25.6.16

Not Brexcited

As a former UK resident, friend of British people and fan of British culture, it is of course a dull time for me.

I have to say that I always thought David Cameron was taking a huge risk putting Britain through such a volatile exercise and just for his political career's sake. Part of me knew the British people never fully embraced this European utopia and have always been half-in and half-out. Asking them the question so directly was a real gamble

After all, Britain is the motherland of pragmatism and there has always been something fundamentally non-pragmatic about  the European Union: The European dream and the British cynism have struggled to coexist. And with the difficulties of the single currency, the economic and demographic tensions and Brussels' utter failure to pursue any decent defence or foreign policy agenda, the British Eurosceptic tenors were often proven right in the latest decade. All this made me even more bearish about the outcome of this referendum.  

So if all this was not really a surprise, why was I disappointed today? Maybe because I once fell in love with this brilliant civilization, this precious art of living (even started gardening!) and really enjoyed feeling almost at home there as a European citizen. I never realized that this was fragile and could change one day. When voting for the municipal elections in London, I couldn't imagine that this nice and inclusive European practice would ever die. Also, a French friend rightly told me this afternoon: "the English are a bit like some cousins. They are annoying but you still like them. You criticize them, they make fun of you but at the end of the day, they're still family." And I said to myself: "We went through so much together, so the day they decide to go and leave us, we feel lost and sad."

And my most melancholic thought today went to all British soldiers who died on French soil in the battle of the Somme in 1916 or in Normandy in 1944. Their sacrifices granted us a free and peaceful Europe. No Brexit should ever alter this beautiful legacy. 

Not Brexcited

As a former UK resident, friend of British people and fan of British culture, it is of course a dull time for me.

I have to say that I always thought David Cameron was taking a huge risk putting Britain through such a volatile exercise and just for his political career's sake. Part of me knew the British people never fully embraced this European utopia and have always been half-in and half-out. Asking them the question so directly was a real gamble

After all, Britain is the motherland of pragmatism and there has always been something fundamentally non-pragmatic about  the European Union: The European dream and the British cynism have struggled to coexist. And with the difficulties of the single currency, the economic and demographic tensions and Brussels' utter failure to pursue any decent defence or foreign policy agenda, the British Eurosceptic tenors were often proven right in the latest decade. All this made me even more bearish about the outcome of this referendum.  

So if all this was not really a surprise, why was I disappointed today? Maybe because I once fell in love with this brilliant civilization, this precious art of living (even started gardening!) and really enjoyed feeling almost at home there as a European citizen. I never realized that this was fragile and could change one day. When voting for the municipal elections in London, I couldn't imagine that this nice and inclusive European practice would ever die. Also, a French friend rightly told me this afternoon: "the English are a bit like some cousins. They are annoying,m but you still like them. You criticize them, they make fun of you but at the end if the day, they're still family." And I said to myself: "We went through so much together, so the day they decide to go and leave us, we feel lost and sad."

And my most melancholic thought today went to all British soldiers who died on French soil in the battle of the Somme in 1916 or in Normandy in 1944. Their sacrifices granted us a free and peaceful Europe. No Brexit should ever alter this beautiful legacy. 

9.5.16

Beirut Blues

Ah Beyrouth tu es vraiment incorrigible...
Tu avais une chance de te refaire et tu ne l'as pas saisie... Tu as tourné le dos à l'espoir intense de voir des gens intelligents et philanthropes oser s'aventurer dans ton paysage politique débilitant.

Telle une fille de mauvaise vie qui se plaint de son quotidien, rêve d'échapper à ses proxénètes tout en sombrant chaque jour un peu plus dans sa déchéance, tu as préféré succomber à tes démons habituels: le clientélisme, l'argent, la fascination ou la peur des caïds. Ton pire ennemi, c'est ton cynisme teinté de paresse, cet air blasé de ceux qui n'y croient jamais; tels des drogués sans volonté, ils sortent à peine d'une cure de désintoxication pour se rendre aussitôt chez leur dealer.

Ce matin j'ai d'abord envie de dire un grand merci à ces gens courageux qui ont osé un moment te réveiller. Pour une fois, je me suis reconnu en leurs mots, j'ai rêvé que les choses puissent changer, j'ai prié pour qu'ils triomphent et te sauvent. Et j'espère qu'ils continueront leur combat. J'aime cette cinéaste brillante qui -je m'en souviens- fut une des rares après la guerre à travailler sur notre devoir de mémoire. Quelle victoire eût-ce été de la voir gérer notre ville! Les hommes ont échoué, la rédemption viendra telle des Libanaises? J'aime aussi cet Ibrahim et je ne sais même pas quelle est sa religion ou sa communauté, et ça aussi c'est un miracle au Liban. Parfois je rêve que nous ayons tous été appelés de ces prénoms laïcs, Karim, Fady ou Ibrahim et qu'on ne puisse pas savoir nos religions. Et puis mon Marwan qui est la bonté, l'humour, l'ouverture d'esprit et la philanthropie réunies. Et les autres que je ne connais pas mais que j'ai tant voulus voir gagner. Merci d'avoir tenté l'impossible. Goliath a tremblé un moment en vous voyant surgir. 

Et puis pour ma part, natif de Beyrouth, enregistré à Beyrouth, moi qui aurais sans doute pu voter si j'étais là, je vous demande pardon de ne pas avoir pris un vol de New York et déposé un bulletin... et je ressens ce matin, un peu plus que d'habitude, le goût amer de mon lointain exil. 

20.12.15

Joyeux Anniversaire Karim Benzema...

Joyeux anniversaire Karim.

 Tout d'abord je voulais te dire que j'étais triste pour toi.

Tu avais tous les éléments qui auraient pu faire de toi un rôle modèle. Dans une France gangrenée par le chômage des jeunes et les banlieues difficiles, tu es un contre exemple de réussite tout d'abord économique. Pour des centaines de milliers de jeunes, tu étais un symbole d'espoir et de succès. Tu es beau, tu es fort, tu es le meilleur buteur. Mon fils de 9 ans est fier de porter ton maillot.

En plus, par ton origine arabe, ta culture musulmane tu avais la parfaite opportunité de faire taire les apôtres de la peur, du rejet, du racisme. Quel Français ne s'est pas réjoui de chacun de tes buts et quel beur ne s'est pas senti à la fois fier de ses origines tout en aimant la couleur de ton maillot? Tu es aussi né au cœur de cette blessure Franco-Algérienne que les deux nations peinent encore à refermer et tu aurais pu contribuer à ta manière à panser la plaie.

Pauvre Karim, me dis-je parfois, c'est vrai que la responsabilité qui pèse sur tes épaules est bien plus lourde et grave que ce ton jeune âge, ta maturité ou les conseils que tu as reçus ou voulu écouter n'ont de substance. Au moment où la France a besoin de toi, au moment où ta famille, tes amis, tes fans ont envie d'espoir, tu les abandonnes tous. Tu continues à afficher ta froideur de faux cool. Tu perds ton temps et ton talent dans des combines pathétiques. Peu importe le jugement de ton affaire minable, au lieu d'être un rôle modèle, tu te présentes en magouilleur, en ami déloyal et tu prêtes le flanc aux pires de tes ennemis. Et moi, je suis embarrassé de ne pas savoir que dire à mon fils quand il va me demander pourquoi tu ne joues plus en équipe de France. 

Ressaisis toi Karim. Admets tes erreurs et aie le courage de changer. Ne cède pas à la victimisation. Un homme comme toi à le pouvoir de changer. Ton pays c'est la France n'en déplaise à tous tes détracteurs. Les communautés d'origine Arabe méritent mieux de toi. Tout le monde est prêt à te pardonner si seulement tu étais prêt à te donner une chance d'être à la hauteur. 

La France et le monde entier ont plus que jamais besoin d'hommes providentiels. Les valeurs d'inclusion, de fraternité, d'acceptation et de pardon sont tous les jours piétinées par les apôtres de la division, du renfermement sur soi, de la vengeance et du mépris. Toi qui, que tu le veuilles ou pas, aurais pu jouer un rôle positif, accepteras-tu de relever ce défi?

7.11.15

Trou noir

Depuis le succès du film "the theory of everything" remettant en scène la superbe  histoire de Stephen Hawking, ce génie de l'astrophysique révolutionnant le monde avec son big bang, jusqu'aux lectures de mon fils passionné par l'astronomie et ses mystères et après mon passage au musée d'histoire naturelle de New York, à côté duquel nous venons de déménager, où la naissance du monde et l'espace sont méticuleusement décortiqués et vulgarisés, je me suis intéressé, de manière purement fortuite, tardive et inattendue à cet étrange phénomène des trous noirs.

Pour résumer, une étoile, jadis au sommet de sa gloire et lumière, s'éteint et s'effondre sur elle même créant une gravité extrême qui attire et annihile tout, réduisant tout ce qui l'entoure à un point où la matière se concentre. Tout autour de ce point , la zone appelée de "non-retour" est un vide absolu ou toute chose est immédiatement aspirée, absorbée et détruite. Même la lumière est déviée et l'espace temps est déformé dans ce néant appelé trou noir.

La beauté de l'astrophysique est qu'elle me semble imiter ou magnifier la vie terrestre , la nature et notre quotidien dans un mystérieux, voire mystique Alpha et Oméga: La naissance et l'extinction, la matière et l'antimatière, le bien et le mal, l'ouverture à l'autre et le repli sur soi, l'attirance et la répulsion, la vie et la mort.

Et l'actualité de cette année n'échappe pas à cette dualité. La Syrie s'est effondrée dans  un trou noir et se consume dans un conflit sans fin, attirant sans retour des guerriers sataniques, des puissances occidentales aveugles qui y envoient des drones destructeurs telles de stupides sondes spatiales et puis ce monstrueux maelström d'argent et d'armes provenant de dictateurs corrompus et de princes du pétrole dont la faillite morale ne trompe plus personne. 

Le seul espoir est que selon Stephen Hawking lui-même, les trois noirs ne sont pas éternels. La matière s'échappe graduellement de cette gravité et se disperse à nouveau dans l'univers dans une radiation mystérieuse. Espérons que dans le cas Syrien, cette renaissance d'où qu'elle vienne prenne un peu moins longtemps que les millions d'années de rigueur dans l'espace.