28.8.11

Tracey Emin: Love is what you want

Tracey Emin represente un art contemporain provocant, très autobiographique, souvent cru, parfois cruel mais qui incarne en quelques salles d'exposition, tous les malheurs, toutes les émotions et déceptions de la femme britannique mal-aimée, issue des classes ouvrières.

J'en retiens une adolescence volée faite d'abus, de viol, de junk food et de junk sex dans un médiocre port du Kent dont les plages grises furent le théátre du début d'un long naufrage sentimental. On s'étonne de l'intensité de son besoin d'amour, brut et volontairement vulgaire, fait pour choquer et déranger, un peu comme un appel au secours. On frissonne enfin de ses récits poignants de grossesses interrompues dans la plus grande douleur physique et psychologique.

On voyage entre des dessins, des tapisseries, des souvenirs, des sculptures et de films qui convergent tous pour crier que la vie est dure en Angleterre pour des jeunes femmes comme Tracey Emin. Il y a aussi quelque chose de puérile dans ces images et ces films où elle danse, dans ces textiles beaux et colorés qui pouraient presque parer une chambre d'enfant si ce n'était les textes scabreux qui y sont écrits. Une bouche déformée, des dents de misère, autant d'emblèmes pour une femme qui a sûrement grandi trop vite et dont l'enfance continue à s'exprimer en filigrane, derrière une montagne de désillusions.

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