Beaucoup de mes amis me disent qu'ils ne voteront pas dimanche prochain ou qu'ils choisiront un bulletin blanc.
D'autres me disent qu'ils voteront pour Madame Le Pen dans l'espoir qu'elle dirige un gouvernement de cohabitation à droite et pour faire barrage à la gauche...
D'autres encore mettre en priorité leur rejet de Monsieur Macron et de son centrisme libéral ou de sa filiation avec Hollande.
À tous ceux-la qui auront peut être la responsabilité d'avoir porté Madame Le Pen au pouvoir j'ai envie de poser une question:
Est-ce que la France va si mal pour la précipiter - comme si elle n'avait plus rien à perdre - dans les mains d'un parti populiste qui prêche l'exclusion et la détestation de l'autre depuis des décennies? Certes, le chômage est au plus haut, l'islamisme radical a gangrené un partie de notre jeunesse et les politiques de droite ou de gauche n'ont pas réussi à relancer l'économie , réformer le pays ou améliorer la sécurité. Mais doit-on pour autant se jeter dans les flots obscurs d'un mouvement dont les négationnistes, racistes et révisionnistes de tous bords ne cessent de remonter à la surface? Doit on maintenant rajouter à notre bilan toutes les dettes accumulées par le FN depuis des générations auprès de tous les fascistes de France et de l'étranger et dont Mme Le Pen devra s'acquitter une fois à l'Elysée?
La France va-t-elle si mal, est-il si terrible de vivre en France pour qu'on prenne le risque de jeter à la poubelle l'euro, la tolérance, la stabilité des banques, le vivre-ensemble et porter à l'Elysée une femme héritière de l'obscurantisme et du repli sur soi? En 1940, la France etait à genoux, vaincue, humiliée et exsangue et ce malheur l'a jetée dans les bras de Vichy. En 2017, la France va-t-elle si mal pour revenir à ses vieux demons? Je ne le crois pas.
En face, c'est M. Macron avec certes bien d'inconnues, ses airs de Rastignac et son centrisme rêveur aux antipodes des discours blasés et populistes. Mais en vérité, un homme de 39 ans, intelligent et positif, une possibilité pour la France de se renouveler dans la cohésion et l'inclusion plutôt que de recroqueviller sur elle-même avec une femme-Robespierre populiste et trompeuse, le produit peu glorieux du système même qu'elle prétend abhorrer.