24.7.24

Tante Aida



 Tante Aida


Ma tante était une femme d’une grande bonté. Sa gentillesse exceptionnelle s’étendait à tous, petits, grands, proches mais aussi les étrangers et nouveaux venus.  Même les aide-soignantes arrivées à son chevet les derniers mois avant son départ l’adoraient et la gâtaient. C’est que sa générosité, l’auto dérision qu’elle maniait avec aisance et son sens de l’humour pétillant nous charmaient tous. Le vide qu’elle laisse aujourd’hui dans nos cœurs en est d’autant plus béant. 


Il y avait chez elle cette petite touche d’originalité et d’impertinence si rafraîchissante. Elle se moquait gentiment des conventions et du qu’en dira-t-on, chose bien rare dans nos familles Beyrouthines. Elle était aussi créative et inspirée. Je me rappelle encore ce moment où elle décida avec ses sœurs et proches de fonder une marque du chocolat. Ou son habileté inégalée quand elle ciselait méticuleusement les gourmandises levantines, sambouseks, kebbés et maamouls magnifiques!, avec la patience et l’art de bien faire les choses et surtout, de faire plaisir.  


Je me rappelle aujourd’hui cet été chez elle à la montagne où ma sœur et moi passèrent de si bons moments avec nos cousins. Des images défilent avec son insistance légendaire à nous combler d’attentions, de jus de fruits ou de douceurs. Elle nous réprimandait à peine et savait plutôt comment nous faire regretter nos écarts, sans jamais en faire un drame. Je repense à son sourire si désarmant, et cela  jusqu’aux derniers jours, quand elle me voyait rentrer de voyage où qu’elle essayait de me battre encore à la « Bassra ». Je me console enfin en me disant qu’elle a peut être retrouvé son époux, mon cher parrain, et qu’ils veillent sur nous de la-bas avec la même tendre et constante bienveillance dont ils nous ont comblés toute notre enfance. 


Adieu chère tante Aida, je suis bien triste de ne pas être là pour t’embrasser une dernière fois  dans cette belle église qui nous a vus grandir. Je sais que ton image restera à jamais intacte dans nos cœurs. 

30.5.24

Le narratif est tombé


 Scroll down for English 

Le puissant narratif occidental et israélien sur le conflit en Palestine vit ses derniers jours. Ce mur de justifications favorables à l’Etat d’israël, oblitérant  la cause palestinienne, s’était déjà fissuré ces dernières années. Il est désormais tombé. 


Pourtant, ce narratif était d’une puissance sidérante. Pendant des décennies, même ceux qui sympathisaient avec les Palestiniens et leur destin tragique, s’était laissés convaincre que tout cela était un peu la faute des dirigeants palestiniens et arabes. Qu’ils avaient fait tous les mauvais choix, qu’il auraient dû accepter le partage de leur terre

 en 1948, que la majorité des Palestiniens était partie de son propre gré, et que les Arabes étaient violents, mauvais perdants, ou que les accords d’Oslo avaient échoué à cause du terrorisme. On nous disait non sans condescendance: « Les Palestiniens n’ont jamais raté une opportunité de rater une opportunité ». Et beaucoup y ont cru.


Les médias et les dirigeants occidentaux avaient ainsi mis sous le tapis l’aspect colonial et raciste d’un projet dont l’objectif pourtant ouvert était de déposséder le plus faible pour installer le plus fort avec des justifications d’ordre messianique ou pratique, comme celle de laver les horreurs de l’Holocauste en offrant un État au peuple Juif. 


Certes, tout le monde n’y avait pas cru. Par exemple, le chanteur Renaud chantait seul dans les années 80:

« Où est la Palestine? Sous quelle botte étoilée, derrière quel barbelé, sous quel champ de ruines? (…) Combien de victimes? Combien de milliers d’enfants dans les décombres des camps deviendront combattants? »

Ses paroles, pourtant si clairvoyantes,  étaient inaudibles devant le vacarme du narratif pro-israélien constamment alimenté de biais occidentaux et anti-arabes, ou depuis le 11 septembre 2001, d’islamophobie galopante.


En 2024, huit mois après le début de la guerre à Gaza, il ne reste plus grand chose de cette histoire écrite par des gagnants pour justifier l’injustifiable. Déjà, le refus de la solution à deux États affiché par la droite israélienne depuis les années 90 contrastait avec le mythe du sioniste pacifique constamment menacé  par des hordes d’Arabes assoiffées de sang. Pire encore, la colonisation effrénée des terres palestiniennes occupées a transformé la Cisjordanie  en une ribambelle de bantoustans encerclés par des colonies. Le fait que ces implantations illégales soient  ouvertes aux Juifs du monde entier mais totalement interdites aux indigènes non-Juifs est pour le moins embarrassante pour ceux qui ont toujours dépeint Israël comme une démocratie éclairée. Ce régime d’apartheid est ainsi devenu  un véritable cancer pour Israël, si virulent qu’il ne peut plus s’en défaire. Les images de jeunes colons arrogants, souvent nés en Occident, et venus déposséder les Palestiniens du peu qui leur reste, ont choqué  le monde entier. 


Aujourd’hui, si le Hamas est bien le  mouvement obscurantiste qui n’hésite pas à recourir à des crimes de guerre et attaquer les civils, le monde entier a  aussi enfin découvert que Netanyahu lui même avait ouvertement renforcé cet ennemi pour empêcher toute émergence d’un État Palestinien. Ensuite, une armée israélienne vengeresse a massacré des dizaines de milliers de civils sous des tonnes de bombes dans un génocide couvert par tous les médias, les ONG israéliennes et les réseaux sociaux. Tsahal qui s’auto-proclamait l’armée la plus morale du monde a entassé les déplacés dans des camps et affamé leurs enfants, dans l’espoir ouvertement affiché par plusieurs ministres israéliens de se débarrasser une fois pour toutes des Palestiniens de Gaza. On a brûlé des hôpitaux, tué des volontaires occidentaux, dynamité des universités et détruit les écoles et les mosquées. Le régime  qui prétendait être une démocratie est devenu un paria tout aussi féroce mais autrement plus puissant que le Hamas.


Quand même de l’intérieur d’Israel, médias et ONG dénoncent ces crimes de guerre, quand des Juifs du monde entier manifestent contre  cette vengeance en scandant “not in my name”, quand les dirigeants occidentaux se font huer à chaque discours, on comprend que le puissant narratif occidental pro-israélien est définitivement tombé. Preuve en est, des campements dans les meilleures universités américaines ont vu les élites de demain adopter la cause Palestinienne étouffée si longtemps. La Cour internationale de Justice a suivi le mouvement en émettant des mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens et ceux du Hamas, renvoyés dos à dos pour les horreurs qu’ils commettent. 


En conclusion, et au delà de ce rééquilibrage médiatique, que faire de cet éternel Armageddon du Proche-Orient? Il n’y a jamais vraiment d’autre issue pérenne que les solutions basées sur la justice et les droits de l’homme.  Le droit des Palestiniens à vivre chez eux sans barrages, spoliations et occupation. Le droit des Juifs Israéliens à vivre en sécurité mais sans être supérieurs aux non-Juifs. Pourquoi ces droits seraient-ils si profondément inconciliables? 


IN ENGLISH


The Narrative Has Fallen


The powerful Western and Israeli narrative about the conflict in Palestine is living its last days. This wall of justifications favoring the State of Israel, obliterating the Palestinian cause, had already cracked in recent years. Now, it has liierally fallen apart.


Yet, this narrative was astoundingly powerful. For decades, even those who sympathized with the Palestinians and their tragic fate had been convinced that it was somewhat the fault of the Palestinian and Arab leaders. That they had made all the wrong choices, that they should have accepted the partition of their land in 1948, that the majority of Palestinians left of their own accord, and that the Arabs were violent, sore losers, or that the Oslo Accords failed because of terrorism. We were told, not without condescension: "The Palestinians never missed an opportunity to miss an opportunity." And many believed it.


Western media and leaders had thus swept under the rug the colonial and racist aspect of a project whose open goal was to dispossess the weaker to install the stronger, with messianic or practical justifications, such as washing off the horrors of the Holocaust by offering a state to the Jewish people.


Certainly, not everyone believed it. For example, the (French) singer Renaud sang alone in the 1980s:

"Where is Palestine? Under which star-studded boot, behind which barbed wire, under what field of ruins? (...) How many victims? How many thousands of children in the ruins of refugee camps will become fighters?"

His words, yet so insightful, were inaudible before the clamor of the pro-Israeli narrative constantly revived by Western and anti-Arab biases, or since September 11, 2001, by rampant Islamophobia.


In 2024, eight months after the beginning of the war in Gaza, little remains of this story written by the winners to justify the unjustifiable. Already, the rejection of the two-state solution displayed by the Israeli right since the 1990s contrasted with the myth of the peaceful Zionist constantly threatened by hordes of bloodthirsty Arabs. Worse, the rampant colonization of occupied Palestinian lands has turned the West Bank into a string of bantustans surrounded by settlements. The fact that these illegal settlements are open to Jews worldwide but completely forbidden to non-Jewish natives is at least embarrassing for those who have always depicted Israel as an enlightened democracy. This apartheid regime has thus become a real cancer for Israel, so virulent that it can no longer get rid of it. The images of arrogant young settlers, often born in the West, coming to dispossess the Palestinians of what little they have left, have shocked the entire world.


Today, while Hamas is indeed an obscurantist movement that does not hesitate to commit war crimes and attack civilians, the whole world has also finally discovered that Netanyahu himself had openly strengthened this enemy to prevent the emergence of a Palestinian state. Then, a vengeful Israeli army massacred tens of thousands of civilians under tons of bombs in a genocide covered by all media, Israeli NGOs, and social networks. The IDF, which proclaimed itself the most moral army in the world, packed the displaced into camps and starved their children, openly hoping, as several Israeli ministers have explained, to get rid of the Palestinians in Gaza once and for all. Hospitals were burned, Western volunteers killed, universities dynamited, and schools and mosques destroyed. The regime that claimed to be a democracy has become a pariah just as fierce but way more powerful than Hamas.


When even from within Israel, media and NGOs denounce these war crimes, when Jews worldwide protest against this vengeance shouting "not in my name," when Western leaders are booed at every speech, one understands that the powerful pro-Israeli Western narrative has definitively fallen. Proof of this is seen in the camps at the best American universities, where the elites of tomorrow have adopted the long forgotten Palestinian cause. The International Court of Justice followed suit by issuing arrest warrants against Israeli leaders and those of Hamas, equating them for the horrors they commit.


In conclusion, and beyond this media rebalancing, what to do with this eternal Armageddon of the Middle East? There are never really any other lasting solutions than those based on justice and human rights. The right of Palestinians to live at home without roadblocks, dispossession, and occupation. The right of Israeli Jews to live in security but without being superior to non-Jews. Why should these rights be so deeply irreconcilable?

17.12.23

Une artiste redonne vie à la maison de mes aïeux

 La maison  pittoresque qui vit naître mon grand-père  est cachée dernière notre immeuble familial de la rue Trabaud, à Beyrouth.  Elle a traversé tant d’épreuves, un peu comme ce pays : des éboulements occasionnés par les gratte ciel avoisinants, conçus sans aucun souci d’urbanisme, des obus de la guerre civile qui se sont abattus sans pitié sur ses vieilles tuiles, puis bien sûr, l’explosion fatale du 4 août 2020 qui la rendit inhabitable. Cette petite bicoque du dix-neuvième siècle, modeste vestige d’un  Achrafieh encore bucolique tenait encore debout mais n’était plus que l’ombre d’elle-même, et son jardin suffoquait entre groupes électrogènes et tours de béton. 


Heureusement, notre ville bien-aimée  ne manque jamais de ressources ni d’espoir. Et quand une artiste nous proposa de la restaurer pour la transformer en atelier et y déménager ses activités de Londres à Beyrouth, l’idée nous conquit. Obtenir des permis et réparer une maison centenaire ne fut pas sans embûches dans une ville qui ne fait vraiment aucun cadeau aux amoureux  de maisons anciennes. Mais un charpentier syrien dégourdi, une architecte supportive de la Direction Générale des Antiquités, une entrepreneuse perspicace et la bonne volonté de tous finirent par l’emporter… et voici la vieille maison prête pour une nouvelle vie et à temps pour les fêtes de fin d’année!


Mon arrière grand-père était artisan et y produisait des plats en argent et des icônes. La nouvelle occupante, Syma, est une star de la céramique et elle vous ouvre la maison  dès ce weekend samedi et dimanche, de 15h à 20h, pour le plaisir des yeux (et du shopping de Noël bien sûr). Elle me confiait encore hier à quel point elle était fière de pouvoir rendre à notre quartier natal un peu de son cachet et authenticité.


Syma Ceramics

Rue Trabaud

Achrafieh Beyrouth 







Un grand merci  à

Oussama Kallab 

Jeanine Nahra

Nada Soukarieh

Zeina Choueiri Jalkh

May Choueiri

9.12.23

Gaza



Original en francais (scroll down for English)

Au réveil chaque matin ses images me parviennent 

Elles sont crues, elles sont noires, elles me remplissent de peine

Sa tourmente, son histoire , sa tristesse se font miennes 

Gaza réveille en moi  la cause Palestinienne 


Motaz son journaliste nous guide dans ses ruelles 

Sa caméra foudroie, ses photos sont cruelles 

La nuit dans les décombres en souffrance irréelle 

Gaza plonge dans le noir et les bombes l’écartèlent


Les diplomates trébuchent, les vétos entrent en scène 

Pendant que l’assassin, sans victoire, se déchaîne 

Les otages oubliés, les enfants pleurent et saignent 

Et Gaza ne meurt pas,assiégée mais pérenne 


Le monde entier rejette ce carnage du ciel 

Les foules à l’unisson dénoncent les criminels 

 Juifs, Arabes, Blancs, ou Noirs tous ensemble ils appellent 

Paix pour la Palestine  Gaza et Israël


Mes questions du matin brûlent encore et m’étreignent 

Motaz est il vivant? Combien d’eux  encore tiennent  ?

Les vautours sont repus, leurs escadrons reviennent ? 

Gaza est-elle perdue dans son destin ébène? 


In English 


Gaza


When I wake up at dawn, its images reach me

They are raw, they are dark, and with pain they fill me

Its torment , history, and  sadness become mine

Gaza awakes in me  and pleads for Palestine


Motaz, its journalist, guides me through its alleys

His camera is thunder, his photos injuries 

At night, under rubble, in unreal sufferings

Gaza dives in the dark, and is slain by bombings 


Diplomats run around, vetos enter the scene

While the assassin goes on with his vain killing

The hostages are lost, the children cry and bleed

But Gaza wouldn’t die, eternal while besieged 


The whole world is appalled by this wrath from the sky

Jews, Arabs, white or black altogether they cry

The crowds in unison denounce the criminal

For Peace in Palestine, Gaza, and Israel 


My morning questions burn and hold  me very tight

Has Motaz come home safe? How many have survived?

Are the vultures now  full, or are their squadrons back ?

Is Gaza, forever, lost on its somber track?



3.12.23

l’antichambre de l’horreur





 Quel automne meurtrier.

La colère du peuple israélien, après l’attaque du Hamas et les terribles crimes commis contre les civils a poussé le gouvernement le plus extrémiste qu’Israël ait jamais connu à enclencher une campagne de bombardements massifs et indiscriminés, avec comme résultat, d’autres crimes de guerre et des suspicions inquiétantes d’intentions génocidaires  Comme si massacrer plus de dix Palestiniens pour la mort d’un Israélien était nécessaire pour calmer le courroux du peuple israélien et l’empêcher de se débarrasser de son premier ministre.


Si la réaction vengeresse de M. Netanyahou et de son cabinet  n’étonne plus personne,c’est plutôt le manque de clairvoyance de l’administration Biden qui continue à stupéfier. Donner carte blanche à un gouvernement fasciste après le traumatisme du 7 octobre ressemble à l’ouverture des camps palestiniens de Sabra et Chatila aux meutes miliciennes juste après lassassinat de leur chef il y a quarante ans à Beyrouth. La colère et la peur existentielle deviennent souvent l’antichambre de l’horreur.


Et quand le massacre de Gaza commença, les responsables américains ont fait preuve de l’hypocrisie la plus révoltante en appelant Israël à épargner les victimes civiles tout en lui livrant des tonnes de bombes pour les larguer sur des camps de réfugiés surpeuplés. Après la faillite morale de la guerre d’Iraq, justifiée par des armes chimiques inexistantes, le soutien inconditionnel pour détruire Gaza est une nouvelle tâche noire sur l’image déjà ternie des gouvernements occidentaux, plus que jamais vilipendés pour leur injustice et leur impérialisme.


En plus du drame humain que nous vivons tous ensemble,les dégâts sont considérables pour l’ordre international, la protection des droits de l’homme et les valeurs démocratiques dont l’Occident se gargarise. Sans oublier le grand cadeau que M. Biden a offert à tous les islamistes qui font de l’injustice américaine et de la violence israélienne leur meilleur fond de commerce.


Si M. Biden avait une réelle préoccupation pour la sécurité à long terme d’Israel, il aurait dû pourtant savoir que la violence comme seule réponse n’a jamais fonctionné dans l’histoire même de cette région. Chaque guerre, chaque invasion, chaque fait accompli n’ont engendré que plus de misère et d’extrémisme. Et en soutenant l’enfant terrible qu’est devenu M. Netanyahu, il n’a fait que ternir encore davantage l’image d’Israël. Déjà épinglé pour son occupation, sa colonisation et l’apartheid instauré dans les territoires occupés , le voilà peut-être relégué dans les annales des États génocidaires. Le malheur des victimes israéliennes du 7 octobre et le drame des otages ont été éclipsés par le déluge de feu et la destruction systématique d’une ville et de son people, avec ses femmes et ses enfants exterminés par des bombardements sans relâche. C’est un massacre historique d’une ampleur inouïe, observé avec consternation  par les médias internationaux -même israéliens -, toutes les instances internationales et 

 ONG en Israël ou ailleurs. 


Dans ce contexte terrifiant, appeler à un arrêt immédiat des bombardements ne revient pas à soutenir le Hamas et son nihilisme détestable. Demander l’arrêt du massacre en criant “Cease-fire now” n’a rien rien à voir avec l’antisémitisme. Le peuple Juif ne se réduit certainement pas à un gouvernement de  corrompus, de racistes ou d’anciens terroristes. De même, denander la fin de l’occupation et exiger la reconnaissance des droits Palestiniens en disant “Free Palestine” n’appellent pas à la destruction d’Israel.  Si difficile soit-il de l’imaginer, Israël peut exister en paix avec une Palestine libre à ses côtés. C’est d’ailleurs la seule solution possible. 


Dans cet Armageddon humanitaire, militaire et diplomatique, dans ma tristesse quotidienne et dans mon deuil pour ma région meurtrie, je ne peux que me raccrocher à ces quelques images qui -je l’espère- nous unissent encore malgré tout. La vidéo d’un otage israélien qui retrouve ses parents éplorés me console tout autant que celle du gamin palestinien encore vivant qui  célèbre avec un grand

sourire l’arrêt des bombardements. Malgré l’horreur, un enfant reste un enfant, les armes les plus redoutables  ne peuvent détruire l’espoir d’un peuple, les guerres ne sont jamais éternelles et la lumière triomphe toujours de l’obscurité.