30.3.10

Hurt Locker

Il a été tant plébiscité, il a été couvert de tant de prix, de six Oscars et de tant de Baftas que Hurt Locker me laisse un peu sur ma faim.

Kathryn Bigelow traite un thème fort et d'actualité, ces soldats qui se retrouvent tels des extra terrestres dans un Iraq pétri de violence. Leur mission, déminer l’indéminable. Au risque d’y perdre la vie à chaque sortie.

Il y a dans ce film une curieuse et inattendue similitude avec son rival déconfit Avatar. Dans les deux films, les civilisations se heurtent de plein fouet et sans aucun pare-choc. Les Américains sont comme sur une planète hostile et ils peuvent à peine respirer. A la différence près qu’Avatar décrit longuement la vie extra terrestre et l’idéalise là ou Hurt Locker ne s’intéresse presque pas à des locaux vaguement incarnés par un petit vendeur a la sauvette et un marchand antipathique. Le reste n’est que clichés sommaires de femmes voilées hurlant de chagrin en continu.

L’intensité dramatique tarde à s’installer dans Hurt Locker. Mais la bonne surprise vient avec le sergent James le personnage attachant et romanesque  qui éblouit par son jusque boutsisme, son humour, son courage démesuré et son brin de folie. On reconnaît un peu l’amour de Bigelow pour les hommes qui vont jusqu’au bout de leurs rêves et au prix de leur vie. Celui qui est prêt a mourir pour sauver un Irakien d’une ceinture de bombes rappelle un peu celui qui dans Point Break donnait sa vie aux vagues et aux démons du surf.

Alors pourquoi cette sensation d’inaccompli ?  Parce que les dialogues sont trop courts, trop schématiques. Parce qu’aucun des Bagdadis rencontrés ne me convainc. A croire que la guerre d’Iraq est un tel traumatisme pour notre civilisation, que le besoin réel d’en parler et de la méditer est si fort que quelques bonnes scènes de bombes et de désert ne pourront jamais nous rassasier.

1 commentaire:

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