Il n’est pas facile de se prononcer sur l’affaire DSK.
Dois-je m’abandonner à ce faisceau de présomptions qui accablent ce monstre de la politique? Ou dois-je me confiner à la sacro-sainte présomption d’innocence tout en me demandant comment un homme intelligent, averti et fin politique ait pu se faire piéger de façon aussi triviale, sans parler de théories de complot qui en découleraient et que je déteste par principe?
En tout cas, j’avoue que je suis stupéfait, voire terrifié que le mythe de Dr Jekyll et Mr Hyde puisse se concrétiser ainsi pour la France politique: l’homme puissant et sérieux, donné (certes un peu trop vite) favori dans la course pour l’Elysée se dévoilant, un jour de folie, en monstre violent et pervers ! Et je me demande: est-ce donc une fatalité que les hommes de pouvoir soient des malades du sexe ? De tout temps, des orgies des Romains aux libertinages des Rois en finissant par Clinton, Berlusconi, DSK et Sarkozy, leur exercice du pouvoir détraquerait-il leurs niveaux de testostérone? Ou alors au contraire, y aurait-t-il une malformation congénitale, un mal inconnu qui amène des maniaques du sexe à conquérir les hautes sphères et gouverner ? La poule ou l’œuf ? Le fait que de nombreux monarques héréditaires (qui n’ont rien eu à conquérir) aient présenté ces symptômes de subversion rend plus plausible la première hypothèse. Le pouvoir monte certes à la tête mais il descend aussi en dessous de la ceinture.
Sans être un fan de M. Strauss-Kahn, je me surprends à espérer qu’il puisse en être autrement, que l’homme puisse se défendre, tout nous expliquer et se sortir de cette pathétique impasse. Contrairement à de nombreux critiques, je ne pense pas que DSK soit encore définitivement enterré. S’il arrivait à prouver son innocence, qui sait ce qu’il adviendrait ? L’opinion publique n’est-elle pas aussi prompte à réagir qu’empressée d’oublier ? Mais s’il terminait condamné, humilié, écroué comme un vulgaire délinquant sexuel, quid de cette époque française qui ressemble à un naufrage de notre classe politique et de nos élites ? Les éclaboussures de l’affaire Woerth, la débâcle des ministres corrompus et aujourd’hui les crimes terribles de candidats à la magistrature suprême… Les défenseurs du populisme et du « Tous pourris » doivent se frotter les mains. Pauvre France !
Dois-je m’abandonner à ce faisceau de présomptions qui accablent ce monstre de la politique? Ou dois-je me confiner à la sacro-sainte présomption d’innocence tout en me demandant comment un homme intelligent, averti et fin politique ait pu se faire piéger de façon aussi triviale, sans parler de théories de complot qui en découleraient et que je déteste par principe?
En tout cas, j’avoue que je suis stupéfait, voire terrifié que le mythe de Dr Jekyll et Mr Hyde puisse se concrétiser ainsi pour la France politique: l’homme puissant et sérieux, donné (certes un peu trop vite) favori dans la course pour l’Elysée se dévoilant, un jour de folie, en monstre violent et pervers ! Et je me demande: est-ce donc une fatalité que les hommes de pouvoir soient des malades du sexe ? De tout temps, des orgies des Romains aux libertinages des Rois en finissant par Clinton, Berlusconi, DSK et Sarkozy, leur exercice du pouvoir détraquerait-il leurs niveaux de testostérone? Ou alors au contraire, y aurait-t-il une malformation congénitale, un mal inconnu qui amène des maniaques du sexe à conquérir les hautes sphères et gouverner ? La poule ou l’œuf ? Le fait que de nombreux monarques héréditaires (qui n’ont rien eu à conquérir) aient présenté ces symptômes de subversion rend plus plausible la première hypothèse. Le pouvoir monte certes à la tête mais il descend aussi en dessous de la ceinture.
Sans être un fan de M. Strauss-Kahn, je me surprends à espérer qu’il puisse en être autrement, que l’homme puisse se défendre, tout nous expliquer et se sortir de cette pathétique impasse. Contrairement à de nombreux critiques, je ne pense pas que DSK soit encore définitivement enterré. S’il arrivait à prouver son innocence, qui sait ce qu’il adviendrait ? L’opinion publique n’est-elle pas aussi prompte à réagir qu’empressée d’oublier ? Mais s’il terminait condamné, humilié, écroué comme un vulgaire délinquant sexuel, quid de cette époque française qui ressemble à un naufrage de notre classe politique et de nos élites ? Les éclaboussures de l’affaire Woerth, la débâcle des ministres corrompus et aujourd’hui les crimes terribles de candidats à la magistrature suprême… Les défenseurs du populisme et du « Tous pourris » doivent se frotter les mains. Pauvre France !
Sexe et pouvoir lies certainement, mais ce qui me fascine d'avantage, c'est ce qui peut se passer dans la tete de personnes comme Anne Sinclair, ou Hillary Clinton. Des femmes intelligentes, riches (et dont la fortune vient de leur famile pas de leurs epoux) et qui pourtant acceptent d'etre humiliees de cette maniere par ces derniers. Est-ce par ce que le pouvoir les fascine egalement, le statut social, est-ce parce que meme s'ils vont forniquer ailleurs, ils continuent d'honorer leurs epouses et que ce sont de tres bons coups au lit?. Apres 40 ans de feminisme, on a de quoi s'interroger sur la facon dont ces femmes peuvent se satisfaire de leurs situations.
RépondreSupprimerL'autre point, c'est que du cote du parti socialiste, un reflexe epidermique a ete de contester les accusations de la femme de chambre sous le pretexte qu'elle etait femme de chambre, et probablement exposee de ce fait a etre achetee pour dire ce qu'elle a dit (Sabban, Cambadelis, Le Guen). Ce spectaculaire mepris de classe permet de comprendre pourquoi le front national est maintenant le premier parti ouvrier de France.
Sinon on eu droit au bal classique des faux-culs: Tapie et ses theories du coup monte, Eva Joly et sa presomption d'innocence (dont on sait l'usage qu'elle faisait en instruisant l'affaire Elf)...tout ca est quand meme tres drole.
Mais quand meme dans le serie "Taking the moral high ground", il faut reconnaitre que les americains sont imbattables: voir la reaction aujourd'hui de Tim Geithner, l'homme qui a force le bail-out d'AIG quand il gouvernait la Fed dans l'etat de NY, en sachant pertinemment que la societe mentait sur ses chiffres, tout ca fait rever.
@Francois : je ne pense pas que la contestation des dires d'ophelia coté ps soit du à son statut de femme de chambre. Ce qui domine c'est l'incompréhension des faits avec un tel timing, du bonhomme, la possibilité, comme dit Alex, qu'il y ...ait un Dr jeckyll et mr hyde, la cohabitation d'une telle intelligence avec une part d'ombre monstrueuse. C'est ça qui fascine dans cette histoire et c'est tout cela qui n'est pas facile à admettre.
RépondreSupprimerSans compter que la jubilation étouffée de certains agace. (atlantico & cie)
RépondreSupprimerLa grance différence entre la France et les Etats-Unis, ce n'est pas le systeme judiciaire.
RépondreSupprimerC'est l'importance de la morale, l'éthique. Je crois que nous avons nous aussi le droit a des responsables politiques "decents". Pas comme DSK ... ou d'autres d'ailleurs ...
Je trouve qu’au contraire il semble un peu trop facile de se prononcer sur cette affaire. Peut-être pas en France, mais regardez le reste du monde, lisez la presse internationale, regardez les télévisions du monde et ces images de DSK humiliantes, biaisées, racoleuses qui passent en boucle et qui font les premières pages. L’affaire est entendue, et le verdict est sans appel: coupable ! Les plus modérés laissent une porte entre-ouverte à la théorie du coup monté, tout en convenant que cela semble peu probable que tout cela fut orchestré. Il faut donc bien se résoudre à l’évidence : DSK est un monstre, un détraqué sexuel qui a commis le faux-pas de trop. Tout le monde le savait d’ailleurs, et de nombreuses casseroles le rattrapent, qui n’ont été étouffées que grâce à la complaisance de la presse française toujours aussi discrète quand il s’agit de la sphère privée des politiques, en particulier en ce qui concerne les coucheries…En tout cas, c’est ce qu’il semble raisonnable de penser sans quoi les foudres des féministes et autres instances du politiquement correct s’abattrons sur vous sans la moindre espèce de procès (non plus).
RépondreSupprimerJe me méfie toujours des évidences et des causes entendues, surtout lorsqu’elles tendent à être simplistes. Je crois que la vie, comme cette affaire, est souvent plus complexe que certains le voudraient, que la vérité est dans la nuance plutôt que dans l’extrême.
Premièrement, le lynchage médiatique qui a lieu est juste immonde, injuste, et condamnable. On ne sait presque rien de ce qui s’est réellement passé, mais l’accusé est en prison. Un des plus éminents hommes politiques, à la tête d’une institution hautement respectée, au bilan reconnue quasi par tous, se trouve accusé par une femme de chambre sortie de nulle part, et hop coupable. Je sais, on va me taxer de dénigrer cette jeune femme, parfaitement respectable au demeurant, sous prétexte qu’elle a un métier moins prestigieux. Je signalerais juste que je n’accuse personne de mensonges et que ses accusations doivent évidemment être prise très au sérieux. Je dis juste que les appels de DSK à juste considérer son innocence sont tout aussi respectable et à prendre au sérieux.
Deuxièmement, je doute que DSK ait purement et simplement violé cette jeune femme. Je doute également que rien ne se soit passé. Certes je m’essaie moi aussi aux jeux dangereux des suppositions, mais il me parait bien possible qu’il s’agisse d’une conduite inappropriée d’un séducteur reconnu, qui n’a peut-être pas l’habitude qu’on lui résiste. Peut-être que son attitude mérite une peine de prison. Peut-être que la femme de chambre a paniqué un peu alors qu’il lui faisait juste des avances tres entreprenantes. Peut-être qu’il est allé bien au delà de l’acceptable. Tout compte fait, je n’en sais trop rien, et je me garde de juger un homme sans en savoir plus. Laissons faire la justice, en espérant qu’elle ne sombre pas, elle aussi, dans le populisme.
Troisièmement, les hommes de pouvoir ne sont pas des malades de sexe. Seulement les qualités requises à l’accession au pouvoir ne sont pas si éloignés de celles qui permettent d’avoir du succès avec les femmes : séduction, confiance en soi, ambition, realisme, etc. Il est donc peu étonnant de retrouver ces hommes à femmes en haut de l’échelle.
Tout cela est attristant. Dommageable pour la France, dommageable pour le débat politique en France.
Tristan