29.12.09

Mon Londres-Paris: Etape 2 - Les falaises de Douvres

Les falaises crayeuses de Douvres sont moins impressionnantes que leur reputation pouvait le presager. Leur hauteur est un peu decevante pour une "forteresse Angleterre". Et dire que Hitler s'y est casse les dents! - du moins, dans notre imaginaire collectif. Leur blancheur indiscutable a donne a l'Angleterre le surnom d'Albion mais Douvres n'a evidemment rien de bien perfide, mis a part la desorganisation de P&O Ferries pris d'assaut par des centaines de voyageurs arrives de Londres depoussierant un mode de voyage desormais presque exclusivement reserve aux voitures.

On est quand meme la dans un lieu historique; la memoire de millions de passagers quittant l'ile y flotte encore et l'Angleterre est plus English que jamais, bobbys, black cabs et compagnie alors qu'elle fricote presque avec le continent.

27.12.09

Mon Londres-Paris: Etape 1 - Le Kent sous la neige



Les Noels blancs ont ca de miraculeux qu'ils recouvrent nos vies de cette belle et immaculee couche de lumiere. La neige donne aux gares les plus austeres des airs gais de station de sport d'hiver. Le blanc rend tout beau et egal et dissimule les verrues de notre quotidien. Il uniformise les villes et les reduit au silence. Il en cache la pollution le temps que la neige fonde. C'est comme un pansement, un traitement symptomatique, une morphine blanche pour le monde, il ne guerit rien mais il rend la vie plus belle, plus suppportable.


Sauf quand la neige ne parvient pas a resister, tombee sur une plaque de metal trop sale, trop chaude ou sur un objet trop eleve, trop aigu. L'ambiance de fete est alors compromise. La neige n'a pas tellement recouvert la condamnation a onze ans de prison de Liu Xiaobo, un dissident chinois, juste pour avoir appele au pluripartisme, ni le brillant nigerian devenu demon a Detroit, ni bien sur l'echec du sommet de Copenhague.

Mon Londres-Paris: Charing Cross



Faute d'Eurostar ou de place d'avion, un eternel voyageur comme moi ne pouvait accepter d'etre bloque a Londres contre son gre pour plus de 24 heures.
Resultat: je prends un autre train dimanche 20 decembre. Il part de Charing Cross pour Douvres, il est lent et melancolique mais il permet au moins de partir, d'etre en route, de quitter la case depart. Il me fait rencontrer des gens et me permet de m'ennuyer...

Une pensee par etape.

16.12.09

Et si on laissait l'Islam un peu tranquille?

Rarement l'Islam n'a été autant d'actualité. Se bousculent au portillon médiatique, la guerre en Iraq ou en Afghanistan, la loi sur la burqa, les minarets en Suisse et surtout l'invité encombrant de dernière minute, le débat sur l'identité nationale qui - comme son nom ne l'indique pas - a été purement centré sur la question de l'Islam en France.

En tant qu'Oriental, en tant que ressortissant d'un Liban largement musulman, en tant que cousin de musulmans, en tant qu'ami de musulmans, en tant que Français, en tant qu'immigré de première génération, en tant que Chrétien, j'ai envie de demander un moratoire, une halte:
Pourrait-on cesser de s'arquebouter sur ce mono-sujet qu'est l'Islam? Que l'Islam - à l'instar de tant de religions avant lui - traverse une période complexe, tiraillé entre tradition et modernité, entre fanatiques et réformistes, nul ne le nie. Mais il faut avouer que l'engouement actuel des politiciens et des médias pour la question de l'Islam est malsain. Il a un agenda politique et éléctoral indigne. Et il ne fait pas l'intérêt de la majorité des musulmans qui souhaitent vivre leur religion en paix et dans le respect des autres. Il est l'huile jetée sur le brasier des extrémistes, friands de victimisation et d'Occident islamophobe.

A force de parler d'Islam à outrance et comme un problème, on l'empêche peut-être de trouver tout seul, sereinement, les bonnes solutions.

12.12.09

Les failles de Dubaï


J'ai beaucoup de mal à être désolé des déboires de Dubaï et de ses opulentes sociétés immobilières.

Alors que le monde entier parlait de réchauffement et d'écologie, l'émirat construsait des tours vides et laides et des iles pharaoniques dans la mer. Alors que des pays ayant tout pour réussir, - main d'œuvre, valeurs, liberté et démocratie -, peinaient à s'épanouir faute d'infrastructures, Dubaï construisait un pléthore de routes, de ponts et de terre-plein sans se soucier de qui viendrait les utiliser. Alors que l'heure était enfin au commerce équitable et au respect des travailleurs étrangers, Dubaï réduisait en quasi-esclavage des milliers d'immigrés pakistanais ou autres attirés par l'Eldorado des sables. Alors que le tourisme international changeait et que l'on prônait le retour au charme et à la nature, Dubaï accueillait en ses tours bétonneuses les hordes de touristes opportunistes à l'affut d'un luxe aussi mauvais gout que bas de gamme. Cette ascension insensée de Dubaï faisait pourtant plus d'admirateurs que de critiques.

On pardonne souvent beaucoup de frasques aux princes mégalomanes qui arrosent la populace de deniers. C'est le jour où ses caisses se tarissent que l'on voit en un instant tous les défauts sordides d'un monarque peu éclairé.

6.12.09

Traditions... et mode masculine


Encore les traditions... Cette fois l'Ecosse. Quarante minute pour enfiler un kilt sans rien oublier ou presque. Ce n'est pas une simple jupe, c'est un véritable rideau. Les chaussettes sont grosses et ornées de flashers decoratifs et d'un couteau pour se défendre (un faux evidemment, les vrais sont interdits a Glasgow). Le "sborron", une bourse de Celte endurci sert a cacher le whisky mais par son poids, il tient en place ce vêtement un peu inquiétant pour les habitués du pantalon.

Ce que j'ai aimé, ce sont ces sourires et signes de connivence fraternelle que les Ecossais s'échangent à la vue de leur costume national. Un simple smoking parait tout d'un coup bien terne... "You look great" vous font-ils fraternellement. De quoi vous donner envie d'être Ecossais!

Quand est-ce que les designers d'autres pays s'empareront de leurs traditions oubliées? Pourquoi ne pas imaginer un retour du Tarbouche dans les soirées et les mariages Beyrouthins? Les marques Italiennes ne gagneraient-elle pas a réinstituer la Renaissance pour égayer les tenues milanaises un peu coincées? Puis les bérets basques feront-ils un jour leur come back dans GQ poussées par un Stefano Pilati ou un Jean-Paul Gautier en mal de tradition?