17.9.09

L'Italie entre ange et démon


L'Italie a de tous temps allié les plus beaux anges et les pires démons. Pour ceux qui comme moi sont amoureux de ce pays, la querelle ouverte entre Ezio Mauro, le rédacteur en chef de la Repubblica et Silvio Berlusconi en est le bel exemple récent et frappant.

Par de bien nombreux aspects, Berlusconi rassemble en effet à lui seul le pire de ce que l'Italie peut offrir.
On peut s'amuser a voir des ressemblances inquiétantes entre les orgies Romaines et les fêtes Berlusconiennes. On peut imaginer Lucrèce Borgia réapparaître dans les toxiques querelles conjuguales du "Cavaliere" qui -en français tout du moins- porte vraiment bien son surnom et au sens figuré. Ses perfides joutes verbales et sa malhonnêteté intellectuelle sont dignes de Vénitiens détournant une quatrième croisade. La manipulation des lois dont il est le spécialiste et son mépris pour l'intérêt public sont réminiscents de la décadence des Médicis. Seule sa grossièreté reste inégalée. Et on se surprendrait presque à espérer l'arrivée d'un Brutus moderne qui puisse nous débarrasser de cette ploutocratie dépravée.

Ezio Mauro, lui, par sa finesse et son talent nous rappelle le meilleur de l'Italie. Son courage dans sa bataille médiatique avec l'homme le plus riche et le plus puissant de la péninsule rappelle la bravoure d'un Horace ou d'un juge Falcone. Son flegme, son humour et ses dix questions embarrassantes provoquent l'admiration comme une oeuvre d'art. Espérons que l'habileté de son approche et l'intelligence de ses propos soient un signe avant-coureur d'une nouvelle Renaissance Italienne, d'un réveil qui tous les jours devient plus urgent.

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