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IN FRENCH
Entre l’abomination israélienne et l’obscurantisme nihiliste de ses opposants, nous voilà, plus que jamais, entre le marteau et l’enclume.
Malgré sa faiblesse militaire, il fut un temps où le Liban avait pu résister à la malédiction israélienne, par son ouverture sur le monde, son succès à protéger sa population juive (et même l’augmenter dans les années 50-60), sa capacité à mobiliser la scène internationale en tant que membre fondateur de l’ONU et de la ligue arabe, sa capacité à construire un pays relativement prospère malgré ses divisions religieuses patentes. Il aurait pu être aux côtés de l’Afrique du Sud à la cour pénale internationale. En donnant des droits identiques à ses citoyens de toutes religions (mis à part son carcan politique), c’était un pays message en opposition cinglante à un État qui privilégie les Juifs du monde entier aux indigènes non -Juifs qu’il occupe et asservit.
Tout cela est parti en fumée depuis belle lurette. Nous sommes devenus depuis 1969, un État fantôme, où n’importe quel caïd aguerri peut humilier la République, et où n’importe quel turban ou tiare sont davantage écoutés que la voix de l’autorité sensée protéger le pays.
Ce chaos de divisions et de corruption est devenu notre quotidien depuis plus de 50 ans. Aux guéguerres miliciennes, aux agressions israéliennes et aux diktats syriens ont succédé les rixes mafieuses et influences Iraniennes. Et notre beau petit pays continue à se consumer de l’intérieur.
Aujourd’hui, nos enfants sont brûlés, nos souks, églises et mosquées anéantis sans qu’on puisse crier gare. Le pouvoir n’est plus là depuis longtemps. On l’a abandonné tour à tour à l’OLP puis à Israël puis à la Syrie puis à l’Iran et voilà le résultat, des gens divisés dans un champ de ruine fumant, des villages où on voudrait pouvoir accueillir l’autre mais où on craint le bombardement de l’ennemi, des quartiers ou même la charité et la bienveillance sont devenues danger de mort.
En cet anniversaire du 17 octobre, date à laquelle on avait voulu croire à un changement, la question demeure la même : Quand nous réveillerons nous de cette torpeur et rejetterons ces leaders confessionnels qui nous ont conduit à l’échafaud?
IN ENGLISH
October 17: The question remains the same 🇱🇧
Between the Israeli abomination and the nihilistic obscurantism of its opponents, here we are, more than ever, between a rock and a hard place.
Despite its military weakness, there was a time when Lebanon was able to resist the Israeli curse, through its openness to the world, its success in protecting its Jewish population (and even increasing it in the 1950s and 1960s), its ability to mobilize the international scene as a founding member of the UN and the Arab League, its ability to build a relatively prosperous country despite its obvious religious divisions. It could have been alongside South Africa at the International Criminal Court. By giving equal rights to its citizens of all religions (apart from its political mesdiness), it was a Symbolic country in scathing opposition to a state that privileges Jews around the world over the non-Jewish natives it occupies and alienates.
All this has gone up in smoke for a long time. Since 1969, we have become a ghost state, where any seasoned thug can humiliate the Republic, and where any turban or tiara is listened to more than the voice of the authority supposed to protect the country.
This chaos of divisions and corruption has become our daily life for more than 50 years. Militia wars, Israeli aggressions and Syrian diktats have been followed by mafia brawls and Iranian influences. And our beautiful little country continues to burn itself from the inside.
Today, our children are killed, our souks, churches and mosques destroyed without warning. The government has been absent for a long time. We abandoned it in turn to the PLO, then to Israel, then to Syria, then to Iran, and here is the result: people divided in a field of smoking ruins, villages where we would like to be able to welcome others but where we fear the bombing of the enemy, neighborhoods where even charity and benevolence have become mortal dangers.
On this anniversary of October 17, the date on which we had wanted to believe in a change, the question remains the same: When will we wake up from this torpor and reject these confessional leaders who led us to the scaffold?