1.1.19

Bonne année M. le Président

Cher Monsieur le Président

2018 s’achève sur la note amère de la crise des gilets jaunes et leurs chants de colère. Et tout cela magnifié par nos médias bien Franco-Français préférant toujours la sensation et la critique au pragmatisme ou à l’optimisme. La presse internationale en est d’ailleurs perplexe et s’interroge: comment un pays où l’aide sociale est si supérieure peut il en rester toujours  aussi insatisfait.

Par ailleurs, peu de présidents avant vous avaient pris tant à cœur la relance économique. Aucun n’avait eu l’ambition aussi claire de relever les classes ouvrière et moyenne d’un déclin inéluctable. Pas un seul n’avait attaqué les vrais sujets de long terme comme vous l’avez fait pour l’école, l’apprentissage ou les lois du travail. A l’heure où la révolution digitale décime des pans entiers de la vieille économie, alors que se creusent les inégalités et divisions dans toutes les démocraties occidentales, vous avez voulu rassembler la France et la protéger du populisme et du renfermement. Pour cela je vous suis infiniment reconnaissant.

Permettez moi donc de vous le dire: Ce qu’on vous reproche, c’est de dire la vérité et de ne pas promettre des rêves irréalisables. On vous insulte parce que vous avez le courage de donner les bonnes et les mauvaises nouvelles et traiter les Français comme des gens intelligents. À croire vraiment que ce peuple préfèrerait qu’on lui mente. Ce qui me sidère dans ceux qui vous critiquent abondamment, c’est l’absence totale de vrai programme ou d’agenda, si l’on exclut populisme, xénophobie ou anarchie. Je le dis parfois à ceux qui me trouvent trop “Pro-Macron”: quelle est donc l’alternative si évidente? Mélenchon? Le Pen ? Ou cette droite politicienne et insipide?

A l’heure où certains vous crachent dessus sans trop savoir pourquoi, moi j’ai envie de vous dire bravo, merci de tout ce que vous avez fait et surtout bon courage pour 2019. Continuez à réformer. Tenez bien le cap M. Le Président, la France et le monde ont besoin de vous.

9.9.18

Venise forever

Venise est de ces cités qui  de tout temps  inspirent et incitent à écrire.

Unica al mondo, me confirmait Gianmarco le chauffeur de taxi-bateau qui m’emmena de l’aéroport à l’hôtel. Il est un peu bourru, blond vénitien bien évidemment, à l’accent lourd et la fierté presque touchante. La seule fois où il vécut hors de Venise, ce fut trois mois à ... Ferrare qu’il trouva beaucoup trop bruyante (!) et où « l’eau lui manqua »...
Son grief contre les touristes - surtout les « nouveaux », dit il - c’est qu’ils ne respectent pas sa ville. L’un jette des mouchoirs dans le canal, l’autre réchauffe son repas au gaz sur la place Saint-Marc sans parler de cet homme qui s’installe en premier dans le bateau en laissant sa femme manquer de tomber à l’eau et sans que Gianmarco n’ait le droit de la tenir pour l’accueillir à bord pour des raisons « religieuses » ... 

Si Venise me semble toujours aussi sereine par son silence troublant à peine interrompu par le bruit des vaporettos, les nouvelles du monde nous parviennent mais se dissipent aussitôt. Donald Trump et la Maison Blanche au bord de la crise de nerfs, les catastrophes naturelles qui s’abattent sur le Japon et les désastres écologiques qui n’en finissent pas de secouer notre Terre en surchauffe, autant de tumultes qui semblent s’évanouir dans cette lagune impassible. Et Morella, notre élégante  guide vénitienne qui nous entraine dans des quartiers inconnus sans touristes qui nous comblent de surprises et
 nous font presque tout oublier. 

Ici, les gondoliers en marinières continuent leur besogne depuis de siècles. Dix-sept ans que je n’ai pas vu Venise et elle me semble totalement inchangée, comme si ses flots murmuraient: cette ville restera la même bien plus longtemps que ses hordes de visiteurs qui vieillissent.  

Quelques jours et moments précieux, un festival du cinéma et son tapis rouge, un cher ami Italien qui arrive et repart et le rêve vénitien se termine déjà comme un théâtre qui baisse ses rideaux de velours. Dans le cœur aucune tristesse, le bonheur d’être revenu et l’espoir d’y retourner. 

26.12.17

Note obscure et lumière

2017 s'achève sur une note obscure. Alors que les chrétiens célèbrent le Messie, les Juifs la lumière de Hanukkah et que tous attendent la nouvelle année, il est indéniable que le bilan qu'on ne peut s'empêcher de dresser en dit long sur les égarements de notre race humaine. 
Il y a d'abord les guerres innombrables en Syrie, au Yémen, au Soudan ou ailleurs, les attentats aveugles et la violence gratuite comme celle qui frappait des lycéens de Metz. Les attaques aux poignards et aux voitures béliers, les shootings aveugles se succèdent devenus presque routiniers. 
Il y a aussi une avancée des divisions et du renfermement, le rejet de l'autre a le vent en poupe. Jusqu'à réduire certains en esclavage comme en Libye ou leur tirer dessus sans hésiter comme en a témoigné ce militant palestinien en chaise roulante atteint d'une balle à la tête en protestant contre des soldats israéliens. 
Il y a enfin ces terribles secrets qui continuent à se dévoiler, la condition de la femme et le harcèlement remontent à la surface quotidiennement  dévoilant la face hideuse de cet Homme prédateur, prêt à tout pour son plaisir et son pouvoir.
Un seul grand absent, le respect. Quand on estime bon de déménager une ambassade à Jérusalem, on ne pense même pas lâcher un mot de sympathie, un geste de soutien à une population qui vit sous occupation depuis 50 ans. On insulte, on crache sur ses ennemis même entre hommes d'état. On menace de détruire des nations entières au milieu de l'enceinte même des Nations Unies et on se retire automatiquement des institutions qui osent dirent des choses qui nous dérangent. Le destin de la planète est lui relégué au second plan, bien derrière les appétits mercantiles. 
Alors, que souhaiter pour 2018. Plus de lumière, plus de sagesse et plus d'amour. L'huile bénite d'un temple a miraculeusement brûlé pendant huit jours dans un message de lumière pour les justes et de rejet de l'oppression. Un enfant est né dans une étable à Bethléem pour nous dire qu'il faut aimer l'autre, accepter l'étranger, pardonner à ceux qui nous blessent. Qu'avons nous fait de ces messages?

2.10.17

CatalanExit et Désunion

il n'y a pas longtemps, un prêtre prêchait dans notre église à Manhattan que le monde n'était qu'un, que cette planète était une et notre race humaine n'était qu'une, liée, soudée dans un destin commun.  Il rajouta que le malheur venait quand on cherchait à diviser ce peuple, à ériger des murs entre nous et à différentier l'Homme sur la base de groupes, de races, religions, langues ou orientations sexuelles et le monter contre son prochain. Le mot "diable" ne provient-il pas étymologiquement du grec  διάβολος (diabolos) c'est à dire celui qui divise ou désunit?

En ce siècle, la division s'épanche dangereusement. Certaines nations comme l'Espagne aujourd'hui se déchirent alors qu'elles ont été unies pendant si longtemps ce qui provoque perplexité et tristesse. D'autres pays occidentaux  se concentrent sur leurs murs et leurs frontières mais l'ennemi est parfois en nous mêmes, il nous attaque de l'intérieur et nous divise. L'Europe qui détruisit son grand rideau de fer en 1989 en retrouve de nouveaux en Angleterre et dans les camps de migrants.  La civilisation arabo-islamique elle continue à sombrer dans l'obscurantisme et les guerres de clan aussi incessantes que sanglantes entre chiites, sunnites, Arabes ou Perses. La Russie et la Chine sont trop préoccupées par leur intérêts pour se soucier de cette désunion rampante.

C'est peut être pour cela que j'avoue regretter cette séparation de la Catalogne. Là où on peut comprendre que les Kurdes Irakiens puissent vouloir s'affranchir de gouvernements de Bagdad sanguinaires ou corrompus, on peine à voir l'urgence de la séparation à Barcelone. L'Espagne -sans nier ses difficultés économiques d'ailleurs toutes relatives- reste un des pays les plus attirants de la planète par sa stabilité, son mode de vie, sa société et culture ouvertes et si positives. Il est triste de voir les petits égoïsmes, les vieilles sensibilités nationalistes et les querelles économiques s'en emparer jusqu'à remettre en cause son intégrité de grande nation européenne. Cela peut donner de mauvaises idées à de nombreuses provinces du continent ce qui ne ferait que l'affaiblir davantage. 

Mais si ce monde n'était vraiment qu'un, perdu dans un univers immense et sans aucun autre signe de vie à des millions d'années lumière autour de nous, le fragmenter le vouerait sans doute à une disparition certaine. Pourquoi l'oublions-nous donc si souvent?

23.9.17

Une brise positive

Un petit vent d'optimisme souffle en France, une brise positive que d'aucuns cherchent fébrilement à minimiser.

Il y a là les habituels manifestants contre tout changement et éternels chantres du statu quo qui défilent sans trop savoir pourquoi ou pour qui. Ils étaient bien peu nombreux d'ailleurs par rapport a l'intense battage médiatique qui les entourait.Il y a les non moins ordinaires "déçus" qui ne se sont toujours pas remis de la défaite de leurs candidats et qui clament qu'un Fillon ou une Le Pen auraient mieux "géré Irma" mais ils provoquent l'ennui (du moins en ce qui me concerne!). Il y a ceux qui aiment pester et vociférer en héritage direct des révolutions puis il y a ceux qui dépriment car il est parfois si bon de déprimer en France, sur la terrasse d'un café, une cigarette (ou vaporette) au bec.

Mais la brise positive est persistante et provient de cette autre France plus discrète car elle se bat et travaille à son bonheur. Il y a par exemple M., ce chauffeur Uber de 20 ans qui est en même temps étudiant et fait des courses pour se payer son école d'informatique. Il est né en France de parents Algériens. Il m'avouait qu'il cherchait à fuir au Canada ou en Angleterre une fois ses études terminées. Il ne supportait plus "la mauvaise ambiance", un euphémisme pour résumer le mal-être qui a saisi la communauté maghrébine à coups de débats sur l'islam, de lois burkinis et d'attaques terroristes auxquelles elle est inévitablement associée. Mais  désormais ce n'est plus aussi clair.  "Ça va mieux depuis Macron. Si je trouve un job, je vais peut être rester", me confie-t-il.

De l'autre côté de la ville, Stephane de Freitas réussit à déclencher l'enthousiasme jusqu'au festival de Cannes en montant un concours d'éloquence verbale à l'université de Saint Denis où des dizaines de milliers d'étudiants du 93 se battent contre le destin funeste qu'on leur attribue trop vite.  Son documentaire "À voix haute" casse les préjugés et ressuscite cette France jeune, diverse, optimiste comme nous l'aimons. Ces jeunes blancs noirs ou arabes qui se respectent et remplacent leur langage aliénant par des prestations franchement émouvantes, il est là ce vent optimiste qu'on a cherché à étouffer et qui émane d'une société réconciliée.

Coups de communication  comme le disent ses détracteurs? Jupiter impuissant ? Peu importe. L'élection d'Emmanuel Macron a remis la France dans une ambiance de respect et d'écoute qu'elle n'avait pas connue depuis longtemps: Aller de l'avant, se concentrer sur ce qui nous unit et arrêter de stigmatiser des pans entiers de la société.  L'inclusion, le respect de l'autre et l'union des forces de bonne volonté sont des valeurs essentielles pour le succès d'un pays et elles sont souvent inspirées par les bons dirigeants.