Beaucoup d'entre vous avez immédiatement réagi au drame Charlie. Vous vous êtes indignés au nom de l'humanité, du refus de la violence et du meurtre. Quelle que soit votre irritation ou indifférence vis à vis de ces caricatures, vous vous êtes naturellement révoltés que des terroristes puissent dénaturer votre religion et en faire un étendard du crime et de l'obscurantisme.
Mais certains musulmans ont réagi différemment aux récentes attaques en se disant étrangers à ce mal. Certes, ils ont aussi regretté la violence mais ils se sont sentis insultés des appels pressants à condamner le radicalisme que certains leurs ont adressé. J'ai entendu ou lu: "Ce radicalisme n'a rien à voir avec nous. Nous ne devons pas être immédiatement et systématiquement obligés de nous en indigner. Pas plus que les attaques d'extrémistes chrétiens ne nécessitent vos condamnations immédiates...". Certains rajoutent même : "ce terrorisme est une création de l'occident et ses suppôts saoudiens, de ceux qui ont a financé les taliban et autres moudjahidine pendant des décennies" ou encore un autre ami qui me dit: "ce sont vos gars, c'est un problème franco-français".
Ceux-là, j'ai envie de leur dire aujourd'hui : Oui, vous n'êtes pas responsables de ce mal. Mais ces crimes qui se multiplient partout sont commis au nom de votre religion et de votre prophète. Certes, vous n'y êtes pour rien. Certes, c'est pesant d'entendre des non-musulmans outrés et enragés vous reprocher implicitement d'être complices si vous ne condamnez pas.
Mais pardonnez moi de le dire: il faut avouer qu'un mal terrible s'est emparé de l'islam. Le radicalisme bourgeonne partout comme une métastase obscurantiste. On a besoin de vous. On a besoin que vous le rejetiez. Comme un cancer il s'empare de votre culture et la transforme en barbarisme. Il se répand vite et il tue. En Afrique, en Orient et en Occident. Vous n'y êtes pour rien. Mais sans les vrais musulmans, comme vous, ceux qui prônent tolérance et amour du prochain, l'humanité ne pourra pas se débarrasser de ce fléau. Alors oui, je vous le demande, je vous en conjure, vomissez ce radicalisme avec nous. Autant que nous. Plus que nous.
Soyez les hommes et les femmes providentiels qui cassent ce cycle. Cette religion a besoin d'une aube nouvelle. Et elle a besoin de vous. Ne cédez pas aux voix de la victimisation ou aux théories de complot. Quelle que soit la responsabilité de l'Occident, quel que soit le mal apporté par les erreurs américaines et occidentales, quelles que soient les injustices liées au néocolonialisme, pardonnez moi de vous le dire, en frère, en ami, en compatriote à la fois libanais et français, la maladie est désormais chez vous. Elle se répand dans vos sociétés. Elle tue chez vous encore plus que chez nous. Elle dénature vos véritables causes, elle relègue la juste cause palestinienne au second plan en la recouvrant d'un antisémitisme abject. Pour ma part, à chaque fois qu'un musulman condamne cette folie, je me félicite, je me rassure, je retrouve de l'espoir.
Mais certains musulmans ont réagi différemment aux récentes attaques en se disant étrangers à ce mal. Certes, ils ont aussi regretté la violence mais ils se sont sentis insultés des appels pressants à condamner le radicalisme que certains leurs ont adressé. J'ai entendu ou lu: "Ce radicalisme n'a rien à voir avec nous. Nous ne devons pas être immédiatement et systématiquement obligés de nous en indigner. Pas plus que les attaques d'extrémistes chrétiens ne nécessitent vos condamnations immédiates...". Certains rajoutent même : "ce terrorisme est une création de l'occident et ses suppôts saoudiens, de ceux qui ont a financé les taliban et autres moudjahidine pendant des décennies" ou encore un autre ami qui me dit: "ce sont vos gars, c'est un problème franco-français".
Ceux-là, j'ai envie de leur dire aujourd'hui : Oui, vous n'êtes pas responsables de ce mal. Mais ces crimes qui se multiplient partout sont commis au nom de votre religion et de votre prophète. Certes, vous n'y êtes pour rien. Certes, c'est pesant d'entendre des non-musulmans outrés et enragés vous reprocher implicitement d'être complices si vous ne condamnez pas.
Mais pardonnez moi de le dire: il faut avouer qu'un mal terrible s'est emparé de l'islam. Le radicalisme bourgeonne partout comme une métastase obscurantiste. On a besoin de vous. On a besoin que vous le rejetiez. Comme un cancer il s'empare de votre culture et la transforme en barbarisme. Il se répand vite et il tue. En Afrique, en Orient et en Occident. Vous n'y êtes pour rien. Mais sans les vrais musulmans, comme vous, ceux qui prônent tolérance et amour du prochain, l'humanité ne pourra pas se débarrasser de ce fléau. Alors oui, je vous le demande, je vous en conjure, vomissez ce radicalisme avec nous. Autant que nous. Plus que nous.
Soyez les hommes et les femmes providentiels qui cassent ce cycle. Cette religion a besoin d'une aube nouvelle. Et elle a besoin de vous. Ne cédez pas aux voix de la victimisation ou aux théories de complot. Quelle que soit la responsabilité de l'Occident, quel que soit le mal apporté par les erreurs américaines et occidentales, quelles que soient les injustices liées au néocolonialisme, pardonnez moi de vous le dire, en frère, en ami, en compatriote à la fois libanais et français, la maladie est désormais chez vous. Elle se répand dans vos sociétés. Elle tue chez vous encore plus que chez nous. Elle dénature vos véritables causes, elle relègue la juste cause palestinienne au second plan en la recouvrant d'un antisémitisme abject. Pour ma part, à chaque fois qu'un musulman condamne cette folie, je me félicite, je me rassure, je retrouve de l'espoir.
Et notre responsabilité de non-musulmans n'en est pas pour autant oubliée. Au contraire. Elle réside aussi en une bataille féroce contre l'islamophobie. Un peu comme dans ces belles photos diffusées aujourd'hui de prêtres catholiques défendant une mosquée en banlieue parisienne. Notre responsabilité c'est de garder l'espoir, ensemble.