23.10.09

Crisothérapie

Drôle de crise qui s’est annoncée en 2008 comme une maladie grave, une affection plus violente que 1929 ou 1973 et que nos gouvernements ont accueilli par des remèdes de cheval –les principaux étant la baisse historique des taux et la montée inversement proportionnelle des déficits publics.
Drôle de pathologie qu’on a voulu si vite confiner, empêcher de s’installer, enrayer, avant même que ses symptômes ne soient tous visibles.
Cette métaphore nous donne un monde malade qui sait qu’il couve un mal terrible mais qui, à coup de médicaments pour la plupart symptomatiques, traverse l’épreuve avec un minimum de dégâts apparents.

La question que tout patient se pose est forcément sur la durabilité et l'efficacité de sa thérapie. Et c’est là qu’il peut osciller du plus grand pessimisme jusqu'à l’euphorie bon enfant :
A-t-on simplement caché les dysfonctionnements ce qui ne fait que les grandir a l'abri des regards ?
A-t-on empêché l’explosion et laissé la bulle s’entretenir et grandir ? Finira-t elle par éclater quand même ?
Ou a-t-on plutôt évité le pire et transformé un cataclysme imminent en une longue et graduelle rémission?

Baisser les taux à outrance, plonger les Etats dans une débauche dépensière, et maintenir les bulles financières, les profits des banques et autres bonus sous forte perfusion de cash se fait forcément avec l’argent de contribuables moyens « donneurs ». Même si c’est un long et imperceptible prélèvement, leur épargne ne rapporte plus rien, leurs monnaies s’écroulent, leurs richesses s’érodent pour maintenir un systeme artificiel et instable.
En somme, le patient se porte plutôt bien, couvert des soins intensifs. Mais comme pour tous les traitements de pointe, la facture hospitalière sera longue et douloureuse à payer. La guérison n'en est pas pour autant gagnée.

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