Oui, moi, l’émigré de longue date, devenu français et citoyen du monde depuis plus de trente ans, je me surprends encore à espérer que mon petit pays du cèdre se ressaisisse enfin. Incorrigiblement nostalgique de ma ville natale, je n’ai jamais pu m’empêcher d’imaginer qu’elle puisse arrêter son inexorable déclin amorcé en 1975. Mais à peine en légère rémission qu’elle replongeait encore plus bas dans sa faillite civique et morale, à mon plus grand désarroi et jusqu’à cette année apocalyptique. À l’image de ces porte-fenêtres de mon appartement d’Achrafieh, ma ville est désormais oblitérée mais toujours debout.
Alors, serait-ce différent cette fois? Ou le Liban s’assoupira-t-il à nouveau dans sa décadence ? Des élections anticipées semblent être à l’ordre du jour. Même du fond de mon exil j’ose vous le dire: Arrangeons nous tous pour voter. Ne cédons surtout pas au fatalisme, ce mal qui nous terrasse depuis des générations. Battons nous jusqu’au bout pour cette petite civilisation dont il ne reste vraiment plus que des lambeaux. Nous ne nous pardonnerons jamais de ne pas avoir essayé.
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