C'est l'endroit ou on se targue d'avoir les meilleures universités de la région, c'est une ville ou - à l'inverse d'un Moyen-Orient obscurantiste - foisonnent journaux, maisons d'édition, théâtres, festivals et expositions. Ce sont des rues ou les jeunes se retrouvent dans d'innombrables cafés, restaurants, boites de nuit et parlent deux à trois langues presque comme dans une métropole européenne. C'est la cité des mosquées serrées contre les églises et ou la synagogue est restaurée...
C'est aussi le pays qui n'en finit plus de perdre son héritage. C'est là qu’on démolit sans aucun état d'ame de beaux palais du XIXeme pour les remplacer en tours hideuses. Ce sont ces promoteurs qui renoncent volontiers à un toit en tuile rouge, à des arcades aux allures italiennes pour nous fabriquer vite et mal un Dubaï version anarchique ou règnent sans partage les bulldozers et les centres commerciaux. C'est bien la ville ou le moindres lois d'urbanisme sont mises à mort, ou les parcs sont anecdotiques, ou respecter un feu rouge reste un acte farfelu et ou la voie ferrée a été remplacée par une route goudronnée (c'est difficile à croire mais vrai!). Ce sont les bars enfumés ou parler de loi anti-tabac me fait passer pour un idiot.
A chacun de mes passages nostalgiques a Beyrouth, je me demande: Quand les Libanais commenceront-ils à se soucier de civisme et d'Etat? N'est-il pas grand temps de renoncer à ce grand mythe irresponsable du phénix qui se détruit et se renouvelle, avant que le ciment ne remplace le dernier cèdre?
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