9.2.22
Le départ de Hariri : une chance.
17.11.21
Élections au Liban : quatre mois et trois urgences
Nous avons a priori une chance que des élections législatives se tiennent dans quatre mois au Liban.
La première urgence c’est de convaincre tout le monde d’aller voter. De grâce, arrêtons le fatalisme! Peu importent nos doutes sur l’intégrité du scrutin, qu’il y ait des morts qui votent, que des urnes soient bourrées ... Cela existe dans beaucoup de démocraties mais en réalité, c’est la participation qui compte vraiment. Plus les gens vont voter, moins la triche fonctionne bien. Plus les gens sont désabusés et restent chez eux, plus il est facile d’influencer les résultats avec des achats de voix ou autres manipulations dont nos zaïms sont des experts avertis. Votre cynisme fait le jeu de vos bourreaux depuis des décennies. Pour illustrer l’urgence de participer : En 2018 seulement 49 % des électeurs avaient voté au Liban et moins de 50 000 à l’étranger. Avec les résultats catastrophiques que l’on sait et un des leaderships politiques les plus incompétents de la planète. Après l’effondrement du pays, la faillite du système bancaire et l’explosion du 4 août, tous imputables à l’incurie de nos dirigeants, on peut espérer que bien plus de Libanais présents au Liban se déplaceront et rempliront leur devoir de citoyen en 2022. Et à l’étranger près de 200.000 Libanais de la diaspora se sont déjà inscrits ce qui représente près de 10% du corps électoral! Il y a un petit espoir. Saisissons le ensemble.
La deuxième urgence peut-être encore plus importante c’est d’avoir des candidats d’avenir et des listes unifiées, une seule par circonscription. Cela veut dire qu’il est urgentissime pour les partis issus de la révolution d’Octobre 2019 de créer une Union Sacrée derrière trois ou quatre leaders charismatiques et non sectaires qui ont une chance de faire rêver les Libanais. Et cela, au plus vite. Aucune élection ne peut être gagnée sans une dimension de rêve. Aucun siège de député ne peut être emporté face à la mafia au pouvoir sans un vrai projet crédible et positif. Rejeter la classe dirigeante est un bon début mais il ne suffira pas. il faut trouver et très rapidement un vrai programme et un slogan qui rassemble. Parler d’un Liban uni, tolérant, indépendant et sans corruption ça serait déjà un début.
La troisième urgence c’est d’exorciser les démons confessionnels que les mafias au pouvoir vont inévitablement réveiller. Pour cela, chaque Libanais doit faire un choix courageux. Refusez d’être manipulé par des zaïms confessionnels qui jouent sur la peur et la haine de l’autre pour rassembler leurs moutons. Rejetez la division à tout prix et n’oubliez jamais qu’elle nous a détruit, Rappelez aussi à nos patriarches, évêques et imams que leur rôle devrait être purement spirituel et moral (ils ont du pain sur la planche d’ailleurs!), qu’ils cessent de se mêler, tous les vendredis et dimanches, de sujets politiques et qu’ils arrêtent leur collaboration indigne avec les partis au pouvoir. Pour vaincre les démons sectaires, mon humble conseil est aussi d’éviter au maximum tout parti confessionnel issu de la guerre civile et cela, même s’il s’en est repenti. Composer avec eux nous affaiblit et désunit déjà et ne fait que réveiller le discours sectaire.
Quatre mois, trois urgences, Le Liban est à genoux. A nous tous de jouer.
31.10.21
Les faux-amis du Golfe
Il y a quelque chose de profondément insultant pour le peuple Libanais dans la crise diplomatique de cette semaine. Aucun pays respectable ne se ferait expulser des ambassadeurs, interdire des exportations et sanctionner brutalement juste à cause de propos d’un de ses ministres sur une chaîne de télévision, sachant que ces mots ont été prononcés avant même que ce ministre ne soit nommé.
Bien sûr, tout le monde sait que les propos de ce ministre ne représentent aucunement une prise de position de l’Etat Libanais. le Liban est d’ailleurs incapable de prendre ce genre de postures, comme condamner des guerres au Yémen ou ailleurs tant il est paralysé par ses propres divisions et l’absence totale de leadership. Puis même si le peuple Libanais était uni pour condamner les actions de l’Arabie Saoudite au Yémen et que son gouvernement osait le faire, un pays soi-disant ami aurait juste rappelé son ambassadeur pour consultation, demandé des explications avant de sanctionner de façon sporadique et dans la condescendance la plus totale.
Cette petit farce démontre selon moi deux choses : Les pays du Golfe ne sont pas les amis bienveillants qu’on n’arrête pas de nous vanter depuis des lustres. Ils nous utilisent comme des pions ou des boules de billard dans leurs guerres contre l’Iran. Leur soutien au Liban n’a d’ailleurs jamais dépassé les bons mots et les pétrodollars saupoudrés à leurs pions corrompus. Après cet incident, qu’on arrête donc, de grâce, de me parler des pays arabes amis. Ils n’ont jamais bougé le petit doigt pour nous, et maintenant qu’on est au plus bas, ils n’hésitent pas à nous enfoncer encore davantage. Le plus pathétique est de voir leurs anciens esclaves libanais se réveiller pour les défendre, dans l’espoir d’une dernière petite rallonge financière.
Le seul service que les pétro-monarchies nous rendent c’est peut être de nous montrer une fois de plus que la solution à notre indisposition se trouve bien à l’intérieur du Liban et non pas à l’étranger. Le salut réside en notre union derrière des leaders non-sectaires qui n’obéissent ni à l’Iran, ni à l’Arabie ni à l’Occident mais qui savent discuter et composer avec tous, dans l’intérêt du Liban. De tels leaders seront les seuls à même de rétablir l’état de droit et un semblant de respect à l’international. À bon entendeur...
17.10.21
Tragédie confessionnelle
Comme dans les tragédies grecques, il y a l’unité de lieu, de temps et d’action.