur n-ieme "martyr" trafficant d'armes? Ils ont probablement l'embarras du choix.

25.2.10

Soumaré: le mauvaix choix

L’affaire Soumaré touche a plusieurs malaises de notre société en France.

Derrière la bruyante minorité de fauteurs de troubles en banlieue parisienne, il est si évident que nous avons une écrasante majorité de gens d’origine étrangère qui sont honnêtes, travailleurs et qui recherchent simplement une vie paisible. Les candidats aux élections issus de l’immigration devraient donc dans l’absolu être des preuves vivantes de cet état de fait, des signes que les immigrés ne sont pas des bandits et que l’extrême droite a tort de les démoniser.

Ali Soumaré par sa race, ses origines et le milieu dont il est issu était appelé à représenter cette intégration et être l’image d’une France qui se réconcilie avec elle même. Mais parce qu’il a vraisemblablement eu des démêlés non négligeables avec la loi il met en péril cette réconciliation. Il la rend fausse. Il fait le jeu des xénophobes. Mauvais choix d’un PS qui n’en est plus a sa première bavure.

Et puis en fin de compte, qu’un électeur ait le droit de connaître le passé de son élu me paraît plutôt juste. Même élus sans aucun casier judiciaire, les hommes politiques notamment en Ile-de-France nous ont tant de fois déçus par leur corruption, leurs malversations et leurs fausses factures. Dans ce contexte, je préférais pouvoir voter pour quelqu’un qui n’a pas commencé à être hors la loi avant même qu’il ne soit soumis aux tentations.

23.2.10

Mon BAFTA!


L'expérience des BAFTA (British Academy film awards), toute glamour qu'elle est, ne m'a quand même pas fait sombrer dans l'euphorie du red carpet.

Un peu parce que ce red carpet n'a vraiment de sens que lorsqu'on est une vraie célébrité du septième art et non pas un des vagues sponsors de l'événement. Et ce défilé ne vous subjugue pleinement que lorsqu'on vous acclame malgré la pluie battante et qu'on vous demande des autographes. Peut-être aussi parce que les célébrités qu'on est excité de rencontrer ne peuvent vous accueillir dans de véritables conversations.
A l'exception, certes, d'un début de discussion avec Kate Winslet sur sa famille de Reading qui lui manque, l'Angleterre qui lui manque un peu moins, New York et Chelsea qui sont son domaine, l'accent toujours très british de son fils de 6 ans malgré l'école américaine... Cela me l'a rendue sympathique, très vraie et elle est très belle. Jusqu'a ce qu'un Mario Testino, un Matthew Williamson ou une autre diva de la presse me la subtilise.



Bien moins long était mon échange avec Tom Ford mais j’étais content de ma sortie intempestive: "Désolé de vous déranger mais je dois vous dire bonjour, vous êtes mon idole!". Regard surpris, rire gentil, "you should’nt say that Alex, thank you very much, nice to meet you...", sympa le Tom!


Puis un peu de sang neuf, ma voisine de table Bonnie Wright, un peu célèbre pour être la copine d'écran de Harry Potter me raconte ses projets avec son blond Jaimie si jeune la couvrant de baisers tout en Prada, rêvant de carrières et de BAFTAs futurs. 
Cinéma britannique fier de sa monarchie et mettant un élégant prince William a sa tête, couronnant l'aristocratique Vanessa Redgrave et méprisant un peu les Avatars et les grandes productions. James Cameron bon joueur, - ou insensibilisé par ses millions? - est quand même resté pour le diner et s’est assis a la table d'a coté, je joue le blackberry-papparazzi.

Enfin, j'applaudis chaleureusement Kathryn Bigelow, la réalisatrice de Hurt Locker quand elle lance son appel pour les solutions pacifiques. Enfin une qui a tout compris, allez, j’irai voir son film ovationné.

15.2.10

(Big) Brothers

Au delà de la critique un peu mitigée, au delà du scénario hollywoodien forcement simpliste, au delà du Taliban trop cruel et du soldat trop beau, Brothers est un film qui vous prend.

Parce que le sujet est le dégât que la guerre provoque sur les hommes. Dans le jeu talentueux des trois acteurs, on revit cette souffrance, on est forcément touché. Loin des impersonnelles images de chars qui tapissent les reportages télévisés, c'est la chair qui souffre dans ce film. Et les blessures de Brothers sont sur les corps mais surtout dans les cœurs.
Natalie Portman est belle et pure. Jake Gyllenhaall est sensationnel. Tobey Maguire nous emmène jusqu’au bout de son enfer. A voir et méditer, on en sort le cœur gros.

9.2.10

Burqage de crane

La loi contre la burqa, si elle est votée, sera forcément mal née.

Elle ne provient pas d’une nécessité ou d’une volonté populaire avérée et urgente. Elle est instiguée, soufflée aux électeurs et savamment markétée: on la fait passer pour un vrai besoin alors qu'elle n'est qu'un leurre. « Mais si, mais si, nous martèle-t-on, on a urgemment besoin d’une loi contre la burqa ». Cela en fait un débat vicié qui vient du haut a l’inverse de celui sur le voile aux Lycées qui est véritablement né dans les établissements et dans les bureaux de proviseurs.


Le titre de cette loi contre la burqa est déjà une erreur dans la mesure où l’habit afghan n’est pas une réalité en France. Là encore, dans des sujets qui par nature portent vite à confusion, on tombe volontairement et les deux pieds joints dans la flaque nauséabonde de l’islamophobie, on joue la carte de l’amalgame sur le terrorisme et les talibans débarquant dans nos banlieues…
 Ce qui rend cette loi inopportune, c’est aussi l’empressement malsain de ses partisans, avec à leur tête l’ambitieux Jean-François Copé finalement bien discret sur les vrais sujets qui nous préoccupent tous, la croissance, l’emploi des jeunes en France ou la réforme des retraites.

Puis encore et toujours, n'a-t-on déjà pas trop de lois en France?