16.9.11

D'Utopia à Utoya

Dix ans après, le 11 Septembre est un peu comme une blessure dont on soulève enfin le pansement pour voir si elle est guérie.

Il y a un peu d’appréhension quand le monde s’arrête ainsi, se retourne et contemple d’atroces souvenirs et les dix années qui l’en séparent. Ces images terribles, même vues et revues, ne laissent jamais indifférent. Au contraire elles font un peu plus mal et peur à chaque fois. Dix ans après, elles n’ont rien perdu de leur message, de l’étendue inimaginable de la haine et du mal dont les hommes sont capables. A dix ans d’écart, en 2001, Manhattan et en 2011 Utoya sont désormais des iles-symbole, portant la marque du meurtre glacial, méthodique et sans regret, des iles antinomiques d’une Utopia désormais enterrée dans les tréfonds de l’histoire tout comme d’autres rêves humanistes et communistes.

Le résultat est un XXIème siècle qui ne reve plus. Un monde qui nous angoisse par son libéralisme à outrance, sa récession cuisante, la décadence de l’Europe et l’émergence brutale de nouveaux marchés bien plus épris de richesses que de droits de l’homme. Avec quand même quelques soupçons d’espoir, des Etats-Unis moins belliqueux, comme apaisés après une décennie de guerres, un printemps arabe aussi surprenant que bénéfique, des dictateurs qui tombent un à un avec leur corruption fumante (sans parler de Chirac et ses dollars africains), une monnaie unique qui tient encore, une Europe qui n’a peut-être pas dit son dernier mot ?

1 commentaire:

  1. Nous avons aussi l’égoïsme et le narcissisme érigés en idéaux, une certaine fatigue de la démocratie représentative avec comme conséquences la déception du public (voir la baisse des participations aux élections, etc.) et une résurgence des extrêmes, aussi bien dans les pays où la démocratie est enracinée et là où l’on espère la voir pousser.

    Néanmoins, on peut observer qu’à long terme, la violence baisse au fur et à mesure que la civilisation progresse ; mais ce progrès n’est pas une marche triomphale mais plutôt une façon étourdie de tituber, comme nous l’a montré le XXe siècle.

    Il ne faut donc pas feindre surprise au cas où ce XXIe siècle nous réserve des malheurs dignes de son prédécesseur, mais là n’est pas encore raison de crier « lasciate ogni speranza ».

    RépondreSupprimer

Dites moi ce que vous en pensez!!