16.7.16

Nice: de l'urgence de rétablir l'Etat de droit

Quelque chose est mort à Nice, c'est notre insouciance nationale, me disait bien justement un de mes collègues français à New York. 

Au delà de la colère et ses égarements qui inondent internet, je veux plutôt parler du sentiment légitime  que nos dirigeants (et leurs opposants d'ailleurs) n'ont pas encore pris la mesure de la menace terroriste. Ils continuent à dépenser trop d'énergie dans leurs guéguerres électorales, leur loi du travail vidée de son sens et leurs ambitions personnelles alors que la patrie est en danger, les vies innocentes sont fauchées et que l'ennemi s'épanche de ville en ville.

Certes le terrorisme et l'islamisme radical sont souvent le fait de personnes nées en France et radicalisées et il n'y a pas de solution magique ou rapide. Mais  il se trouve cette fois que notre assassin au camion est un ressortissant étranger, violent, condamné à de la prison avec sursis mais toujours titulaire de sa carte de résident et toujours en liberté à Nice. N'est-il pas temps, sans émotion, sans aucune polémique et aucune xénophobie de demander à tout ressortissant étranger condamné pénalement de quitter immédiatement le territoire national ? C'est ce que feraient, il me semble, un immense nombre de pays comme les États Unis, le Royaume Uni sans aucune suspicion de racisme ou de xénophobie. 

J'ai été moi même titulaire de cette même carte de résident en France avant d'être naturalisé, je suis actuellement titulaire d'un visa de résident aux Etats Unis et je sais que la moindre condamnation ici aurait pour conséquence finale une expulsion. 

Sous prétexte de tolérance, on accepte le laxisme, sous prétexte de combattre l'extrême droite on la laisse proliférer et accaparer le bon sens. La France est menacée, touchée en plein cœur mais on répond mollement, on s'excuse et se justifie sans cesse d'instaurer l'état d'urgence, les médias nous parlent sans cesse du pauvre imam modéré injustement assigné à résidence alors que la France entière est en sursis. On laisse des syndicalistes et anarchistes prendre nos villes en otage et jeter des pavés sur des policiers et on s'excuse presque de leur envoyer les CRS. Sous je ne sais quel prétexte, on refuse de contrôler systématiquement les frontières. 

On en oublie que la liberté et la justice meurent d'abord et surtout quand la loi est bafouée, quand des zones de non-droit sont acceptées, que la police ne peut se rendre dans certaines banlieues, quand les crimes sont tolérés, quand les forces de l'ordre sont insultées impunément. La liberté souffre bien sûr mais elle ne meurt pas quand des suspects innocents sont arrêtés, assignés à résidence en attendant qu'il soient disculpés, la liberté tremble mais ne meurt pas quand de criminels sont jetés en prison sans sursis ou quand des étrangers délinquants sont reconduits à la frontière ni quand des militaires patrouillent pour protéger le civil innocent. 

Avant de critiquer la montée de l'extrême droite, il est urgent pour la classe politique modérée de changer de discours et d'instaurer sans complexes un état de droit plus fort en France. Certes, depuis le traumatisme de Vichy, il n'est pas bien vu de demander plus de policiers, plus de contrôle, plus d'expulsions et plus de prisons mais il est grand temps de se remettre en cause ... Un état de droit n'est pas une dictature ni un tabou. Une police efficace, respectée et présente n'est pas forcément une Milice raciste. Une cité HLM où l'armée patrouille pour éviter les crimes et protéger les citoyens n'en est  pas pour autant un ghetto. On ne pourra pas gagner la guerre de l'éducation si les enseignants ont peur des étudiants, on ne pourra pas créer des emplois dans des zones ou la police ne peut se rendre. On ne pourra pas protéger les gens du racisme et de l'islamophobie si on laisse l'extrême droite populiste être la seule à réclamer la fermeté.

Il en va de notre liberté et de notre fraternité. Le racisme, la haine et l'intolérance ne grandissent jamais mieux que sur des terrains de peur et de laxisme, d'absence de l'Etat et d'impunité.

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