La thaoura libanaise, notre contestation laïque, inclusive, progressive… Beaucoup pensent que c’est déjà fini et certains préfèrent se réfugier dans le désespoir ou ce fatalisme si courant dans nos contrées…
Mais je veux vous dire aujourd’hui que la thaoura est toujours bien vivante.
D’abord, la thaoura va bien au-delà des individus, des partis, d’une élection, ou d’une ou de deux défections. C’est une idée forte qui transcende ses représentants actuels, elle dépasse même nos frontières et concerne le Levant tout entier. C’est un appel pressant à un renouveau qui dépasse le communautarisme religieux et qui ramène enfin le progrès à nos terres éprouvées. C’est une renaissance basée sur des principes qui ne disparaîtront jamais : les droits de l’homme et de la femme, la liberté religieuse, la libération sexuelle, l’intégrité, le retour à une économie productive, à l’éducation et au respect de l’environnement…
Ce n’est pas un mouvement antireligion. C’est au contraire un mouvement qui remplace enfin la communauté sectaire recroquevillée sur elle-même par une vraie spiritualité et une morale. Un mariage civil n’empêche ni l’amour ni la fidélité. Des lois communes à tous les citoyens n’empêchent aucune pratique religieuse. Au contraire, la religion, dissuadée d’envahir les territoires civique et économique, devra justement se reconcentrer sur son vrai cœur de métier : nous apprendre à aimer Dieu et son prochain, promouvoir la charité et la tolérance, autant de thèmes totalement délaissés par nos chefs religieux au Liban. Leurs sermons du dimanche et leurs prêches du vendredi, pétris de politique et de communautarisme, en témoignent tristement.
Alors, oui, les treize députés qui ne sont peut-être plus treize ne sont que les messagers d’une cause bien plus grande et durable qu’eux. Tout comme la balle logée dans la poitrine de l’héroïque Firas Hamdane qui, au lieu de le tuer, en a fait un symbole de ce renouveau inéluctable. Tout comme Ibrahim Mneimné ou Paula Yacoubian représentent avec courage une capitale réconciliée avec elle-même. Alors, soutenons tous nos représentants du changement. Ils le méritent. Pardonnons-leur quelques hésitations ou menues erreurs.
N’oublions pas que ce sont les seuls députés qui n’ont ni un agenda ni un financement venant de l’étranger ! Ils se battent seuls contre une mafia sectaire financée par des puissances. Soyons patients ! Acceptons que cela n’est que le début d’une longue histoire. Mais soyons conscients qu’ils sont sans doute notre seul espoir.
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