3.12.23

l’antichambre de l’horreur





 Quel automne meurtrier.

La colère du peuple israélien, après l’attaque du Hamas et les terribles crimes commis contre les civils a poussé le gouvernement le plus extrémiste qu’Israël ait jamais connu à enclencher une campagne de bombardements massifs et indiscriminés, avec comme résultat, d’autres crimes de guerre et des suspicions inquiétantes d’intentions génocidaires  Comme si massacrer plus de dix Palestiniens pour la mort d’un Israélien était nécessaire pour calmer le courroux du peuple israélien et l’empêcher de se débarrasser de son premier ministre.


Si la réaction vengeresse de M. Netanyahou et de son cabinet  n’étonne plus personne,c’est plutôt le manque de clairvoyance de l’administration Biden qui continue à stupéfier. Donner carte blanche à un gouvernement fasciste après le traumatisme du 7 octobre ressemble à l’ouverture des camps palestiniens de Sabra et Chatila aux meutes miliciennes juste après lassassinat de leur chef il y a quarante ans à Beyrouth. La colère et la peur existentielle deviennent souvent l’antichambre de l’horreur.


Et quand le massacre de Gaza commença, les responsables américains ont fait preuve de l’hypocrisie la plus révoltante en appelant Israël à épargner les victimes civiles tout en lui livrant des tonnes de bombes pour les larguer sur des camps de réfugiés surpeuplés. Après la faillite morale de la guerre d’Iraq, justifiée par des armes chimiques inexistantes, le soutien inconditionnel pour détruire Gaza est une nouvelle tâche noire sur l’image déjà ternie des gouvernements occidentaux, plus que jamais vilipendés pour leur injustice et leur impérialisme.


En plus du drame humain que nous vivons tous ensemble,les dégâts sont considérables pour l’ordre international, la protection des droits de l’homme et les valeurs démocratiques dont l’Occident se gargarise. Sans oublier le grand cadeau que M. Biden a offert à tous les islamistes qui font de l’injustice américaine et de la violence israélienne leur meilleur fond de commerce.


Si M. Biden avait une réelle préoccupation pour la sécurité à long terme d’Israel, il aurait dû pourtant savoir que la violence comme seule réponse n’a jamais fonctionné dans l’histoire même de cette région. Chaque guerre, chaque invasion, chaque fait accompli n’ont engendré que plus de misère et d’extrémisme. Et en soutenant l’enfant terrible qu’est devenu M. Netanyahu, il n’a fait que ternir encore davantage l’image d’Israël. Déjà épinglé pour son occupation, sa colonisation et l’apartheid instauré dans les territoires occupés , le voilà peut-être relégué dans les annales des États génocidaires. Le malheur des victimes israéliennes du 7 octobre et le drame des otages ont été éclipsés par le déluge de feu et la destruction systématique d’une ville et de son people, avec ses femmes et ses enfants exterminés par des bombardements sans relâche. C’est un massacre historique d’une ampleur inouïe, observé avec consternation  par les médias internationaux -même israéliens -, toutes les instances internationales et 

 ONG en Israël ou ailleurs. 


Dans ce contexte terrifiant, appeler à un arrêt immédiat des bombardements ne revient pas à soutenir le Hamas et son nihilisme détestable. Demander l’arrêt du massacre en criant “Cease-fire now” n’a rien rien à voir avec l’antisémitisme. Le peuple Juif ne se réduit certainement pas à un gouvernement de  corrompus, de racistes ou d’anciens terroristes. De même, denander la fin de l’occupation et exiger la reconnaissance des droits Palestiniens en disant “Free Palestine” n’appellent pas à la destruction d’Israel.  Si difficile soit-il de l’imaginer, Israël peut exister en paix avec une Palestine libre à ses côtés. C’est d’ailleurs la seule solution possible. 


Dans cet Armageddon humanitaire, militaire et diplomatique, dans ma tristesse quotidienne et dans mon deuil pour ma région meurtrie, je ne peux que me raccrocher à ces quelques images qui -je l’espère- nous unissent encore malgré tout. La vidéo d’un otage israélien qui retrouve ses parents éplorés me console tout autant que celle du gamin palestinien encore vivant qui  célèbre avec un grand

sourire l’arrêt des bombardements. Malgré l’horreur, un enfant reste un enfant, les armes les plus redoutables  ne peuvent détruire l’espoir d’un peuple, les guerres ne sont jamais éternelles et la lumière triomphe toujours de l’obscurité.

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